Gabart et Bidégorry auraient-ils profité d'une sieste de Coville et Nélias pour saboter toutes leurs voiles ?
Pauline et Adrien seraient-ils arrivés à la rescousse pour tracter MACIF avec un énorme hors bord, ni vu ni connu j't'embrouille ?
Gazoline se serait-elle mise à l'eau à l'arrière du bateau pour le pousser-propulser à l'aide de ses immenses battoirs de pieds palmés ?
On n'en sait rien !
... ou tout du moins, reportez-vous plutôt aux explications techniques et rationnelles de François, ci-dessous !
Toujours est-il que depuis, MACIF a le vent en poupe et s'est envolé en tête de la course, mettant, à l'heure qu'il est, 116 milles entre lui et Sodebo !
Youhooooouuuu !!!
Evidemment rien n'est joué et il reste encore de nombreux écueils à éviter avant d'espérer franchir la ligne d'arrivée à Itajai en vainqueur.Mais p.... que c'est bon de constater qu'une fois encore, François Gabart gère sa course (avec l'aide de Pascal Bidégorry) avec un talent fou, à la barre d'un bateau visiblement une nouvelle fois très performant. Et quand on sait qu'il est encore en phase d'observation et d'amélioration, il y a de quoi commencer à à faire de jolis rêves pour les futures tentatives de record de notre skipper ....
MACIF derrière Sodebo ... c'était au Havre !
A 19h41
Extrait du site macifcourseaularge
Le trimaran MACIF sort en tête du Pot-au-noir
Après une pénible traversée du Pot-au-noir de plus de deux
jours, pendant laquelle François Gabart et Pascal Bidégorry se sont débattus
dans du petit temps, le trimaran MACIF a retrouvé un régime d’alizés qui lui a
permis d’accélérer de nouveau. Cerise sur le gâteau, c’est avec un pécule
d’avance qui n’a cessé de grossir par rapport à Sodebo Ultim’ que le duo, en
tête de la Transat Jacques Vabre, est ressorti de la zone de convergence
intertropicale. Les deux skippers s’attaquent désormais à un long bord de près
de 2 000 milles vers Itajai, concentrés sur la vitesse du trimaran et
déterminés à puiser dans leurs ressources pour conserver leur première place.
Un Pot-au-noir au ralenti
C’est peu de dire que François Gabart et Pascal Bidégorry
ont dû pousser un gros « ouf » de soulagement lundi soir, lorsque le
souffle de l’alizé de sud-est a recommencé à gonfler les voiles du trimaran
MACIF. Parce que les deux hommes ont eu le droit à un Pot-au-noir stressant et
assez spécial, à en croire le premier. « Je ne l’ai pas traversé énormément de fois dans ma vie, je suis encore
un jeune loup chez les marins, mais celui-là a été particulièrement dur.
D’habitude, dans cette zone, on se retrouve confronté à des vents faibles et à
de gros orages qui génèrent des vents violents et soudains. Là, nous avons eu
le droit à l’option pas de vent du tout ! Du coup, nous nous sommes sans
cesse battus dans le petit temps. » Un exercice usant
physiquement, car il faut beaucoup manœuvrer pour essayer de tirer profit du
moindre souffle, mais surtout mentalement : « C’est profondément stressant de rester des heures et des heures au même
endroit à se battre pour faire avancer le bateau de quelques
mètres, confirme François. Parfois, le vent tourne dans tous les sens, tu
perds complètement tes repères, tu ne sais plus où sont le nord et le
sud ! » Reste qu’après plus de deux jours à scruter risées
et nuages – « un temps exceptionnellement long » aux dires
du skipper -, les deux marins ont réussi à trouver la porte de sortie en fin de
journée lundi, non mécontents finalement d’avoir évité les grosses rafales
orageuses qui, dans le Pot-au-noir, peuvent provoquer dégâts et chavirage,
particulièrement en multicoque.
MACIF aux avant-postes
L’autre gros motif de satisfaction tient au fait que le
trimaran MACIF est sorti du Pot-au-noir en tête de la Transat Jacques Vabre et
n’a eu de cesse depuis d’accroître son avance sur Sodebo Ultim’ (de l’ordre de
près de 80 milles mardi matin), grâce à un précieux petit décalage à l’est. « Au niveau stratégique, nous savions que si
nous sortions un peu plus à l’est, nous bénéficierions d’un angle favorable
dans l’alizé, parce que le vent allait adonner progressivement (passer de
sud-est à est). C’est ce qui se passe en ce moment : depuis hier soir,
nous avons quasiment la même trajectoire que Sodebo, mais nous allons toujours
un peu plus vite. » Forcément, l’humeur s’en ressent à
bord : « Nous sommes
évidemment super contents d’être là et nous allons essayer de tenir cette
avance jusqu’au bout. Maintenant, il reste du chemin jusqu’à Itajai. 2000
milles, c’est l’équivalent d’une traversée de l’Atlantique entre le Cap Vert et
les Antilles : la course est encore longue, même si c’est très positif
d’arriver dans l’hémisphère Sud avec ce pécule d’avance. »
Aller vite et en sécurité
Proche de basculer dans l’hémisphère Sud, le trimaran MACIF
est désormais parti pour un long bord bâbord amure vers le Cabo Frio (cap à
l’ouest de Rio de Janeiro), au reaching (vent de travers) dans l’alizé. Les
deux skippers auront maintenant un peu moins de travail, mais cela nécessitera
de leur part beaucoup de vigilance et de concentration. « La trajectoire est relativement droite, il
n’y a pas de danger énorme et a priori très peu de manœuvres à faire, si ce
n’est d’éventuelles prises de ris (réduction de la grand-voile,
ndlr). Notre principale contrainte va consister à gérer la vitesse et à
ajuster les réglages en fonction des petites oscillations du vent. » Et
cette place en tête de course donne forcément des ailes au duo, pas question
pour autant de changer de philosophie de navigation et de tenter le
diable : « Nous sommes en
tête et c’est évident que nous avons envie de le rester, mais nous allons
garder le même niveau d’exigence en termes de sécurité et de contrôle sur le
bateau. S’il y a des pourcentages de performance à gratter pour jouer la
victoire, ce sera au fond de nous-mêmes, mais pas au détriment du trimaran
MACIF, nous ne transigerons pas sur le degré de sécurité », souligne
avec force François. Bref,« continuer
à naviguer propre », ce qui a jusqu’ici plutôt bien réussi aux deux
compères…
Vacation extraite du site officiel de la Transat Jacques Vabre
François Gabart
« Ouf ! Nous sommes sortis enfin il y a quelques heures et ça fait du bien, car c’était particulièrement long. Là c’était compliqué et surtout long et nous n’avons pas eu de vent très fort avec beaucoup de pluie, mais pas de vent.
On a du vent au sud-est, nous sommes au près serré en attendant que le vent adonne. Ce n’était pas une période facile, au début il n’y avait pas beaucoup de vent, pas de mer, on a pu se reposer et gérer le bateau, mais plus ça avance, plus la mer est difficile avec un petit clapot. Maintenant que nous sommes dans l’alizé, on en profite pour se reposer, car il n’y a pas trop de manœuvre et on va faire le plein de batterie. On va avoir du bâbord amure pendant un bout de temps. On était déjà bâbord depuis le Cap Vert et là au moins jusqu’au capo frio. La course va continuer avec Sodebo, j’espère jusqu’à la fin. Je suis super content, on échange beaucoup. Pascal m’apporte beaucoup, j’ai beaucoup de choses à apprendre de sa part. C’est chouette, c’est sympa, il me fait pas mal rire, j’ai l’impression qu’on partage des aventures maritimes à deux. Nous n’avons aucun lyophal à bord, nous n’avons que des plats préparés. Là il fait tellement chaud qu’on mange plutôt du pain, du jambon, des fruits et pas de plats chauds. C’est super ce qu’il se passe avec ce bateau. Là on va à 27 nœuds. J’ai plein de choses à apprendre, je suis très content d’affronter cela, il faut se familiariser avec ce bateau, mais c’est ce qui m’intéresse. »
Extrait du site officiel de la Transat Jacques Vabre
Charlie Dalin, Queguiner – Leucémie Espoir
« Ca va bien, mais chaudement. On est entré dans le vif du sujet dans la
soirée et là on est au près on retrouve Banque Populaire, c’est un peu la molle
devant. Tout va bien. On a un peu de houle de face ce n’est pas facile pour
progresser. C’est claire que le Pot au Noir est un moment important on est
rendu à 14 milles de Banque Populaire, c’est un moment crucial de la course,
car c’est important de bien sortir du pot. A cette distance-là, en moins d’une
heure on peut faire quelque chose face à un bateau qui n’avance pas. On est à
fond dedans et l’important est de se rapprocher des premiers. Yann est très à
l’aise dans ces conditions, on en a pour pas mal de temps. On a vu les Ultime
et on sait ce à quoi on doit s’attendre, mais on doit tout donner pour ce
passage. On est tous les deux réveillés mais l’un de nous va aller faire une
sieste. La lune va se lever un peu plus tard. Pour l’instant on a du mal à voir
les masses nuageuses, on les devine mais ce sera plus facile de les voir quand
la lune sera là. C’est une période où le deuxième sera opérationnel pour donner
un coup de main. On se complète très bien. Je suis très à l’aise sur l’aspect
informatique et Yann est sur le feeling, sur l’expérience de ces bateaux-là,
les choix de voile, les compromis. L’équipage fonctionne bien. On a eu un petit
déficit de vitesse en descendant vers le Pot au Noir, maintenant on se retrouve
dans des conditions pas simples mais avec un bateau léger et fait pour cela.
C’est compliqué de savoir ce qu’il va se passer. S’il va y avoir du vent, s’il
va s’arrêter. Il y a beaucoup d’incertitude dans cette zone. Il faut faire attention
à ce qu’il va se passer. On aimerait bien arriver premiers à Itajaí. La sortie
du Pot va conditionner l’ordre d’arriver à Itajaí, il reste un paquet de milles
avant l’arrivée, il faut préserver le matériel et les bonshommes. Quand on sera
sortis du pot, ce sera des conditions cassantes pour le bateau. On va traverser
des zones aves du trafic et pas mal de bateaux de pêche, et encore des
obstacles. Mais nous sommes dans le match ! Nous n’avons pas envie de les
laisser partir tout seuls devant. »
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