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Avril 2016

Extrait du site Macif course au large 26 avril


The Transat bakerly : Le défi de la performance pour François Gabart

Après une première expérience en double couronnée de succès sur la Transat Jacques Vabre en 2015, François Gabart dispute sa première course en solitaire sur le trimaran MACIF : The Transat bakerly, dont le départ est donné lundi à Plymouth (UK). Une épreuve que le skipper aborde avec ambition puisque le chantier d’hiver fut entièrement consacré aux clés de la performance. Sans pour autant en oublier l’humilité nécessaire à son premier défi en solitaire. 

Un bateau bien préparé

Particulièrement satisfait des premiers mois de navigation l’année dernière à bord du trimaran MACIF, François Gabart et son équipe ont dressé, après le convoyage retour, une liste des optimisations - certaines déjà prévues - à effectuer lors du chantier d’hiver. L’objectif principal, calqué sur le programme sportif de la saison 2016, était de configurer le trimaran afin de sécuriser et d’optimiser la navigation du marin en solitaire. 

Les principales modifications sont avant tout ergonomiques : la casquette abritant le cockpit a été agrandie de façon à couvrir totalement la zone de manœuvre, y compris au niveau des postes de barre, désormais protégés. Le cockpit lui-même peut être complètement fermé, latéralement et longitudinalement, ce qui évite au skipper d‘adapter son équipement aux conditions extérieures. Pour Français Gabart, cela constitue également un gage de sécurité, donc de « confort » mental et de performance. La cellule de vie, appelée « cabane », a également évolué pour faciliter la vie à bord. Elle accueille notamment un siège fabriqué sur mesure, de façon à ce que François soit parfaitement bien installé pour travailler mais également pour récupérer, y compris dans les conditions de navigation difficiles qu’il risque de rencontrer sur The Transat bakerly. Enfin, depuis la mise à l’eau début mars, le trimaran MACIF est équipé de ses deux foils permettant de lui donner la pleine mesure de son potentiel.

Un skipper affûté et déterminé

Ne laissant jamais rien au hasard, François Gabart, conscient de la nécessité d’être en parfaite condition pour répondre au défi que constitue la navigation en solitaire sur un trimaran de 30 mètres, a profité de la période de chantier pour poursuivre son entraînement physique en multipliant les disciplines (footing, paddle, surf, vélo, kayak…) ; Il a également navigué sur son M24, version « customisée » du Diam 24, qui lui sert aussi de laboratoire en vue des développements sur MACIF. Pour parfaire davantage ses entrainements, il a participé au stage « Ultim » proposé par le Pôle Finistère de Course au Large de Port-la-Forêt. Face à Thomas Coville, et durant trois jours, ils ont travaillé les manœuvres et la navigation « solo » avec notamment une navigation de 24 heures, à l’issue de laquelle Christian Le Pape, directeur du Pôle confiait : « François a une manière très combative de mener son bateau, il est capable d’être agressif sur des phases courtes, mais aussi bien de gérer le matériel sur la durée, il sait s’adapter.» Il ajoute l’importance d’un bon état d’esprit : « François est toujours positif avec une énergie débordante. Il est méthodique, plus rationnel qu’émotionnel, ce sont les qualités des marins qui maîtrisent leur sujet. »

Côté stratégie, c’est avec Jean-Yves Bernot que François poursuit sa préparation. C’est lui qui sera son routeur sur The Transat bakerly. Intervenant régulièrement lors des stages organisés par le Pôle Finistère Course au Large de Port-la-Forêt, il a travaillé avec François sur la météo. « Comme tous les gens performants et brillants, François est une éponge à informations, il profite des stages pour prendre ce qui peut lui servir en échangeant avec les autres », commente Christian Le Pape, patron du Pôle.

Une équipe aux petits soins

Si, depuis la mise à l’eau du bateau, François Gabart a dédié l’essentiel de son temps à se familiariser avec les manœuvres en solitaire, il a, à chaque fois, navigué avec son équipe qui a ainsi pu travailler en parallèle sur la rationalisation des réglages du trimaran. C’est le cas notamment de Pascal Bidégorry qui continue à mettre sa grande expérience du multicoque au service du skipper Macif : « Je réfléchis aux développements sur lesquels nous pourrions travailler, et je suis surtout très concentré sur la fiabilité. Nous définissons des priorités pour que François puisse s’exprimer pleinement sur The Transat bakerly », explique le Basque.

Toute l’équipe est au diapason, mobilisée pour donner à François Gabart toutes les clés de la performance entre Plymouth et New York, ce qui fait réagir Christian Le Pape : « On sent que cette équipe fonctionne bien. Je pense que cela vient du fait que François est quelqu’un de très attentionné. C’est un chef d’entreprise qui, non seulement s’est bien entouré, mais a en outre compris la dimension de l’approche sociale et relationnelle. Le résultat : son équipe est soudée à ses côtés ! » 




Extrait du site Macif course au large 22 avril


François Gabart : « The Transat, une course symbolique »

Un parcours de 3500 milles entre le phare de Plymouth et la Statue de la Liberté de New-York. Dans un peu plus d’une semaine, François Gabart s’élancera pour la première fois sur The Transat bakerly, une traversée de l’Atlantique Nord face au vent et en solitaire. Un véritable défi pour le skipper du trimaran MACIF qui fait le point sur la course et ses ambitions.
Créée en 1960 à l’initiative de marins britanniques dont Sir Francis Chichester et Blondie Hasler, The Transat bakerly a marqué l’histoire de la course au large en solitaire, avec notamment la victoire d’Eric Tabarly en 1964. « Je n’étais pas né quand Eric Tabary a remporté la Transat anglaise dans les années 60, mais j’en ai toujours entendu parler ! Cette victoire a été un élément déclencheur de l’histoire de la voile telle que nous la connaissons aujourd’hui. Je suis ravi de pouvoir m’aligner au départ le 2 mai prochain. C’est toujours sympa de renouer avec l’histoire et c’est une course vraiment symbolique pour moi ».
The Transat bakerly n’est pas la plus populaire des courses au large en solitaire. Et pourtant, son parcours de 3500 milles à travers l’océan Atlantique n’a rien d’une promenade de santé. Longtemps considéré comme une course longue distance, The Transat bakerly est aujourd’hui un sprint qui donne lieu à des batailles disputées entre les concurrents. L’occasion pour François Gabart de se confronter aux autres skippers sur une épreuve symbolique. « C’est une course qui arrive à point nommé dans le programme du trimaran MACIF. On avait envie de participer à de grandes courses historiques sur ce bateau, The Transat bakerly en fait partie et nous sommes contents de participer à l’histoire de cette transatlantique. Cette course au près et en solitaire représente bien les ambitions sportives et humaines de notre projet et c’est une belle opportunité d’aligner le trimaran MACIF sur une course à dimension internationale ».
Cette année, ils seront 24 skippers à s’élancer en solitaire sur la ligne de départ, dont trois dans la catégorie des Ultims (Macif, Sodebo et Actual, ndlr). Pour la seconde fois seulement depuis la création de l’épreuve, les marins rejoindront la ville de New-York sur la côte Est des Etats-Unis. A quelques jours du début de la course, François Gabart reste mesuré pour son premier défi en solitaire sur le trimaran MACIF. « Le premier objectif est bien évidemment de terminer cette Transatlantique. Je ne dis pas que le résultat ne m’intéresse pas, évidemment qu’il m’intéresse. Si je réussis à naviguer le mieux possible et sans faire d’erreur, à minima je serai sur le podium. Terminer en haut du podium serait la cerise sur le gâteau ».
Arrivé en convoyage à Saint-Malo hier dans la matinée, François Gabart effectuera dans les prochains jours les derniers réglages techniques à bord du trimaran MACIF avant le départ de cette course mythique qui sera donné le 2 mai prochain de Plymouth. N'hésitez pas à soutenir François sur la page encouragements du site Macif Course au Large.




La nouvelle republique 13 avril


Gabart s'attaque à The Transat

François Gabart fera ses premiers bords en solitaire à bord du maxi trimaran Macif sur The Transat le 2 mai. Avant de s’attaquer aux records de traversée.
 C'est une transat mythique, celle qui a révélé Éric Tabarly, premier Français à la remporter, en 1964. François Gabart l'a cochée sur son agenda 2016 et son maxi trimaran (*) va tracer un nouveau sillage dans l'Atlantique Nord, entre Plymouth et New York, à partir du 2 mai.
 « C'est la course de l'année, dit François Gabart, qui a eu 33 ans le 23 mars. Elle fait aussi partie du développement du bateau à plus long terme, en vue du Tour du monde en 2017 et de la Route du Rhum en 2018. Ce sera ma première course en solitaire. C'est un exercice difficile sur ce type de bateau. On est dans le nord de l'Atlantique Nord, donc contraire aux vents dominants. Il y a un risque d'icebergs sur la fin du parcours, vers Terre-Neuve. » 

 « L'objectif est de bien mener le trimaran. J'ai une expérience nulle en solitaire sur ce genre de bateau(François a remporté la Transat Jacques Vabre en novembre 2015, en duo avec Pascal Bidégorry, quelques mois seulement après la mise à l'eau de Macif, NDLR). »
 « Il y aura l'arrivée à New York. Je suis déjà allé aux États-Unis par la mer avec mes parents quand j'avais 7 ans. Mais je ne suis jamais arrivé à New York par la mer. »
Remis à l'eau le 4 mars à Lorient après trois mois de chantier, Macif a retrouvé son port d'attache, Port-la-Forêt, le 10 mars, avec un premier entraînement dès le lendemain. C'est de nouveau une course contre la montre pour l'équipe de Macif, puisque le trimaran doit être à Plymouth le 24 avril pour le prologue de The Transat.

 « Nous avons peu de temps pour nous préparer. Nous nous entraînons avec Sodebo (skippé par Thomas Coville, lui aussi au départ de The Transat, comme le Team Actual d'Yves Le Blévec, NDLR). Il n'y a pas eu de modifs structurelles majeures sur le bateau cet hiver. Nous l'avons amélioré en terme d'ergonomie, au niveau du cockpit, de la protection du poste de barre. »
 « Je n'ai pas navigué autant que j'aurais voulu. J'ai eu la grippe fin mars et il y a beaucoup de travaux sur Macif. »Un deuxième foil a également été ajouté, pour améliorer encore la vitesse du trimaran.
A l'assaut de l'Atlantique et de la Méditerranée

Après The Transat, le Charentais restera en stand-by à New York pour s'attaquer au record de l'Atlantique Nord en solitaire : « La période idéale est du 1er juin au 15 juillet. Mais je dois être de retour en France le 13 juillet pour les Fêtes maritimes de Brest. Pour le record de Méditerranée, je serai en stand-by à Marseille en septembre-octobre. »
Le vainqueur du Vendée Globe 2013, du Rhum 2014 et de la Jacques Vabre 2015 s'offre de nouveaux défis de taille.






Novembre 2015



 Articles de L'Equipe du 8 Novembre
lendemain de la victoire de Gabart et Bidégorry








Extraits du site macifcourseaularge


Partis du Havre dans du très petit temps le dimanche 25 octobre 2015, François Gabart et Pascal Bidégorry ont coupé en tête la ligne d’arrivée de la 12e édition de la Transat Jacques Vabre à 6h59 samedi 7 novembre (3h59 sur place) après 12 jours 17 heures 29 minutes et 27 secondes, à 20,75 nœuds de moyenne réelle. Retrouvez les temps forts de la transat victorieuse du trimaran MACIF.

 Photo Jean-Marie Liot / DPPI/ MACIF


Dimanche 25 octobre : Premiers à la bouée d’Etretat
Spectacle surréaliste ce dimanche 25 octobre à 13h30 lorsqu’est donné le départ de la 12e édition de la Transat Jacques Vabre au pied du Cap de la Hève : la Manche ressemble à un lac et pas le moindre souffle ne vient gonfler les voiles des 42 bateaux engagés. Le trimaran MACIF n’échappe pas aux caprices de la nature et met un certain temps avant de couper la ligne. Eole daigne finalement se lever dans l’après-midi, permettant au bateau de 30 mètres de peu à peu déployer ses ailes et de franchir en tête la bouée d’Etretat, avant de mettre le cap à l’ouest vers la pointe de la Bretagne. « Cette première heure de course dans la molle n’était pas forcément la plus marrante, mais très vite, nous avons touché du vent : nous étions déjà à 30 nœuds au niveau de la pointe du Cotentin et avons même atteint des pointes à 42 nœuds vers Guernesey, commentera François Gabart. C’était finalement pas mal d’avoir des premières heures de course relativement calmes sur une mer plate, cela nous a permis de nous mettre tranquillement en place sur le bateau. »

Mardi 27 octobre : Le Golfe de Gascogne dans le rétro
Comme ils s’y attendaient, François Gabart et Pascal Bidégorry n’ont pas tardé à entrer dans le vif du sujet de cette première course à bord du trimaran MACIF, une solide dépression automnale ayant attendu la flotte en sortie de Manche. Bateaux les plus rapides, les grands trimarans de la classe Ultime ont, sitôt la pointe de la Bretagne atteinte, mis le clignotant à gauche pour faire route directe vers le Cap Finisterre dans du vent fort et une mer formée. Dans ces conditions, les deux skippers de MACIF s’attachent avant tout à préserver le matériel, tout en essayant de suivre le rythme imprimé en tête par Sodebo Ultim’. Le mardi 27 octobre au matin, ils en terminent soulagés avec le Golfe de Gascogne, mais deux mauvaises nouvelles viennent freiner leurs ardeurs : le chavirage de Prince de Bretagne et une panne d’électronique à bord du trimaran. « Un black-out complet juste après le Cap Finisterre, raconte François. Nous avons mis quasiment toute la journée à réparer et du coup, Sodebo a un peu pris la poudre d’escampette. J’espère que nous allons continuer à faire la course avec eux dans le même système, nous avons envie de régater. »

Vendredi 30 octobre : Le duel prend forme
Après l’abandon d’Actual la veille, MACIF et Sodebo Ultim’ restent les deux seuls Ultimes en course et le long des côtes africaines, leur duel est de plus en plus captivant ; le premier, à l’aise dans les conditions de glisse de l’alizé, ne cessant de grappiller des milles par rapport au second, au point qu’au dernier classement de ce vendredi 30 octobre, seulement 0,99 mille sépare les deux bateaux ! « C’est super sympa, parce que c’est exactement ce que nous rêvions pour la première course du trimaran MACIF, se réjouit François. C’est dommage que les deux autresaient été contraints de s’arrêter, cela nous pousse d’ailleurs à rester très vigilants, mais la course côte à côte avec Sodebo, c’est top ! » Au passage, le skipper se réjouit de voir que le binôme qu’il forme avec Pascal Bidégorry fonctionne bien : « Je suis ravi de notre collaboration, parce que nous arrivons à bien nous comprendre. Il y a des choses que Pascal sait très bien faire et moi moins, et inversement, mais nous parvenons à le sentir et à échanger. Avec Pascal, nous avons la même approche, nous sommes à la fois curieux et très enthousiastes. »

Dimanche 1er novembre : MACIF entre dans le Pot
Le trimaran MACIF aborde en tête mais avec un petit écart en latéral d’une vingtaine de milles par rapport à Sodebo, le toujours redouté Pot-au-noir, zone de convergence intertropicale entre les deux hémisphères, dans laquelle alternent traditionnellement périodes de calme plat et violents orages susceptibles de provoquer dégâts voire chavirage en cas de renforcement soudain du vent. Le but pour François et Pascal est d’y passer le moins de temps, et si possible, d’en sortir à peu près en même temps que leurs rivaux Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, chaque tandem s’appliquant avant tout à faire avancer sa monture. « Une fois que tu es rentré dans le Pot-au-noir, tu ne peux plus faire grand-chose pour contrôler l’autre. L’objectif est avant tout de grappiller mètre par mètre vers le sud », commente François.


Mardi 3 novembre : MACIF sort et creuse !
Après près de deux jours pénibles dans un Pot-au-noir assez inhabituel, marqué par une absence presque totale de vent et très peu de grains orageux, le trimaran MACIF parvient à s’en extraire en fin de journée lundi soir, leader au classement de 21h avec une dizaine de milles d’avance sur Sodebo Ultim’. 24 heures plus tard, l’écart a crû de 100 milles en faveur de François Gabart et Pascal Bidégorry. L’explication ? « Au niveau stratégique, nous savions que si nous sortions un peu plus à l’est, nous bénéficierions d’un angle favorable dans l’alizé, parce que le vent allait adonner progressivement (passer de sud-est à est). C’est ce qui se passe en ce moment : depuis hier soir, nous avons quasiment la même trajectoire que Sodebo, mais nous allons toujours un peu plus vite », explique François, le 3 novembre au matin. Si cet écart semble de bon augure pour la victoire finale, le skipper de MACIF reste prudent :« Nous sommes évidemment super contents d’être là, c’est très positif d’arriver dans l’hémisphère Sud avec ce pécule d’avance ; maintenant, il reste du chemin jusqu’à Itajai. »

Jeudi 5 novembre : Confiance et prudence
Passé sous la barre des 1000 milles le séparant de la ligne d’arrivée à Itajai, le trimaran MACIF a profité du grand bord bâbord amure le long des côtes brésiliennes pour accentuer son avance sur Sodebo, qui culmine à 250 milles le mercredi 4 au soir. « Nous allons continuer à allonger la foulée par rapport à nos petits camarades », se réjouit Pascal Bidégorry qui, dans ces conditions, estime qu’il n’est pas nécessaire de tirer trop sur la machine : « Il faut aller vite, mais avec François, nous avons bien compris que ça ne servait à rien de donner les 2-3% de plus qui seraient nécessaires si nous étions au contact, parce que MACIF reste un bateau neuf. » La victoire se profile pour le duo qui s’apprête à négocier un petit front froid au large du Cabo Frio (à l’est de Rio de Janeiro) l’obligeant à effectuer une boucle au large avant de faire route directe au portant vers Itajai. « Notre avance est confortable pour aborder le sprint final, elle commence à être significative par rapport à la distance qui nous sépare de l’arrivée,commente François. Mais 150 milles équivalent à quelques heures à la vitesse de nos bateaux, il peut encore se passer plein de choses. » L’intéressé ne croit pas si bien dire : les deux marins découvrent une entrée d’eau à l’arrière du bateau qui endommage les pilotes automatiques et les oblige à pomper pour évacuer 5000 litres ! « Cela nous a mis un peu dans le rouge », confiera à l’arrivée François. Malgré cela, le vendredi matin, la confiance est de mise : « Nous sommes contents parce que maintenant, c’est tout droit jusqu’à l’arrivée, il n’y a plus de transition météo à gérer. » Et le skipper de prévoir une arrivée de MACIF en fin de nuit.


Samedi 7 novembre, 06h59 : La délivrance
C’est à 06h59’27’’ (heure française, 03h59 sur place) que le trimaran MACIF coupe la ligne d’arrivée à Itajai, après 12 jours 17 heures 29 minutes et 27 secondes, à 17,68 nœuds de vitesse moyenne théorique, 20,75 nœuds de vitesse moyenne réelle, le bateau ayant parcouru 6340 milles au lieu des 5400 de la route la plus directe. Après le Vendée Globe et la Route du Rhum, François Gabart accroche une nouvelle très prestigieuse course au large à son palmarès, une première pour lui après trois participations, tandis que Pascal Bidégorry remporte cette Jacques-Vabre pour la deuxième fois, dix ans après sa victoire au côté de Lionel Lemonchois en trimaran Orma. « C’est une impression formidable, parce que c’est la première course du trimaran et sa première victoire, on ne pouvait pas rêver mieux ! Et partager cette victoire avec Pascal, c’est un moment fort, ce n’est que du bonheur ! », se félicite François sur le ponton d’Itajai.



Première course et première victoire pour le trimaran MACIF ! C’est ce samedi à 06h59’27’’ (heure française), après 12 jours 17 heures 29 minutes et 27 secondes de mer (vitesse moyenne réelle de 20,75 nœuds), que François Gabart et Pascal Bidégorry ont coupé en vainqueurs la ligne d’arrivée de la 12e édition de la Transat Jacques Vabre.
Un succès inédit en double pour le premier et une deuxième victoire sur cette transat pour le second, sacré il y a tout juste dix ans plus. A l’arrivée au Brésil, l’un comme l’autre ont confié leur bonheur d’avoir partagé des moments très forts sur un bateau « extraordinaire ».

Photo MACIF

François, quel sentiment vous procure cette victoire ?
François Gabart : « C’est génial ! C’est une impression formidable, parce que c’est la première course du trimaran et sa première victoire, on ne pouvait pas rêver mieux ! Ce bateau est extraordinaire, je l’aime déjà ! Et le fait de partager cette victoire avec Pascal est un moment fort (Pascal coupe : « Il m’aime aussi »), ce n’est que du bonheur ! »
Et vous Pascal ?
Pascal Bidégorry : « François a un nouveau jouet exceptionnel, dont nous n’avons pas encore tiré la quintessence, il y a plein de choses à apprendre, nous avons découvert des choses tous les jours. C’est toujours super de gagner une Transat Jacques Vabre, c’est un parcours magnifique, et une victoire que l’on partage à deux. C’est sympa de gagner à nouveau dix ans après ma première ! »

Avez-vous rencontré des problèmes techniques ?
FG : « Non, pas beaucoup, ce qui est assez exceptionnel pour un bateau neuf, je ne m’attendais pas à ça, je pensais que ce serait plus compliqué. Là-dessus, je ne peux que remercier l’équipe : nous travaillons depuis deux ans pour mettre au point ce bateau, et seulement deux mois après sa mise à l’eau, nous prenons le départ d’une course que nous arrivons à gagner ! Bravo à l’équipe qui a bossé, tant au niveau de la conception, que de la construction et de la mise au point. Avec Pascal, nous n’avons fait que la fin du boulot. Nous avons quand même eu des petits problèmes : l’électronique après le Cap Finisterre ; et récemment même, puisque deux jours avant l’arrivée, nous avons découvert que de l’eau était rentrée à l’arrière du bateau. Une zone de trois mètres s’était remplie d’eau par le tube du safran central, soit 5000 ou 6000 litres ! Comme derrière, il y a un peu d’électronique, notamment les pilotes automatiques, ils n’ont pas trop aimé ! Nous avons réussi à vider, mais nous n’avions plus de pilotes. Ce souci nous a un peu mis dans le rouge. »

François, où situez-vous cette victoire par rapport à celles remportées sur le Vendée Globe et la Route du Rhum ?
FG : « Je n’ai pas envie de les classer, si ce n’est chronologiquement, donc je la place juste après, dans la continuité. Elle arrive dix ans après celle de Pascal sur cette même Transat Jacques Vabre ; quant à moi, c’est l’occasion de me souvenir de ma première Transat Jacques Vabre avec Kito de Pavant en 2009, ce n’était pas une victoire, mais presque (deuxième place en Imoca, ndlr). Cette victoire est belle et d’autant plus forte qu’il y a deux ans avec Michel (Desjoyeaux), nous n’étions pas loin de faire quelque chose de bien. Le mât avait cassé au niveau de Bahia, ça n’avait pas été simple. Là, on y arrive enfin, c’est le début d’une belle histoire avec le trimaran MACIF.  

Comment a fonctionné votre duo avec Pascal ?
FG : « C’était top ! Avec Pascal, c’était notre première navigation en compétition ensemble et nous avons très bien fonctionné dans la capacité à savoir ce que chacun sait faire et à laisser à chacun ses responsabilités. Nous étions très complémentaires, le binôme a vraiment bien marché. Nous n’avions pas de doute au départ, mais nous ne nous connaissons pas depuis longtemps... »
PB : « Nous nous connaissons un peu plus aujourd’hui ! »

Quelle image garderez-vous de cette transat ?
PB : « L’image du passage de Guernesey, lorsque nous avons pris une grosse patate au reaching à 125 degrés du vent, le bateau est monté à 40 nœuds, c’était impressionnant ! Sinon, une autre image, d’ordinateur cette fois, quand on « jibe » (empanne) à l’intérieur de nos amis de Sodebo, juste avant le Cap Vert : c’est un moment déterminant dans la course. Avant cela, nous avons très bien navigué, alors que nous n’avions pas le foil puisque nous étions tribord amure (le trimaran n’avait qu’un seul foil, sur le flotteur tribord, ndlr), nous avons trouvé les bons réglages, nous avons réussi à faire les bons décalages et à être opportunistes. Après, notre décalage en sortie du Pot-au-noir dans l’est, c’était du pur bonheur ! Nous étions au reaching à 30 nœuds alors que Sodebo était au près. Avec les petits soucis que nous avons eus à la fin, cela aurait été compliqué pour nous s’il n’avait pas été loin. Les 48 dernières heures n’ont pas été simples, entre l’eau qui est rentrée et le gennaker qui est tombé sur le pont à 0,8 mille de l’arrivée ! Quelque part, il faut aussi un peu de réussite. Ce qui est super, c’est que le bateau est bien né et super sain, la structure est très bonne. »
Et les hommes, dans quel état terminent-ils ?
FG : « Nous commençons à fatiguer un peu, nous avons beaucoup tourné les manivelles. Avec les deux derniers jours que nous avons vécus, c’est bien d’arriver maintenant, il ne fallait pas que ça dure plus longtemps ! Mais globalement, nous sommes parvenus à bien gérer les bonshommes. »
PB : « Il faut que je prenne mon tour de biceps et d’épaule, je pense que j’ai pris un peu ! »


 Photo Jean-Marie Liot / DPPI/ MACIF


Article L'Equipe du 7 novembre 2015
jour de l'arrivée de MACIF





Article extrait du site de Libération

A CHAUD

Pour François Gabart, un succès franc et «Macif»
Associé à Pascal Bidégorry, il remporte la Transat Jacques-Vabre. Leur maxi-trimaran a passé la ligne à 6h59 ce matin, après 12 jours, 17 heures et 29 minutes de course.

 Pour François Gabart, un succès franc et «Macif»
On est au Havre, à la veille du départ, il y a deux semaines. François Gabart n’en mène pas large. Le skipper de 32 ans consulte les prévisions météo avec une anxiété qui n’est pas vraiment son genre. Un beau coup de vent venu du sud-ouest est annoncé. Et surtout, une mer casse-bateaux enfle son volume du côté de l’Irlande. Il voterait bien pour un report du coup de canon. Macif, son trimaran de 30 mètres bleu et jaune, est tout neuf, tout propret et peu éprouvé. La mise à l’eau s’est faite en août dernier. Et quelques anicroches tout à fait normales ont raccourci la phase d’essais.
A bord de son Sodebo, amarré au bout du même quai, Thomas Coville, 47 ans, veut en découdre. Il a fait un aller-retour jusqu’au Brésil pour tester son trimaran vert et rouge. Il sait avoir de l’avance en fiabilité et une équivalence en performance. Et il veut une revanche après une route du Rhum écourté par un chalutier abordeur.
La direction de course ne mollit pas. Nul report ne sera accepté. Et c’est dans une pétole molle, où les voiles battent langoureusement que les 4 Ultimes (trimarans d’une trentaine de mètres) prennent le chemin d’une bastonnade annoncée.

Macif prend la tête à la bouée de dégagement au large de Fécamp, mais très vite Sodebo croche dedans. Les deux bateaux ne se quittent pas jusqu’à la pointe bretonne. Les véloces multicoques ont la chance de voir les isobares leur ouvrir le passage. Ils n’ont pas besoin d’affronter la forte houle d’ouest. Ils réussissent à faire un tout droit dans le golfe de Gascogne et à passer le cap Finisterre en tirant des bords dans du vent à grains. Prince de Bretagne se fait retourner comme une crêpe par une survente, reposant la question de la pertinence d’affronter des bateaux de 30 mètres avec un trimaran «gonflé» de 23 mètres. Lionel Lemonchois va devoir réfléchir à cela tandis que son équipier Roland Jourdain se lance dans une autre régate. Il est en position éligible sur la liste PS de Le Drian, aux régionales, dans sa Bretagne de toujours.

Sodebo tient en respect Macif, le long du Portugal. Derrière eux, Actualen phase de prise en main par Yves Le Blévec doit renoncer après rupture d’une pièce du système hydraulique.
Les deux attaquants se glissent le long des côtes marocaines pour échapper à des fronts dépressionnaires au large des Açores qui n’épargnent pas les monocoques Imoca. Ils vont ainsi longer longtemps la côte africaine, dans un itinéraire peu fréquent, à l’est des Canaries comme du Cap Vert.
Sodebo contrôle toujours Macif. Mais c’est dans le Pot-au-Noir que les dés roulent. C’est souvent le cas dans ces zones de calmes et de grains orageux. Macif se décale légèrement à l’est. Et le vent revient de ce côté. Ensuite, la maniabilité et la légèreté du nouveau-né font le reste. Et François Gabart, épaulé par Pascal Bidegorry, prend le meilleur sur Thomas Coville et Jean-Luc Nélias.
Au portant, dans un alizé maniable, à toucher les côtes du Brésil, Macifs’échappe. Il est sur la bonne amure, sur le bord bâbord. Il s’aide de son unique foil. Derrière le vent est moins compréhensif pour Sodebo.

En remportant sa première épreuve sur un multicoque flambant neuf, Gabart impressionne. L’équipe technique menée par Tiphaine Champon dans les locaux de Port-la-Forêt peut se féliciter du travail accompli aussi bien au chantier à Lorient que dans la phase de mise au point dans le port du sud Finistère.
Reste maintenant à savoir si les nouveaux Ultimes qui vont entrer en chantier pour Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse manifesteront un potentiel supérieur à celui de Macif, si la progression de celui-ci doté d’un second foil s’avérera continue, et si Sodebo réussira à refaire son retard dans les temps maniables.

Luc le vaillant




Article extrait du site de Normandie 76 Actu

Ils ont dit à leur arrivée

François Gabart « Génial, c’est formidable, c’est la première course du trimaran Macif et c’est sa première victoire. On ne pouvait pas rêver mieux. Ce bateau reste extraordinaire, je l’aime déjà. Partager tout ça avec Pascal, ce n’était que des des moments forts (…) Nous n’avons pas eu beaucoup de problèmes techniques, c’est exceptionnel pour un bateau neuf. Je ne m’attendais pas à ça, je pensais que ça serait plus compliqué. Je remercie l’équipe, après deux ans de travail. Deux mois après la mise à l’eau, on gagne, c’est fantastique. Bravo à eux, nous, on a fait que la fin du boulot ! Ces deux derniers jours, de l’eau est rentrée par le tube du safran central, dans la zone arrière du bateau qui mesure 3 mètres. On a rentré 5 000 ou 6 000 litres d’eau. Et derrière, il y a les pilotes automatiques. On a réussi à vider. Et cela nous a mis dans le rouge. C’est d’autant plus fort cette victoire, parce qu’il y a deux ans avec Michel (Desjoyeaux), on a cassé le mât au niveau de Salvador de Bahia. Et là, j’y suis arrivé. Avec Pascal, c’était top ! On a bien fonctionné en fonction des capacités de chacun, on était très complémentaires. Nous n’avions pas de doutes au départ, mais on ne se connaissait pas vraiment. »

Pascal Bidégorry « Il y a tout un tas de souvenirs. François a un nouveau jouet exceptionnel, on n’en a pas encore tiré toute la quintessence. Nous avons découvert le bateau tous les jours. Une Transat Jacques Vabre, c’est toujours super, le parcours est magnifique, partager cela avec quelqu’un c’est super. Là, c’était vraiment bien d’être en double, car tout seul ça aurait été compliqué. Arriver premier ici, c’est formidable, dire que cela fait dix ans que j’avais gagné la Jacques Vabre avec Lionel Lemonchois… » « J’ai une image : quand on est passé devant Guernesey, on a pris une grosse patate au reaching à 125 ° du vent. Le bateau est monté à 40 nœuds ! Une autre image, c’est quand on « jibe » à l’intérieur de nos amis Sodebo juste avant le Cap Vert. C’est un moment déterminant dans la course. Avant cela, nous avons super bien navigué alors que c’était le côté où nous n’avions pas le foil. Nous avions trouvé les bons réglages, nous avons été opportunistes. Et puis, il y a eu le décalage dans l’est à la sortie du pot, c’était du pur bonheur. On était au reaching à 30 nœuds. Avec les petites « emmerdes » qu’on a eu sur la fin, Sodebo n’aurait pas été loin, ça aurait été compliqué pour nous. Parce que cela fait 48h qu’on se bat un peu. À 0,8 mille de l’arrivée, notre gennaker est tombé sur le pont, boum ! Quelque part, il faut un peu de réussite. Le bateau est bien né, il n’y a aucun problème de structure, c’est un bateau super sain. »




Article extrait du site de L'Equipe

MACIF, les secrets d'une victoire sur la Transat Jacques-Vabre
Le 07/11/2015 à 10:42:00 | Mis à jour le 07/11/2015 à 12:10:37

Ce que François Gabart et Pascal Bidegorry, vainqueurs ce samedi de la Transat Jacques-Vabre, abordaient comme une course laboratoire, avec bien plus d'appréhensions que de volonté de s'y imposer est finalement devenu un nouvel exploit majuscule pour le skipper de MACIF. Retour en plusieurs volets.

Le projet, en trois étapes :

  1. Avoir réussi à mettre au monde un maxi-trimaran taillé pour la chasse aux records en solitaire aux dimensions de Groupama 3, mais plus léger de deux tonnes, et équipé de foils.

  2. 2. Avoir eu l’audace d’inscrire à la Transat Jacques-Vabre un trimaran qui sentait encore la peinture fraîche : le bateau a été mis à l’eau le 18 août et le duo n’a couru qu’environ 3 000 milles pour le prendre en mains et valider sa fiablité.

  3. 3. S’imposer en dépit de l’absence d’un foil (celui du flotteur bâbord n’avait pas pu être prêt à temps), malgré le manque de prise en main et de finesse dans les réglages, et malgré la concurrence menée par des bateaux bien plus éprouvés : Sodebo (Thomas Coville, Jean-Luc Nélias), Actual (l’ex Sodebo) et Prince-de-Bretagne.


La course, en trois temps :

  1. La sortie de la Manche et la descente dans le golfe de Gascogne dans des conditions copieuses, à la sortie desquelles Lionel Lemonchois et Roland Jourdain (Prince-de-Bretagne) chaviraient.

  2. 2. La descente le long de l’Afrique, les bords tirés le long des îles Canaries et l’entrée dans le pot-au-noir particulièrement complexe cette année, mais duquel Macif sortit en tête au bénéfice d’un coup tactique plus à l’est que Sodebo.

  3. 3. La longue descente le long du Brésil, au cours de laquelle, patiemment, Gabart et Bidegorry creusèrent l’écart sur Coville et Nélias. C’est là que, clairement, le conflit générationnel entre les deux trimarans tourna à l’avantage du benjamin.
     

«Un potentiel énorme»
«Ce qui est formidable, racontait Sébastien Gladu, le boat captain de MACIF, vendredi,c’est qu’on va avoir à disposition une foule énorme d’informations pour optimiser le bateau. On n’en est qu’aux tout début de l’aventure et, déjà, MACIF a montré qu’il est bien né. Son potentiel est tout simplement énorme».


Frédéric PELATAN, à Itajai



François Gabart (MACIF) : «J'aime déjà ce bateau»
Le 07/11/2015 à 10:09:00 | Mis à jour le 07/11/2015 à 10:11:05

Des sourires en pagaille, du champagne pour le foil, et le soleil dans les bagages pour réchauffer Itajai noyée sous la pluie ces derniers jours. François Gabart et Pascal Bidegorry racontent leur victoire sur la Transat Jacques-Vabre.

«Quelles sont vos premières impressions ?
François Gabart : Géniales ! C’est la première course de ce trimaran et c’est sa première victoire. Je ne peux pas rêver mieux, ce bateau est extraordinaire et je l’aime déjà. Et partager tout ça avec Pascal, c’était un moment fort.
Pascal Bidegorry : Il m’aime aussi... François a un nouveau jouet exceptionnel. On n’en a pas tiré la quintessence, on a encore plein de choses à apprendre de ce bateau malgré tout ce qu’on a appris pendant la course. Une Transat Jacques-Vabre, c’est une course magnifique, parce que le parcours est superbe et qu’on partage tout ça avec quelqu’un. De plus, c’était bien d’être en double parce que, franchement, tout seul, la vie aurait été compliquée... Il y a des trucs à régler (sur le bateau), mais on s’en est sorti.


Compte-rendu : Traversée gagnante
 
«On aurait pu couler...»

Vous avez manqué de chavirer ?
FG : Non. On a eu très peu de problèmes, je m’attendais à ce que cela soit plus compliqué et, là dessus, je ne peux que remercier l’équipe qui travaille dessus depuis deux ans. Deux mois après sa mise à l’eau, on arrive à gagner…  Mais, il y a deux jours et demi, de l’eau est rentrée dans la partie ’arrière du bateau, qui est cloisonnée sur trois mètres, par le tube du safran central. 6 000 litres d’eau sont entrés là où se trouve une partie de l’électronique, dont le pilote automatique. Qui n’ont pas trop aimé. Ça nous a un peu mis dans le rouge.
PB : C’était ambiance sous-marin : tu poussais la porte et tu te prenais toute l’eau. La porte n’aurait pas été fermée, on aurait pu couler…
«On a super bien fonctionné dans l'exploitation de ce que chacun sait bien faire.»

Vous êtes-vous bien entendus ?
FG : Je parle pour moi, Pascal ne sera peut-être pas d’accord (rires), mais je trouve qu’on a super bien fonctionné dans l’exploitation de ce que chacun sait bien faire, en responsabilité. On était très complémentaire et le binôme a super bien fonctionné. On n’avait pas de doutes, mais on n’avait jamais navigué ensemble en compétition.»




Article extrait du site Paris Normandie

François Gabart (Macif), vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2015 : « Ce bateau reste extraordinaire »
LE HAVRE (Normandie). 

Première course et première victoire! Macif, le maxi-trimaran de François Gabart et Pascal Bidégorry, a gagné ce samedi 7 novembre aux aurores à Itajai (Brésil) la Transat Jacques Vabre 2015 toutes classes, au terme d’un mano a mano haletant avec un autre multicoque géant, Sodebo.
Essai réussi pour Macif, qui l’a emporté après avoir parcouru quelque 6.340 milles (11.745 km) réels à la vitesse moyenne de 20,75 noeuds, en 12 j 17 h et 29 min. Le bateau a franchi la ligne à 06h59 heure française.
Le record établi en 2013 par le tandem Sébastien Josse/Charles Caudrelier avec un trimaran MOD70 de 22 m de long (11 j 05 h 03 min) n’a pas été battu, la faute à des conditions météo très musclées et une mer casse-bateaux qui ont décimé la flotte de 42 voiliers ayant pris le départ.
Au total, un tribut assez lourd, avec 17 abandons, dont un chavirage.

Très belle performance en tous cas pour le duo Gabart/Bidégorry, avec un bateau -un plan VPLP de 30 m construit en un an et demi- mis à l’eau le 18 août, seulement quelques semaines avant de quitter Le Havre, le 25 octobre.
Gabart, vainqueur entre autres du Vendée Globe 2012-2013 et de la Route du Rhum 2014 (dans les deux cas à la barre d’un monocoque Imoca de 18,28 m), a encore enrichi son palmarès, assisté d’un spécialiste du multicoque, Bidégorry, tout juste rentré de la Volvo Ocean Race (navigateur sur Dongfeng/3e).
«Génial, c’est formidable, a déclaré Gabart. C’est la première course du trimaran Macif et c’est sa première victoire. On ne pouvait pas rêver mieux. Ce bateau reste extraordinaire, je l’aime déjà. Partager tout ça avec Pascal, ce n’était que des des moments forts».

«Nous n’avons pas eu beaucoup de problèmes techniques, c’est exceptionnel pour un bateau neuf, a-t-il ajouté. Je ne m’attendais pas à ça, je pensais que ça serait plus compliqué. Je remercie l’équipe, après deux ans de travail. Deux mois après la mise à l’eau, on gagne, c’est fantastique».

«François a un nouveau jouet exceptionnel, on n’en a pas encore tiré toute la quintessence, a pour sa part indiqué Bidégorry. Nous avons découvert le bateau tous les jours».




Article extrait du site de Sud Ouest

Transat Jacques Vabre : victoire de François Gabart et Pascal Bidégorry sur Macif
Publié le 07/11/2015 à 07h58 

Macif, le maxi-trimaran de François Gabart et Pascal Bidégorry, a remporté samedi matin à Itajai (Brésil) la 12e Transat Jacques Vabre

Macif, le maxi-trimaran de François Gabart et Pascal Bidégorry, a remporté samedi matin à Itajai (Brésil) la 12e Transat Jacques Vabre toutes classes confondues, après un mano à mano haletant avec un autre multicoque géant, Sodebo (Thomas Coville/Jean-Luc Nélias).
Première course et première victoire pour Macif, au terme de quelque 5.400 milles théoriques (environ 10.000 km), parcourus en 12 j 17 h et 29 min. Le bateau a passé la ligne à 06h59 heure française.

Un maxi de 30 mètres
Le record établi en 2013 par le tandem Sébastien Josse/Charles Caudrelier avec un trimaran MOD70 de 22 m de long (11 j 05 h 03 min) n'a pas été battu, la faute à des conditions météo particulièrement musclées et une mer casse-bateaux qui ont décimé la flotte de 42 voiliers ayant pris le départ. Au total, un tribut assez lourd, avec 17 abandons, dont un chavirage.
Très, très belle performance néanmoins pour le duo Gabart/Bidégorry, sur un bateau -un plan VPLP de 30 m construit en un an et demi- mis à l'eau le 18 août,seulement quelques semaines avant le départ du Havre, le 25 octobre.
Gabart, vainqueur entre autres du Vendée Globe 2012-2013 et de la Route du Rhum 2014 (dans les deux cas à la barre d'un monocoque Imoca de 18,28 m), a encore enrichi son palmarès, assisté d'un excellent spécialiste du multicoque, Bidégorry, tout juste rentré de la Volvo Ocean Race avec Dongfeng (3e).

Le Pot au Noir décisif
Sodebo (31 m), l'ancien Geronimo d'Olivier de Kersauson presque entièrement reconstruit, a longtemps été en tête de la course mais s'est fait dépasser à la hauteur du Pot au Noir, ce marécage météo où alternent calmes plats et grains violents, entre hémisphères nord et sud dans l'Atlantique.
Macif ne lui a ensuite laissé aucune chance, affichant une aisance incroyable grâce à son unique foil (faute d'avoir eu le temps d'en construire un deuxième!), placé judicieusement sur le flotteur tribord puisque 70 à 80% de la course se déroule babord amure (vent venant de la gauche).
Macif comme Sodebo ont affiché des vitesses élevées au cours de cette Transat Jacques Vabre, de l'ordre de 40 noeuds la première nuit dans le nord de Guernesey. Ils ont largement dominé les deux autres multicoques de la classe Ultime, avant même que ceux-ci n'abandonnent sur avarie (Actual) ou chavirage (Prince de Bretagne).
Macif et Sodebo ont pour objectif de participer à un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, en 2019.

La course continue dans les trois autres classes
La course continue dans les trois autres classes (Imoca, Multi50 et Class40) de la Transat Jacques Vabre.

Après les Ultimes, le prochain bateau à Itajai sera sans doute le trimaran Multi50 (15,24 m) FenêtréA Prysmian d'Erwan Le Roux/Giancarlo Pedote. A moins que les trois Imoca -PRB (Vincent Riou/Sébastien Col), Banque Populaire VIII (Armel Le Cléac'h/Erwan Tabarly), Queguiner-Leucémie Espoir (Yann Eliès/Charlie Dalin)- ne lui passent sous le nez.
Viendront en suite les +petits+ (12,20 m) monocoques Class40, encore très loin derrière (environ 2450 milles d'Itajai pour le premier, mené par le duo Yannick Bestaven/Pierre Brasseur (Le Conservateur).




Article extrait du site du Figaro (désolées !...)

FRANCOIS GABART "LE MOZART DE LA VOILE" TRIOMPHE DEJA EN MULTICOQUES
Par Guillaume Loisy
Mis à jour le 08/11/2015 à 09h55 – Publié le 07/11/2015 à 07h37

A la barre de Macif, le Charentais a remporté, samedi matin au Brésil, la Transat Jacques Vabre.
En passant du mono au multicoque, François Gabart n'a pas perdu ses bonnes habitudes. Celles d'arriver avant les autres et de collectionner les trophées. Trois ans après son triomphe dans le Vendée Globe, confirmé par une belle victoire dans la Route du Rhum l'année dernière, le Charentais de 32 ans a été à la hauteur de sa réputation de «Mozart de la voile» en réussissant des débuts parfaits sur «trois pattes».
A la barre du nouveau maxi trimaran Macif (30 mètres), Gabart a franchi en vainqueur la ligne d'arrivée de la 12e Transat Jacques Vabre samedi matin en compagnie de Pascal Bidégorry. Parti du Havre le 25 octobre, le duo est arrivé à Itajai à 6h59’27 (heure française) après  12 jours 17 heures 29 minutes 27 secondes à la vitesse moyenne de 17,68 nœuds sur le parcours théorique de 5 400 milles (10 000 km) entre la Normandie et le port brésilien. En réalité, le trimaran jaune et bleu a cumulé 6 340 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 20,75 nœuds avec des pointes à 40 noeuds. Sans souci majeur.

«On a eu très peu de problèmes techniques»
François Gabart
Presqu'une gageure pour un bateau neuf mis à l'eau seulement le 18 août dernier et secoué par trois dépressions qui a laissé du monde sur le carreau (17 abandons sur 42 bateaux au départ). «On a eu très peu de problèmes techniques, je ne peux que remercier toute l'équipe», se félicitait Gabart sur les pontons d’Itajai. Si Macif est bien né, son skipper n'avait rien laissé au hasard en choisissant pour l'épauler Pascal Bidégorry, parmi les meilleurs préparateurs de bateaux de course. Attendus samedi midi au Brésil, leurs dauphins, Thomas Coville et Jean-Luc Nélias (Sodebo), qui ont longtemps fait course en tête, ont été inexorablement distancés à la sortie du Pot au Noir, quand Macif a enfin pu déployer ses ailes.


Sodebo déposé après le Port au Noir

Comme une Formule 1 cuvée 2015 prendrait logiquement le dessus – à règlement égal - sur l'une de ses grandes sœurs de deux ou trois ans plus âgées, l'Ultime dessiné par VPLP a déposé l'ancien Geronimo d'Olivier de Kersauson, largement modernisé ces dernières années mais visiblement un cran en dessous de son jeune concurrent en termes de performances pures. A plus de 25 noeuds de moyenne et calés sur leur unique foil (à tribord, le 2e n'a pas pu être installé faute de temps), Gabart et Bidégorry avaient avalé les milles en milieu de semaine et doublé leur avance, portée à 250 milles, surSodebo en 24 heures. Malgré un fort ralentissement sous les orages près des côtes brésiliennes et de nombreux pièges à éviter (cargos, bateaux de pêche et plates-formes près du Cabo Frio), Macif avait un matelas assez confortable pour s’éviter des sueurs froides.

Arrivés 7 heures plus tard à Itajai, Thomas Coville et Jean-Luc Nélias doivent s’avouer vaincus dans une course transformée en duel suite aux abandons de Prince de Bretagne (chavirage au large du cap Finisterre) et Actual (hauban abîmé), la fraîchement créée catégorie Ultime ne comportant que quatre concurrents au départ du Havre. Après les géants, les premiers monocoques Imoca sont attendus en milieu de semaine. PRB (Riou-Col) , Banque Populaire VIII (Le Cléac’h-Tabarly) et Quéguiner Leucémie Espoir (Elies-Dalin) se tiennent dans un mouchoir de poche. Gabart, lui, peut déjà penser au record du tour du monde en solitaire auquel il devrait s'attaquer en 2017.





Septembre - Octobre 2015



Interview RTL sur des images exclusives
de Captain TiPunch et Gazoline






Article extrait du site macifcourseaularge du 28/10/2015

Si le départ de la Transat Jacques Vabre a eu lieu dans des conditions très calmes, les trimarans ont très vite touché du vent pour dévaler la Manche à bonne vitesse puis le Golfe de Gascogne, en bordure de la dépression qui a chahuté le gros de la flotte. A bord du trimaran MACIF, deuxième derrière Sodebo, le moral est au beau fixe, d’autant que François Gabart et Pascal Bidégorry ont réussi à résoudre mardi des problèmes d’électronique. Le long des côtes marocaines, les deux hommes, freinés mercredi matin par une dorsale anticyclonique, ne devraient pas tarder à allonger la foulée, à la faveur d’alizés attendus avec impatience.

Un départ idéal
S’il a mis un certain temps à s’extirper de la ligne de départ mouillée devant le Cap de la Hève,  le trimaran MACIF a peu à peu accéléré pour virer en tête la bouée d’Etretat et mettre le cap à l’ouest. « Cette première heure de course dans la molle n’était pas forcément la plus marrante, mais très vite, nous avons touché du vent : nous étions déjà à 30 nœuds au niveau de la pointe du Cotentin et avons même atteint des pointes à 42 nœuds vers Guernesey, commente François Gabart, joint mercredi matin. C’était pas mal d’avoir des premières heures de course relativement calmes sur une mer plate, cela nous a permis de nous mettre tranquillement en place sur le bateau. »

Le trimaran MACIF à l’aise dans le Golfe
La Manche vite avalée, le trimaran MACIF a mis le clignotant à gauche dans la nuit de dimanche à lundi, direction le Cap Finisterre, en bordure ouest de la dépression qui a touché une grande partie de la flotte de cette Transat Jacques Vabre, occasionnant quelques dégâts et abandons. « En sortie de Manche, en bâbord (vent venant de la gauche), nous avons eu 30-35 nœuds avec une mer de face, cela tapait pas mal. Nous avons ensuite viré pour nous retrouver en tribord au près serré. La mer de travers a commencé à grossir par l’ouest, c’était parfois un peu « casse-gueule », mais j’ai trouvé que le bateau restait assez facile à barrer. C’était un vrai baptême de feu pour lui, dans la mesure où nous avons été confrontés à une mer jamais rencontrée jusqu’ici. » Dans ces conditions, l’objectif a été de « naviguer le plus simplement possible et de ne pas prendre de risques. »
C’est en sortie de Golfe de Gascogne que François et Pascal ont appris le chavirage de Prince de Bretagne. « Nous avons vite été rassurés en entendant qu’ils étaient en sécurité, mais nous avons ressenti une grande tristesse pour eux. Avec leur abandon, c’est 25% de la flotte qui s’en va, c’est déjà trop. »

L’électronique fait des siennes
Au même moment, les deux hommes déplorent un problème à bord avec l’électronique qui les lâche provisoirement.« Un black-out complet juste après le Cap Finisterre, raconte François. Nous avons mis quasiment toute la journée de mardi à réparer. Heureusement que nous étions deux, car c’est typiquement le genre de problème difficilement gérable seul. Là, comme nous n’avions plus de pilote automatique, Pascal a barré une dizaine d’heures, pendant que j’ai passé mon temps à brancher, débrancher, rebrancher, jusqu’à ce que cela fonctionne de nouveau, en fin de journée. » Si l’incident a mobilisé les deux marins hier, ils ont quand même réussi à se reposer la nuit dernière :« Nous avons pu récupérer cette nuit en nous relayant régulièrement. Je suis d’ailleurs très content de la façon dont nous fonctionnons à bord, notre organisation est bien rodée. Pour les repas, c’est exactement comme j’avais imaginé avant le départ : moi à la préparation et Pascal à la vaisselle ! »

Sodebo en ligne de mire
Deuxième mercredi matin à une quarantaine de milles de Sodebo, le trimaran MACIF négociait le contournement d’une dorsale anticyclonique, avec des alizés, synonymes de glisse, se profilant juste derrière. Le décor matinal au large du Maroc ? « Nous sommes en plein dans l’axe de la dorsale, le soleil se lève, il y a plein de petits cumulus un peu partout, un reste de houle de nord nord-ouest, de l’ordre de 1,50 à 2 mètres, ce sont de superbes conditions pour aller surfer à Agadir ! En revanche, le vent est tombé et tourne un peu dans tous les sens, j’espère que nous allons rapidement retrouver un peu de souffle », commente François. Et si le skipper du trimaran MACIF est avant tout concentré sur la marche du bateau, il garde un œil sur la situation de l’actuel leader : « Sodebo a un peu pris la poudre d’escampette hier à la faveur de nos problèmes, nous n’étions pas à 100% de notre potentiel. Nous sommes parvenus à grappiller cette nuit, j’espère que nous allons continuer à faire la course avec eux dans le même système. Nous avons envie de régater. » La deuxième place ? « Nous sommes évidemment satisfaits, répond François. Ce qui est important, c’est que le trimaran MACIF fonctionne bien d’un point de vue structurel et mécanique. Hormis nos soucis d’électronique, nous ne déplorons aucun problème. »







Dossier de presse du trimaran MACIF











































Site officiel de la Transat Jacques Vabre Mardi 27 Octobre

François Gabart, skipper de Macif (ULTIME)
"Je suis pas mal occupé, la mer est encore assez forte, le vent est assez instable. Nous avons pas mal de choses qui ne fonctionnent pas. Heureusement qu’on est deux, sinon je ne serais pas là à parler ! On essaye de tout remettre en place, ce sont surtout des problèmes électroniques. Le bateau dans la structure en général va super bien. On a essayé de naviguer prudemment, le bateau est léger, assez volage dès que le vent est instable, il faut se méfier. Je suis ravi de ce baptême du feu. Le vent a molli, nous avons encore une grosse houle, mais ça se gère bien, on file vers le sud. Nous essayons de de nous dégager de cette zone un peu tumultueuse. Avec Pascal, nous nous entendons bien, de faisons de belles manœuvres ensemble, c’est juste génial. On commence à être un peu fatigué, mais juste ce qu’il faut pour se lancer dans la course. Sodebo a pris un peu d’avance, à la fois beaucoup et pas grand chose à l'échelle d'une transat. On verra bien dans quelques jours.
Concernant le chavirage de Prince de Bretagne : "Nous n’avons eu aucune information sur le chavirage, on sait juste qu’ils vont bien à bord, je crois qu’il y avait pas mal de mer, du vent instable, des facteurs qui peuvent retourner un tri. Nous pensons bien à eux, c'est vraiment dommage".












Site Macif course au large Mardi 27 Octobre

Lors que la seconde nuit en mer a été particulièrement éprouvante pour la flotte engagée sur la Transat Jacques Vabre, à bord du trimaran MACIF, François Gabart et Pascal Bidégorry peuvent espérer un temps-mort dans les hostilités météorologiques ce mardi en début de soirée.
Dans une solide dépression automnale, la journée de lundi a été consacrée aux virements de bords permanents pour tenter de faire prendre de la vitesse au trimaran MACIF dans des conditions peu évidentes, une mer forte et instable, très bosselée et des grains forts, entre autres.
Le Cap Finisterre et sa DST* sont à présent dépassés, François et Pascal restent bien entendu sur leurs gardes pour préserver le matériel et gérer la fatigue des premières 36 heures de course tout en continuant leur route de façon optimale.
*DST : Dispositif de Séparation du Trafic
Au classement de 07:00 UTC, le trimaran MACIF pointe à la 2ème position à une vitesse de 21,5 noeuds, avec 350 milles parcourus sur 24h. Écart avec Sodebo (leader la flotte) : 40 milles.
La nuit a aussi été porteuse de mauvaises nouvelles, dont le chavirage de l'ULTIME Prince De Bretagne à 140nm au large de La Corogne. Sains et sauf à l'intérieur de leur trimaran, Lionel Lemonchois et Roland Jourdain attendent à présent l'arrivée des secours, organisée par leur équipe.
Toute l'équipe Macif Solidarité Mer tient à assurer Lionel, Roland et leur équipe de tout notre soutien dans ces moments difficiles.
Première nuit en mer
Le trimaran MACIF vient de passer sa première nuit en mer après le départ de la Transat Jacques Vabre 2015 ce dimanche avec au programme 5400 milles minimum pour relier Le Havre (FR) à Itajai (BRZ).
Après le départ donné dimanche à 13h30 dans un tout petit temps assez inhabituel pour la course au large, la flotte a dû attendre le milieu de la baie de Seine pour toucher du vent Sud-Est de 15 à 20 nœuds. Le trimaran MACIF a alors pris de la vitesse pour emprunter le chenal du Fromveur (tout comme Actual et Prince de Bretagne), Sodebo prenant l'option extérieure. La nuit fut longue pour la flotte Ultime, avec de nombreuses manœuvres
A l'heure actuelle, les conditions de mer restent correctes, mais il semble clair que dès les prochaines heures, les conditions vont sérieusement forcir et la mer va se creuser pour ce qui sera la première phase agitée de François Gabart et Pascal Bidégorry. On remarque d'ailleurs que l'ensemble de la flotte Ultime prend l'option d'aller "au plus court" vers le Cap Finisterre afin de limiter au maximum le temps passé dans l'essoreuse.
Cette Transat Jacques Vabre est partie pour être encore de très haut niveau, et gageons que la lutte à couteaux tirés entre les 4 géants restera sur le niveau d'excellence initié dès le début de course !



Site La nouvelle republique Lundi 26 Octobre

François Gabart et Pascal Bidégorry ont largué les amarres du maxi Macif à 6 h 30 au Havre. Ils auraient préféré prendre le départ mardi à cause du vent.




Heureusement, le changement d'heure a permis de gagner une heure de sommeil. Pas négligeable pour les co-skippers du maxi trimaran Macif de 30 m, François Gabart et Pascal Bidégorry, qui se sont levés à l'aube. Ils étaient les premiers à quitter le bassin Paul-Vatine, au Havre, à 6 h 30, suivis des trois autres Ultimes (maxi trimarans de 23 à 31 m), des 20 Imoca (les monocoques de 18,28 m), des 4 Multi 50 (multicoques de 15,24 m) et des 14 Class 40 (monocoques de 12,19 m).
La veille, les skippers ont encore vécu une journée chargée : briefing des skippers à 10 h – où plusieurs marins ont demandé un report du départ à mardi –, réception des médias à bord du bateau, validation des dernières modifications apportées. « Tout est à bord, rassure Pascal Bidégorry, mais nous allons vérifier le rangement de la nourriture et du matos pour la répartition des poids. »
Des creux de plus de 10 m attendus lundi
Le duo de cette transat en double entre Le Havre et Itajai, au Brésil, a aussi étudié une fois de plus les conditions météo attendues ce dimanche (départ à 13 h 30 devant Le Havre avec passage d'une bouée devant les falaises d'Etretat), mais aussi les jours suivants.
« Le vent sera calme pour le départ, 4 à 6 nœuds. Il va falloir sortir toutes les grandes voiles, précise Pascal Bidégorry. Quand on va passer Cherbourg et le raz Blanchard, il va falloir commencer à réduire la toile. Après Ouessant, nous rencontrerons une mer avec plus de 10 m de creux ! »
« Le foil (un seul, pour le moment, installé sur tribord, NDLR) va servir pour sortir de la Manche puis, dans le front, nous serons tribord amures donc il ne servira plus. Jusqu'à Madère, ce sera la guerre ! » ajoute-t-il.
« J'aurais préféré que le départ soit repoussé à mardi, dit François Gabart, qui a eu moins de deux mois pour tester et optimiser son bateau tout neuf depuis la mise à l'eau le 18 août. Nous devrons aussi nous méfier des bateaux de pêche et des cargos, nombreux dans la zone. »
La Jacques Vabre est la seule grande course qui manque à son palmarès (Pascal Bidégorry l'a remportée en 2005) : « Je pense que nous mettrons 7-8 jours pour atteindre l'Equateur, puis 3-4 jours jusqu'à l'arrivée, soit entre 10 et 14 jours.Nous sommes partis avec 15 jours de nourriture. »
Le record à battre entre Le Havre et Itajai (5.400 milles) est de 11 jours 5 h 03 min 54 sec, établi par le duo Sébastien Josse - Charles Caudrelier en 2013.
La phrase
« Je fais la cuisine et Pascal, la vaisselle ! »
C'est ce qu'a répondu François Gabart à la question : comment vous partagerez-vous les taches à bord durant cette dizaine de jours de navigation ? « En fait, j'ai toujours faim donc je pense à faire à manger avant Pascal… » précise le skipper du maxi trimaran Macif.
« C'est très partagé pour le reste, du 45 %-55 %. Je serais peut-être plus souvent à la table à cartes pour la nav et à m'occuper de la communication avec la Macif, les médias et l'équipe technique. A regarder le comportement du bateau, à bricoler. Pascal sera peut-être plus concentré sur la vitesse du bateau. »
Nathalie Coquel






Site Sud ouest

Transat Jacques-Vabre : 
Gabart est très bien parti, Roucayrol beaucoup moins

11 jours, pas un de plus

"On va battre le record de Caudrelier, 11 jours, j'y tiens !" Pascal Bidegorry, équipier de François Gabart, s'est amusé à taquiner en conférence de presse à défier son patron sur la dernière Volvo Ocean Race, Charles Caudrelier, vainqueur il y a deux ans sur un trimaran de 70 pieds, avec, Sebastien Josse, en 11 jours et 5 h." Réponse de Caudrelier et Josse, mis au parfum : "Macif doit le faire, bien sûr, il en a largement la possibilité." Avec il est vrai 30 pieds de plus de longueur, soit environ 10 mètres, plus de largeur et de toile, donc plus de puissance.

Macif à la loupe

Ils ne s'en cachent pas. Armel Le Cléac'h et Sebastien Josse, qui s'apprêtent à construire leur trimaran géant, vont beaucoup observer le petit nouveau de François Gabart. Enfin, leur équipe. "Notre bureau d'études suit ça de près. On peut encore modifier notre projet", confiait Le Cléac'h avant le départ.

Le Loup de mer au réveil

Question à Pascal Bidegorry et François Gabart : Qui des deux est de moins bonne humeur au réveil. "Moi" s'est dévoué Bidegorry, à la réputation de mauvais caractère trop établie à son goût. "De toutes façons, si j'avais répondu François, personne ne m'aurait cru."

La manoeuvre qui fait peur

Plus que le gros temps annoncé dans le golfe de Gascogne, Gabart a une hantise pour son bateau de 21 mètres de large et 30 de long: "les manœuvres les plus dures, celles que je crains le plus, ce sont les manœuvres de port. Quand tu vois l'écluse et que tu vois la taille du bateau...."

Records 2013 à battre

La dernière édition de la Jacques-Vabre a vu tomber les nouveaux records de la course. 11 jours 5 heures pour les Ultimes, 14 jours et demi pour les Multi 50 (FenêtréA), 17 jours pour les Imoca (PRB), 20 jours 21 heures pour les Classe 40 (GDF Suez).





Extrait du site Macif course au large

Comment votre association, en vue de la Transat Jacques Vabre, est-elle née ?
François Gabart : « Avec la Macif, nous cherchions un marin possédant une bonne expérience du multicoque, tant en équipage qu’en solitaire et qui soit en mesure d’apporter de la valeur ajoutée à notre projet. Le choix de Pascal était une évidence. C’est un amoureux du multicoque qui a l’expérience technique, mais également un très bon metteur au point de bateau qui a eu la chance de participer en tant que skipper au développement d’un maxi-trimaran exceptionnel, Banque Populaire V. À l’époque, le défi était très compliqué et Pascal a su le relever à merveille. Il a aussi beaucoup navigué ces derniers mois, et notamment sur la Volvo Ocean Race 2014-2015 avec Dongfeng Race Team. Il est dans une bonne dynamique. »
Pascal Bidégorry : « Quand François m’a appelé pour me proposer de l’accompagner, je n’ai pas hésité une seconde ! En sortant de la Volvo Ocean Race, j’avais de nouveau envie de naviguer en multicoque. François et la Macif m’offrent l’opportunité de le faire sur un bateau neuf magnifique. C’est un projet passionnant à la fois sportivement et en termes de développement technique. Je suis comme un gamin à l’idée de vivre cette aventure. »

Qu’attendez-vous l’un de l’autre ?
Pascal Bidégorry : « Tout ! J’aime bien ce que François dégage et j’ai apprécié l’état d’esprit de son Vendée Globe. C’est un garçon brillant, qui a du charisme et dégage beaucoup de sérénité. Je suis persuadé que je vais beaucoup apprendre en naviguant et en échangeant avec lui. De mon côté, je vais essayer de faire en sorte que les personnes soient contentes de cette collaboration. »
François Gabart : « J’attends de Pascal qu’il nous apporte un regard neuf et extérieur sur notre projet. J’ai besoin d’un agitateur d’idées, capable d’avoir du recul et de nous remettre en cause, à tous les niveaux. Son expérience en multicoque va nous faire gagner du temps pour développer le trimaran MACIF. »

Quel est votre objectif sur cette Transat ?
François Gabart : « La priorité sera de découvrir le bateau, le fiabiliser, emmagasiner de l’expérience et terminer la course ! L’objectif n’est pas de gagner, mais de mettre au point le trimaran MACIF. Même en phase de découverte nous pourrons être performants. Pascal et moi sommes des compétiteurs. Nous savons que nous avons entre les mains un bateau rapide et nous n’avons pas l’intention de ralentir. Cette année, nous mettons un bateau à l’eau et souhaitons le développer et le faire progresser en vue d’un programme de courses sur 5 ans. »
Pascal Bidégorry : « L’objectif est d’abord de prendre le départ et d’aller à Itajai dans les meilleures conditions possibles. La Transat Jacques Vabre sera un véritable galop d’essai pour le bateau. Nous allons nous concentrer sur le trimaran MACIF et ne regarderons le classement que lorsque nous aurons franchi la ligne. »

Que vous inspire le parcours de cette Transat ?
Pascal Bidégorry : « C’est un parcours très riche. Il se passe plein de choses sur une Jacques Vabre, entre la sortie de la Manche,le Golfe de Gascogne souventc opieux à cette époque de l’année, l’anticyclone des Açores à négocier, le contournement des îles, Madère, Canaries, Cap Vert, le positionnement par rapport au Pot au noir, et l’approche des côtes brésiliennes toujours un peu compliquée, notamment après Cabo Frio. C’est une course très dense et la différence peut se faire à tout moment. »
François Gabart : « C’est le début d’un tour du monde. Difficile de rêver mieux pour la première course du trimaran MACIF. Nous avons, en plus, la chance d’être en confrontation avec des skippers et des bateaux fiabilisés et performants. Cela ne peut être que bénéfique de gagner du temps en termes de mise au point du bateau. »

Interview radio sur Europe 1




Site L’usine nouvelle

A l'intérieur du voilier Macif, un concentré d'innovation pour gagner la Transat Jacques Vabre

Publié le

Transat Jacques Vabre : course technologique
Dimanche 25 octobre débutera la Transat Jacques Vabre, entre Le Havre et Itajai au Brésil. Intel, partenaire de Macif de François Gabart, fournit des technologies et teste des innovations.

Sans informatique, un voilier de course serait démuni. Pour tracer sa route sur des cartes électroniques, déchiffrer les fichiers météo, afficher tous les paramètres du bateau : vitesse et direction du vent, vitesse du bateau, gîte (inclinaison du bateau)…
L’innovation se niche aussi dans des pièces presque invisibles, tel le système qui permet de faire filer le cordage qui retient la grand-voile en cas de coup de gîte anormal afin d’éviter à Macif de se retourner. Une petite pièce de métal est intégrée à la base du taquet-coinceur et se soulève sur ordre de l’ordinateur de bord, lui-même relié à la centrale inertielle.
François Gabart, ingénieur diplômé de l’INSA de Lyon et titulaire d’un diplôme en génie mécanique, est passionné par la technologie. "J’aime imaginer le bateau, trouver des solutions. Si je ne naviguais pas, je serais frustré, mais je vois mon métier comme une globalité".
Les idées d’amélioration ne manquent pas. Intel fournit déjà un mini PC de type NUC (pour Next Unit of Computing) à très faible consommation, ce qui fait économiser quelques kilogrammes du gazole destiné à faire tourner le groupe électrogène. Des tests du son "binaural" sont en cours.
Son "binaural"
Cette technologie sur laquelle travaille le laboratoire niçois d’Intel en collaboration avec l’université d’Aix-la-Chapelle permet de transmettre un son en haute définition et avec une étonnante restitution spatiale. L’idée est de fournir à François Gabart un casque audio équipé de deux microphones. S’il entend un bruit anormal, il pourra l’enregistrer puis l’envoyer à son assistance à terre, qui pourra tenter d’en trouver la cause. Cette qualité sonore sera également utilisée pour des diffusions destinées au grand public.

Autre projet en cours de développement, un écran étanche et sans fil regroupe les informations des différents systèmes électroniques et informatiques pour réduire le nombre d’écrans et les câblages, et donc le poids global. Enfin, François Gabart porte une montre connectée Basis Peak destinée à remonter des informations sur sa température, son rythme cardiaque et surtout son sommeil.
Avec Macif, François Gabart et son partenaire sur la transat Pascal Bidégorry disposent du bateau le plus moderne et potentiellement le plus rapide. Le skipper reste pourtant très modeste. Partir en course deux mois après la mise à l’eau est déjà un exploit. Traverser l’Atlantique en course sans avarie en constituerait un second. Gagner…



Site Informatique news

Transat Jacques Vabre : l’électronique va faire voler le trimaran Macif








le
Par Thierry Outrebon
En tête au petit matin, le trimaran Macif de François Gabart accompagné de son coéquipier Pascal Bidégorry, est lancé à fond dans la transat Jacques Vabre. L’équipage va devoir gérer deux paramètres essentiels, la météo et le sommeil.
Même si cette course est moins exténuante en tandem, Gabart court avec Pascal Bidégorry, la perspective d’affronter un sévère coup de vent et des vagues énormes dés cette semaine avec un bateau tout neuf, équipé des dernières technologies électroniques et mécaniques, a de quoi inquiéter ses sponsors, Macif et Intel, entre autres.
Ce sont les dérives, des « foils », en forme de L,  pour réduire le maître couple, aptes à faire déjauger et faire « voler » le bateau, qui sont les éléments les plus fragiles. Un seul des flotteurs d’ailleurs en est équipé. François Gabart, l’ex-vainqueur de la course autour du monde, avait lors de la dernière course Jacques Vabre, été interrompu par une avarie, moins de 48 heures après le départ. Du coup, il devrait être très prudent, même si l’envie d’être en tête doit le tarauder.

La météo au cœur des voiles
Il peut compter sur différentes sources pour la météo et éviter les grains et les vagues déferlantes, meurtrières pour les trimarans. Le trimaran Macif s’appuie déjà sur son « routeur », un spécialiste météo qui, par communications radio, depuis le continent lui prépare les options de trajectoires les plus intéressantes. Ces options sont envoyées sur l’ordinateur de bord de Gabart ( voir image ci-contre) situé dans la cabine, tout à l’arrière du bateau. Ce PC dispose aussi d’un programme de navigation détaillé avec ses propres fichiers Grib, proposés par Méteo France. Le tout est de savoir choisir les bonnes options à terme. Pour l’instant, cap plein ouest vent de face puis plongée vers le sud en direction du Golfe de Gascogne pour profiter des vents portants de l’anticyclone des Açores. Pour les premières heures, la vitesse du bateau de 30 mètres de long et de 21 mètres de large, qui ressemble à un hydravion, n’a pas dépassé les 20 nœuds faute de vent. Mais à la moindre brise, et c’était déjà le cas cette nuit, le trimaran Macif monte à plus de 30 nœuds, soit près de 55 kilomètres-heure, aussi vite qu’une vedette de 250 chevaux lancée à pleine puissance.

Une forêt de capteurs pour tout enregistrer
Son mat de 35 mètres de haut qui vibre et bouge en permanence, ne repose que sur une petite rotule en acier de 11 centimètres de diamètre. Si le bateau ne pèse que 14 tonnes alors qu’il couvre la surface de deux terrains de tennis, cela tient à une économie de poids dans tous les domaines.
L’informatique embarquée, en particulier, ne pèse presque plus rien, deux kilos au plus alors qu’elle concentre des millions d’infos. Pour cela, Intel a fourni deux micros ordinateurs NUC avec des processeurs Intel Core I7 de 5e génération. Ils ont été rendus étanches par l’intégrateur Akasa et ses partenaires qui fournissent aussi des équipements plus classiques comme le pilote automatique et une foultitude de capteurs. Pour les mêmes usages, les programmes annexes nécessitent toujours plus de puissance de calcul, le tout ne devant consommer qu’un minimum d’énergie. Des capteurs de tous types collectent les différents éléments de gîte, de tensions, de pressions, de températures. Les informations sont stockées à des fins de traitement. À court terme, pour François Gabart, elles entreront dans la gestion immédiate du bateau, mais les fonctions d’asservissements sont encore en cours d’élaboration.

La traque aux bruits suspects
Une des nouveautés originales du bateau est la détection de panne par « déduction acoustique ». Cette technologie est issue du laboratoire niçois d’Intel qui travaille en collaboration avec l’université d’Aix-la-Chapelle. Appelée analyse de son binaurale, elle permet de capter un son en haute définition et d’offrir une restitution spatiale exceptionnelle. François Gabart, grâce à un casque audio innovant, peut plus facilement identifier tout bruit anormal, une forme de réalité augmentée pour le son. S’il ne peut localiser immédiatement la source, il peut enregistrer les bruits suspects puis l’envoyer à l’assistance à terre, qui essayera d’en trouver la cause. Cette qualité sonore sera également utilisée pour des diffusions de communications destinées au grand public, car généralement les discussions sont inaudibles, le vacarme à bord étant permanent, ce qui peut être épuisant et empêche de dormir profondément.

Le sommeil, cet autre moteur
Du côté sommeil, les deux pilotes disposent d’une montre Peak, développée par la firme américaine Basis (firme récemment rachetée par Intel), qui permet un monitoring physique de François Gabart qui lui se fera entièrement par un lien radio avec un chercheur sur terre. Selon l’évolution cardiaque, sa température et la tension, le docteur en charge de la surveillance des navigateurs pourra leur conseiller d’aller se coucher au moment opportun. Le sommeil est certainement l’élément décisif pour garder l’esprit vif car les cycles du sommeil sont très fractionnés dans les courses transatlantiques. Pour Gabart, il faut être capable dans le cas de course au tour du monde, de faire régulièrement des microsiestes de 15 minutes en permanence durant des semaines. Quatre à cinq heures de sommeil représentent, en course, une vraie grasse matinée. Au bout d’une semaine, on peut penser que pour toute course au large, c’est  une horde de zombies qui mènent leurs bateaux de course tambour battant avec l’aide de leurs équipements électroniques. La collecte et l’analyse des données issues des montres et de leurs capteurs vont permettre de progresser dans l’analyse des besoins de sommeil et d’améliorer les performances des skippers. Le marathon de la mer ne fait que débuter et pour le trimaran Macif, l’objectif est d’abord de terminer. L’aventure au large, qui rassemble sport mécanique, recherche scientifique et sportifs et ingénieurs de haut niveau s’annonce passionnante.
( Nota à 8 heures ce matin, le trimaran Sodebo était en tête menant de 8000 mètres devant Macif. Les quatre premiers sont dans un mouchoir de poche, à l’échelle de l’Atlantique.)




L'Equipe samedi 24 octobre





L'Equipe dimanche 25 Octobre






Articles parus sur le site MACIFCOURSEAULARGE



« Je suis content d’y aller, je suis déjà concentré parce qu’il va falloir qu’on fasse passer ce grand bateau dans le petit trou. Après on aura un peu de temps pour regarder encore la course. Avant de venir, j’ai jeté un œil sur la météo, même si nous avons le schéma bien en tête. Sur le départ, nous aurons du petit temps, du courant, beaucoup de bateaux, et ensuite il y aura du vent et beaucoup de mer à partir de demain. Ca va aller vite, donc il va falloir rentrer vite dans le match. Demain soir, on sera au cap Finisterre, on aura 24 à 36 heures rock’n roll. Sur une course comme ça qui va très vite, il faut vite être dans le match, il faut être dans le coup sportivement tout de suite. »


A la veille du départ de la Transat Jacques Vabre, François Gabart et Pascal Bidégorry affichent une belle sérénité malgré des conditions météo qui s’annoncent très musclées en sortie de Manche. Lors d’une ultime conférence de presse au Havre, les deux skippers du trimaran MACIF ont évoqué leurs ambitions, leur fonctionnement à bord et le potentiel du bateau, tout en livrant quelques petits secrets…

La situation météo
C’est le sujet du moment sur les Docks du Havre ! Si les conditions du départ, dimanche à 13h30 s’annoncent clémentes, avec du vent de sud qui permettra à la flotte des 42 bateaux de dévaler la Manche au travers, une dépression très creuse est attendue dans le Golfe de Gascogne. « Les modèles convergent, confirme François Gabart. Le plus embêtant n’est pas le vent, mais l’état de la mer, avec une hauteur de vagues de 10 mètres en moyenne, ce qui veut dire que certaines iront jusqu’à 15 mètres. L’autre problème, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’échappatoire », tandis que Pascal ajoute : « Je suis assez serein sur l’intégrité du bateau, je n’ai pas d’inquiétude particulière à l’idée d’aller naviguer dans ces conditions. »

L’objectif, la concurrence
« Nous n’avons jamais fixé d’objectif de résultat à François, c’est encore plus vrai cette fois-ci. C’est déjà une première victoire d’être dans le bassin ici, au Havre, deux mois après la mise à l’eau du bateau », a confié Jean-Bernard Le Boucher, directeur des Activités Mer du groupe Macif. Même son de cloche chez le skipper, dont la priorité est de continuer à prendre en main son trimaran de 30 mètres. « Je suis ambitieux, mais je sais qu’il faut du temps pour mettre au point le bateau, le développer et en tirer la quintessence. Nous sommes encore loin d’avoir atteint son potentiel optimal, et heureusement ! Nous ne sommes pas là pour gagner à tout prix, l’objectif est de préparer les victoires de demain. » Quid de la concurrence dans cette classe Ultime qui, sur cette Jacques Vabre, compte quatre bateaux ? « Sodebo a la combinaison équipage/bateau la plus aboutie. Prince de Bretagne a un équipage très expérimenté, mais son potentiel de vitesse est moindre, surtout s’il y a du gros temps, tandis qu’Actual est le bateau qui a le plus de milles au compteur, mais Yves Le Blévec et Jean-Baptiste Levaillant viennent tout juste de le récupérer. Après, favori ou non, cela ne veut parfois rien dire : sur le Vendée Globe, je n’étais pas favori, j’ai gagné ; sur la Transat Jacques Vabre, il y a deux ans, nous étions archi favoris avec Michel (Desjoyeaux) et nous n’avons pas gagné. »

Le trimaran MACIF
Mis à l’eau le 18 août dernier, le trimaran MACIF possède environ 3000 milles à son compteur, soit un peu plus de la moitié d’une Transat Jacques Vabre. Ayant peu navigué jusque-là en multicoque, François Gabart poursuit son apprentissage, bien aidé par Pascal Bidégorry. « Je n’ai pas une expérience extraordinaire du multicoque, d’où l’importance de pouvoir m’appuyer sur l’expertise de Pascal. En moins de deux mois, j’ai déjà appris un paquet de choses à ses côtés, au niveau notamment des réglages et des sensations. » Le skipper se montre en outre particulièrement satisfait des choix effectués sur le bateau : « Le plan de pont est très fonctionnel et efficace, avec un accès rapide aux écoutes, des postes de barre pas trop excentrés et qui permettent de voir à l’avant du bateau. » A ce stade, le trimaran MACIF ne compte qu’un foil (tribord), un choix parfaitement assumé par François : « Nous sommes dans une logique de développement et de performances à long terme. Par rapport à ce cahier des charges, nous n’étions pas en mesure de concevoir et construire nos deux foils pour cette Transat Jacques Vabre. Il faut comprendre qu’il n’y a aujourd’hui aucun équivalent à ces pièces en composite de cette taille, qui supportent quatre fois plus d’efforts que les foils de la Coupe de l’America. Nous aurions pu en construire deux plus petits, mais l’objectif final, ce n’est pas la Transat Jacques Vabre. Je préfère donc n’en avoir qu’un mais qui correspond à nos ambitions pour demain, cela fait partie des concessions à faire pour l’avenir. »

Le fonctionnement, les petits secrets
Comment se répartiront les rôles à bord ? « Nous allons tout partager : la navigation, la surveillance du bateau, les manœuvres. La seule chose qui est vraiment répartie, c’est que je fais la cuisine et Pascal la vaisselle ! », sourit François, avant d’ajouter : « En mer, j’ai toujours faim, je n’oublie jamais de manger. » Confirmation de Pascal : « En général, j’emporte de la nourriture hyper protéinée, c’est très efficace quand on n’a pas trop le temps de manger. Mais avec François, ce n’est pas le cas, les repas sont réglés à l’heure H ! » A savoir petit déjeuner au lever du jour, déjeuner et dîner au coucher du soleil, un rythme calé sur celui de la terre : « Sur une transat qui dure une grosse dizaine de jours, il n’y a pas lieu de le modifier », confirme François qui n’oublie pas d’emporter ses indispensables tablettes de chocolat, « une par jour et par personne ». Et celui de Pascal ? « Le jambon de Bayonne ! En provenance directe du Pays basque, livré par une copine ». Pour le reste, les deux marins se contentent du minimum en guise d’affaires personnelles : « Mes caleçons et ma brosse à dents », sourit François, « des boules Quies », ajoute le Basque. L’un comme l’autre savent en tout cas que du bien-être du coéquipier dépend en bonne partie la performance : « Sur une transat en double, c’est très important d’être à l’écoute de l’autre. Il faut être capable de sentir les moments où il a faim ou se sent fatigué, mais également ses moments de doute parce que ce doute peut te permettre de voir quelque chose qui t’a échappé », conclut François.



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Avant le départ de la première course du trimaran MACIF prévue pour ce dimanche 25 octobre, François Gabart et son co-skipper nous racontent leurs souvenirs des éditions précédentes de la Transat Jacques Vabre.

François GABART

2009 (2e sur Groupe Bel / IMOCA)
« C’était ma première grande course en IMOCA avec Kito de Pavant, j’en garde des souvenirs géniaux. Le début de course avait été éprouvant, avec du vent très fort et desabandons en série. Il y avait pas mal de stress et de pression à bord, notamment pour Kito qui sortait d’un abandon sur le Vendée Globe. Terminer deuxièmes pour débuter, c’était très positif ! »

2011 (4e sur MACIF / IMOCA)
« Ma première course avec le 60 pieds MACIF, au côté de Sébastien Col. C’était mémorable ! Je disputais cette transat dans un esprit de découverte et de prise en main du bateau, un peu comme cette année. »

2013 (abandon sur MACIF / IMOCA)
« Une édition avec Michel Desjoyeaux au goût d’inachevé puisque nous avons été contraints à l’abandon pour cause de démâtage alors que nous étions en tête. C’est une des seules courses que j’ai abandonnée dans ma vie de skipper, c’était dur à vivre. »


Pascal BIDÉGORRY

2001 (abandon sur Banque Covefi / ORMA)
« Ma fille venait de naître, je me souviens d’elle dans les bras de sa mère sur le ponton. Avec Bertrand de Broc, nous avions eu beaucoup de problèmes avec le bateau, une grosse voie d’eau dans la coque centrale, une panne d’électricité… Nous nous sommes arrêtés à Lisbonne et n’en sommes jamais repartis. »

2003 (6e sur Banque Populaire / ORMA)
« Nous n’avons pas eu de chance avec Lalou Roucayrol, puisque nous avons arraché un safran de flotteur alors que nous étions deuxièmes. Nous nous étions arrêtés à Porto Santo pour réparer et nous avions fini sixièmes. Une belle  transat. »

2005 (victoire sur Banque Populaire / ORMA)
« Forcément un grand souvenir, puisque nous repartons sur un projet tout neuf et nous gagnons les deux courses au large de la saison, l’IB Group Challenge et la Transat Jacques Vabre avec Lionel Lemonchois. »

2007 (3e sur Banque Populaire / ORMA)
« Avec l’ami Yvan Ravussin, nous sommes en tête jusqu’à Lanzarote, où nous nous rendons compte pendant un empannage qu’un palier de safran de flotteur ne tient plus, ce qui nous a contraints à nous arrêter sur l’île de Sal. Nous faisons malgré tout une belle transat, puisque nous finissons troisièmes, en perdant l’étrave à 15 milles de l’arrivée ! »

2013 (2e sur Safran / IMOCA)
« Avec Marc Guillemot, nous n’avions pas le meilleur bateau, mais nous avons beaucoup plus attaqué que d’autres car nous n’avions pas le choix pour faire un résultat. Cette transat et l’arrivée à la deuxième place m’ont procuré de belles émotions. »



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Le trimaran MACIF a été baptisé dimanche 18 octobre au Havre par Stéphanie Bourgoin, téléconseillère de la Macif à Vénissieux (Rhône-Alpes), en présence de nombreux collaborateurs du Groupe, du président Alain Montarant et du directeur général Jean-Marc Raby. Un moment chargé d’émotion pour François Gabart et son équipe qui ont œuvré à la construction du bateau pendant 18 mois.

Cette cérémonie a par ailleurs été l’occasion d’initier une collaboration entre le skipper et Thomas Pesquet, astronaute de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), qui mettront en perspective leurs aventures par delà les mers et l’espace.
Dimanche 25 octobre, François prendra le départ de la Transat Jacques Vabre, première course officielle du trimaran MACIF, avec son co-skipper Pascal Bidégorry. 

Arrivé au Havre vendredi en provenance de son port d’attache de Port-la-Forêt, le trimaran MACIF était au centre de toutes les attentions ce dimanche en fin de matinée. Deux mois jour pour jour après sa mise à l’eau à Lorient, le multicoque de 30 mètres a été baptisé dans le bassin Paul Vatine. La cérémonie a réuni toute l’équipe qui a œuvré à sa construction pendant 18 mois, et de nombreux collaborateurs de la Macif, heureux d’assister à ce moment toujours très particulier dans la vie d’un bateau. C’est une salariée du Groupe qui a été choisie pour casser la traditionnelle bouteille de champagne sur l’étrave du trimaran.
Téléconseillère à Vénissieux, Stéphanie Bourgoin fait partie des 13 « chroniqueurs » de la Macif ; des collaborateurs passionnés qui relaient les actualités de Macif Solidarité Mer et des skippers Macif auprès des salariés et des délégués. Charentaise comme François Gabart, la marraine s’est dite « enchantée d’avoir été choisie » pour tenir ce rôle d’ambassadrice qui lui permet de « faire partager en interne la dimension humaine et positive des programmes de course au large du Groupe ».

Allo la mer ? Ici l’espace !
Ce baptême a été l’occasion de présenter Thomas Pesquet, astronaute de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui apportera son soutien à François Gabart dans ses prochains défis sportifs basés sur des records de vitesse et un Tour du Monde en Solitaire. Les deux hommes partageront parallèlement leurs défis humains et technologiques dans des univers très éloignés et qui pourtant nécessitent des qualités et compétences similaires : une préparation physique et psychologique importante, une adaptation indispensable aux éléments, la maîtrise de leurs outils… Thomas Pesquet quittera la Terre en décembre 2016 en direction de la Station Spatiale Internationale, où il passera six mois. Agé de 37 ans, à la fois ingénieur aéronautique, pilote de ligne, astronaute, parachutiste, ceinture noire de judo et plongeur, le Normand incarne une nouvelle génération de navigateurs des grands espaces.

Depuis le début de son partenariat avec la Macif, François Gabart n’a eu de cesse de repousser ses limites et de défricher de nouveaux territoires. D’où l’envie commune exprimée par François et Thomas de faire partager au public leurs aventures extraordinaires et de confronter leurs points de vue de la mer à l’espace. « Avec Thomas, nous croiserons nos deux histoires qui ont beaucoup de points communs : la haute technologie, le dépassement de soi, l’isolement, la préparation… Je suis très heureux de découvrir son univers fascinant que je connais très peu, je suis certain que je vais apprendre beaucoup de lui », a commenté François Gabart. En pleine préparation à Houston pour sa future mission, Thomas Pesquet a envoyé un message à François Gabart pour lui souhaiter tout le succès possible.

François Gabart, skipper du trimaran MACIF
« Le baptême marque le début de la vie du bateau, d’autant qu’il sera suivi juste après, de sa première course. Je suis vraiment ému de vivre ce moment avec les sociétaires et les collaborateurs de la Macif et je suis très content que la marraine soit une salariée. C’est l’occasion d’exprimer ma reconnaissance envers ces passionnés qui partagent les aventures du bateau au sein de l’entreprise. Je suis ravi de vivre ce baptême avec mon équipe. C’est une belle satisfaction pour nous tous d’être là après tout ce travail accompli. L’avenir est devant nous, le potentiel du trimaran MACIF est énorme, à nous de poursuivre l’histoire. »

Alain Montarant, président du groupe Macif
« Nous partageons avec nos skippers les mêmes valeurs de défi, de performance et de solidarité. Depuis 2008, fort d’un bilan extrêmement positif, grâce aux belles victoires de François Gabart sur le Vendée Globe et la Route du Rhum, nous n’avons cessé de donner de nouvelles ambitions à notre engagement dans le sponsoring voile. Ce trimaran est à l’image des enjeux quotidiens du Groupe : recherche de performances et de nouveaux défis. Nous sommes persuadés que François saura une nouvelle fois nous faire vivre des moments exceptionnels. »

Stéphanie Bourgoin, marraine du trimaran MACIF (39 ans, salariée du Groupe depuis 2005)
« Je suis très heureuse et honorée d’avoir été choisie pour être la marraine de ce géant des mers. C’est pour moi une symbolique forte d’apporter un accompagnement par la pensée à l’équipe et de partager cette fabuleuse expérience avec l’ensemble des collaborateurs de la Macif. J’ai toujours eu énormément de respect et d’admiration pour les marins qui vivent leur passion et n’hésitent pas à se dépasser pour accomplir leurs rêves. La mer me fascine, je pratique régulièrement la plongée sous-marine et des sports nautiques comme le kayak et le paddle. »




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PORTRAIT DE PASCAL BIDEGORRY 
site officiel de la Transat Jacques Vabre



Pascal Bidégorry est un navigateur atypique au caractère affirmé. Passionné par la montagne et ses activités de glisse, c’est pourtant sur les océans qu’il se révèle au grand public. Si le skipper aquitain découvre les plaisirs de la voile sur le tard, il se forge rapidement un palmarès autour de grands succès dans les différentes catégories.
Plus de 30 ans après ses débuts en compétitions officielles, il compte à son actif plusieurs records et victoires de prestige notamment, sur la Solitaire du Figaro et la transat Jacques Vabre. Véritable agitateur d’idées, Pascal Bidégorry se distingue aujourd’hui comme un grand spécialiste du multicoque.
Après une troisième place au général acquise lors de la dernière Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team, il rejoint l’équipe MACIF pour un nouveau challenge sur la transat Jacques Vabre. Ses compétences en matière de météo et stratégie de navigation permettront d’optimiser les capacités du bateau et accompagneront François Gabart sur cette première course à bord du nouveau trimaran MACIF.

Portrait
Lieu de résidence : La Rochelle (17)
Lieu de naissance : Bayonne (64)
Date de naissance : 15/01/1968
Nationalité : Français
Situation familiale : Un enfant
Profession : Skipper
Passe-temps, hobbies en dehors de la voile :Montagne, Ski, Rugby
Votre objectif sur la prochaine TJV :

Nombre de transats effectuées en navigation :
22
Nombre de participation(s) précédente(s) à la Transat Jacques Vabre :
5

Palmarès skipper
2014-2015
Volvo Ocean Race à bord de Dongfeng

2013
2 Transat Jacques Vabre (IMOCA)

2012
1er du Spi Ouest France sur Safran
1er de la Krys Ocean Race sur le Mod 70Spindrift Racing
Vainqueur Multi one Championship (Mod 70)
2e Tour de l'Europe (Mod 70)

2011
Tentative sur le Trophée Jules Verne avec le Maxi Banque Populaire
Vainqueur Armen Race en multicoque 50 pieds
Vainqueur Grand Prix Guyader et Défi Guyader en multicoque 50 pieds
Vainqueur des Krys Match Race (Mod 70)

2010
Détenteur du record de la traversée de la Méditerranée en 14 heures, 20 minutes, 34 secondes à 33 nœuds de moyenne sur le Maxi Banque Populaire
Vainqueur du Challenge Julius Baer en catamaran Décision 35 avec 8 podiums sur les 8 épreuves

2009
Champion du monde des records océaniques sur Maxi Banque Populaire
Détenteur du record de la traversée de l'Atlantique Nord à la voile en équipage en 3 jours, 15 heures, 25 minutes et 48 seconde, à une moyenne de 32,94 nœuds.
Détenteur du record de la distance parcourue en 24 h à la voile 908 milles en 24 h avec une moyenne de 37,8 nœuds

2008
"Sparing partner" d'Alinghi pour la Coupe de l'America

2007
3e de la Transat Jacques Vabre en multicoque 60 pieds
Détenteur du record de vitesse en 60 pieds multicoque avec 667 milles en 24 heures

2006
2e à la Route du Rhum 2006 dans la classe ORMA multicoque 60 pieds
2e à la Londres-Alpes Maritimes
Record de la traversée de l'Atlantique en 4 jours, 8 heures, 23 minutes et 54 secondes à une moyenne de 28 nœuds sur Orange II
Record de 24 h avec 766 milles parcourus

2005
Vainqueur championnat du monde multicoque 60 pieds
Vainqueur de la Transat Jacques Vabre en multicoques 60 pieds.
Vainqueur du IB Group Challenge

2004
2e à la Transat Ag2r vainqueur de la 1ère étape

2003
4e à la Solitaire du Figaro
Vainqueur du championnat de France Figaro (équipage)
3e du Trophée BPE (St Nazaire/Dakar) vainqueur de la 2ème étape
Vainqueur Grand Prix de Fécamp en multicoque 60 pieds

2002
2e au Tour de France à la voile
Vainqueur Grand Prix de Fécamp en multicoque 60 pieds
Vainqueur du Grand Prix de Lorient en multicoque 60 pieds
Vainqueur du championnat de France Figaro (équipage)
Participation à la Volvo Race (étape Auckland/Rio) sur SEB

2001
3e au Tour de France à la voile
Vainqueur championnat du monde multicoques
Vainqueur championnat de France Mumm30

2000
Vainqueur à la Solitaire du Figaro
2e au championnat de France Solitaire
3e à la Transat Ag2r vainqueur de la 1ère étape
Les partenaires



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Sur la Transat Jacques-Vabre, les « Géants » font leur retour
Le Monde.fr | 24.10.2015
 Par Patricia Jolly (Port-La-Forêt (Finistère), La Trinité-sur-mer et Lorient (Morbihan))

On les appelle les « Ultimes ». Ils seront quatre seulement au Havre, dimanche 25 octobre sur la ligne de départ de la 12ème édition de Transat Jacques-Vabre disputée en double, mais ces maxi-multicoques mesurant entre 70 pieds (21,33 m) et 105 pieds (32 mètres) devraient être les premiers des 42 voiliers en lice à rallier Itajai (Brésil) dans une dizaine de jours.
Actual (31 m) d’Yves Le Blévec et Jean-Baptiste Le Vaillant, Macif (30 m) de François Gabart et Pascal Bidégorry, Prince de Bretagne (23,30 m) de Lionel Lemonchois et Roland Jourdain et Sodebo Ultim’ (31 m) de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias composent cette flottille disparate de géants océaniques.

Baptisée pour l’heure « Collectif Ultime », elle devra - en vertu des règlements internationaux - s’étoffer d’au moins une unité pour être officiellement reconnue sous la dénomination de classe « Ultime ». Cette étape capitale devrait être franchie d’ici dix-huit mois. Les sponsors d’Armel Lé Cléac’h et de Sébastien Josse - qui disputent cette Transat Jacques-Vabre sur monocoque IMOCA (18,28 m) en préparation au Vendée Globe [tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance]dans un an - ont en effet respectivement lancé pour leurs skippers la construction des maxi-trimarans de 100 à 105 pieds Banque Populaire IX et Gitana XVII dont la mise à l’eau est prévue au printemps ou à l’été 2017.

En attendant, à l’exception du maxi-timaran Macif flambant neuf de François Gabart et Pascal Bidégorry lancé sur les flots il y a à peine plus de deux mois, le « Collectif Ultime » compose avec des montures éprouvées. Et toutes ont du Sodebo dans leur ADN... Actual n’est autre que l’ex-Sodebo de Thomas Coville construit en 2007. Prince de Bretagne est une version allongée de l’ancien trimaran ORMA de 60 pieds Sodebo de Thomas Coville. Sodebo Ultim’ a, quant à lui, été reconstruit en 2013 à partir la plateforme du Géronimo d’Olivier de Kersauson datant de 2001.

Retour amorcé dès la fin 2010
Le retour dans le milieu de la course océanique de ces maxis -de prime abord plutôt adaptés aux tentatives de records et aux tours du monde- s’est amorcé en novembre 2010 avec la victoire sur la Route du Rhum de Franck Cammas sur Groupama 3 (31,50 m). En 2014, lors de l’édition suivante, le triomphe à Pointe-à-Pître (Guadeloupe) de Loïck Peyron à la barre ce même multicoque rebaptisé Maxi Solo Banque populaire VII a conforté certains commanditaires de la course au large dans l’idée qu’il n’était pas déraisonnable de manoeuvrer ces géants en solitaire.
D’autant que dans l’intervalle, le circuit des MOD 70 -trimarans monotypes de 21,20 m- annoncé en 2007 pour succéder à celui des trimarans ORMA de 60 pieds (18,28 m) -jugés trop chers et trop dangereux par les investisseurs étrangers potentiels- n’est jamais parvenu à émerger. Lancés avec l’ambition de devenir -avec 12 unités- entre 2010 et 2012 les multicoques océaniques de référence pour les dix années suivantes, les MOD 70 se sont retrouvés à sept seulement. Faute de partenaire financier pour leur circuit et d’un programme suffisamment cohérent, ils ont quasiment tous été revendus à des écuries américaines depuis la dernière apparition, il y a un an, sur la Route du Rhum 2014 d’Edmond-de-Rotschild alors skippé par Sébastien Josse et de Paprec Recyclage mené par Yann Eliès qui s’étaient respectivement classés 3ème et 7ème.

Il n’en fallait pas plus à Banque Populaire, Sodebo et Macif, armateurs impliqués de longue date dans la voile océanique pour cogiter sur l’élaboration d’une classe Ultime : des maxi-multicoques chasseurs de records en solitaire comme en équipage, capables de porter haut leurs couleurs comme leurs ambitions. Le « Collectif Ultime » est donc né le 3 décembre 2013 sous leur impulsion, avec l’objectif de bâtir un calendrier de courses océaniques sur plusieurs années dont l’épreuve phare sera un tour du monde en solitaire et sans escale partant de Brest en 2019.

Cadre architectural
Avec la collaboration de la Fédération française de voile (FFV) -dont Banque populaire est aussi un sponsor de longue date-, des autorités fédérales internationales et d’un collège d’experts indépendants, le « Collectif Ultime » fondé par les trois influents armateurs a mis au point et annoncé, début juin, le cadre architectural de la future classe. Les skippers et sponsors désireux de participer à leur programme d’épreuves devront présenter des voiliers mesurant obligatoirement 24 à 32 m, dont la largeur ne devra pas excéder 23 m, et dont le tirant d’air [hauteur de mât] ne pourra être supérieur à 120 % de la longueur de la coque.
Ces caractéristiques imposées -que le « Collectif » se réserve le droit de revoir tous les ans - excluent de fait un retour éventuel des MOD 70 (21,30 m), trop courts de 2,70 m. Il interdit aussi toute participation au Spindrift 2 de Yann Guichard (40 m), 2ème de Route du Rhum en 2014 et actuellement en attente d’une fenêtre météo favorable pour tenter de s’adjuger le Trophée Jules Verne (record du tour du monde en équipage).
Supporter légitime du « Collectif Ultime », Thomas Coville (Sodebo Ultim’) salue « l’ambition et la maturité » du triumvirat d’armateurs à son origine. « L’expérience et les enseignements qu’ils ont tirés dans ce milieu de la voile leur a donné l’idée de faire émerger un vrai programme sportif de courses médiatiques qu’on pourra pérénisser avec des bateaux capables d’aller très loin, très vite », observe-t-il.
Des bateaux-fusées qui, en mixant courses et tentatives de records, serviront au mieux la communication de leurs armateurs à l’échelle planétaire.


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Gabart avant la Transat Jacques Vabre: "Etre au départ n’était pas gagné d’avance"

François Gabart disputera sur la Transat Jacques-Vabre sa première course à la barre de son maxi-trimaran Macif, en duo avec Pascal Bidégorry. Que son bateau soit prêt pour le départ, deux mois après sa mise à l’eau, est déjà une petite victoire pour le vainqueur du dernier Vendée Globe.

François, êtes-vous prêt à quelques jours du départ de cette Jacques-Vabre ?
Entre la mise à l’eau (en août dernier) et le départ de la Transat Jacques-Vabre (dimanche), il y avait très peu de temps. On a fait du très bon boulot avec l’équipe pour que le bateau soit prêt à temps. Ce n’était pas gagné d’avance mais ça s’est bien passé jusque-là. On est déjà content d’être au départ de cette course.

Il vous a fallu fiabiliser le bateau. Avez-vous ressenti un peu de stress ?
Pas trop. On a toujours des problèmes avec des bateaux comme ça. Jusque-là, on n’a eu que des petits problèmes, j’espère que ce sera le cas pendant toute la durée du projet. Mettre à l’eau un bateau de cette taille (30m de long, 20m de large) et de cette ambition, ça ne se fait jamais tout seul. Tout s’est plutôt très bien enchaîné. On a réussi à anticiper pas mal de soucis qu’on pouvait avoir. Au final, on se retrouve avec un bateau presque prêt. Je dis presque parce qu’on a encore beaucoup de boulot et l’équipe continue de travailler jusqu’au jour du départ. On pourrait partir dans de bonnes conditions de sécurité aujourd’hui mais on a encore des petites choses à améliorer pour la performance.

Cette Transat va-t-elle vous servir de laboratoire d’expérience ou venez-vous pour gagner ?
C’est vraiment une course de développement, de mise au point et de fiabilisation. Je ne veux pas dire qu’on ne veut pas gagner parce qu’on va tout faire pour. Mais on veut surtout apprendre et faire un maximum de milles sur ce bateau. On veut emmagasiner un maximum d’expérience pour progresser et préparer la performance de demain. Si, durant cet apprentissage, on peut arriver à jouer les premières places, on ne s’en privera pas.

Les nouveaux bateaux cassent souvent lors de leur premier tour du monde. Avez-vous ça en tête, même s’il s’agit d’une transatlantique ?
On est dans un sport mécanique, avec un bateau très neuf. Le risque de casse est évident. On essaie de le prendre le plus sérieusement possible pour atteindre l’objectif qui est d’arriver à Itajaí (au Brésil). On prépare déjà des solutions de backup sur certains éléments qu’on n’a pas pu totalement fiabiliser. Dans l’ensemble, je suis prudent, tout en étant optimiste. Le bateau est super jusqu’à présent et on a connu très peu d’avaries. Il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas sur la Jacques-Vabre.

« Le bateau est conforme à ce qu’on imaginait »

Avez-vous été surpris par certaines choses lors de vos premières navigations ?
Dans les grandes lignes, non. Le bateau est conforme à ce qu’on imaginait. Entre la conception et la construction, tout s’est plutôt bien enchaîné. S’il y a des surprises, elles sont plutôt bonnes. On a la sensation d’avoir un bateau relativement léger, avec beaucoup de sensations à la barre. C’est agréable et très positif pour la suite.

On annonce une météo chargée pour le départ dimanche…
Oui, c’est costaud, comme ça l’est souvent dans le Golfe de Gascogne à la fin du mois d’octobre. On va regarder ça de près pour essayer de trouver la meilleure trajectoire pour se faufiler entre les dépressions. L’organisation a jusqu’à jeudi 20h pour avancer le départ à samedi. Ça reste une hypothèse parce que le départ dimanche n’est pas impossible, mais compliqué. Ça l’est aussi samedi. Il faut être attentif tout en étant patient. Les modèles météo sont en train de converger et de s’affiner. Je ne sais pas du tout la stratégie de la direction de course.

Vous ne serez pas au départ du prochain Vendée Globe, dont vous avez remporté la dernière édition. Avez-vous un peu de nostalgie ?
Non, aucune nostalgie parce que j’ai la chance de naviguer sur un super bateau. Mais je reste un spectateur attentif et je ne louperai pas une miette du Vendée Globe parce que c’est une course extraordinaire. J’y ai vécu des moments très, très forts. Je pense qu’il y aura une belle course dans un peu plus d’un an.

Site BFM TV



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Charente libre
François Gabart dans la dernière ligne droite
Le 20 octobre à 06h00 par Julien LEDUC

À moins d’une semaine du départ, les heures sont comptées pour les 42 bateaux de la transat Jacques Vabre. Occupé par mille et un détails, le skipper charentais François Gabart n’a eu que très peu de temps pour répondre aux sollicitations médiatiques ce week-end lors du baptême de son bateau.

J-5. Dimanche à 13h30, les fauves de la 12e Transat Jacques Vabre seront lâchés à quelques miles du port du Havre. Plus de quarante embarcations (42 exactement) auront en ligne de mire Itajaï au Brésil avec l’ambition de rallier les côtes sud-américaines au plus vite.
Parmi les prétendants à la victoire dans les quatre catégories représentées (Imoca, Ultime, Multi 50, Class 40), le Charentais François Gabart accompagné de son binôme basque Pascal Bidégorry. Et à quelques jours du top départ, il reste encore des détails à parfaire sur le maxi-multicoques (plus de 20 mètres) de Macif.
Ce que confirmait d’ailleurs le vainqueur du dernier Vendée Globe dimanche à l’heure d’inaugurer le bateau, soit deux mois jour pour jour après la mise à l’eau de l’embarcation à Lorient (Morbihan), aux côtés de la marraine Stéphanie Bourgoin, téléconseillère de la Macif à Vénissieux (Rhône-Alpes) et charentaise d’origine.

"Le baptême marque le début de la vie du bateau avec le départ de la première course dans la foulée. Nous sommes sur un plan de 5 ans et s’il n’est pas totalement prêt pour de la performance pure, nous allons tenter le maximum. Il y a encore des mises au point à faire, on va apprendre, progresser pour être performant dans les années à venir. Maintenant si on peut être devant, on sera ravi si on peut jouer les premières places. Avec Pascal (Bidégorry) nous avons l’esprit de compétition", déclarait-il devant une foule dense.

Favoris chez les Ultim’, François Gabart et Pascal Bidégorry devront redoubler de vigilance et de ruse pour contrecarrer les plans du duo Thomas Coville-Jean Luc Nélias sur Sodébo Ultim’ ou de Prince de Bretagne avec Lionel Lemonchois et Roland Jourdain. Sans oublier le trimaran Actual du binôme Yves Le Blévec-Jean-Baptiste Le Vaillant. Et pour cela, il n’y a pas de place à l’à-peu-près.

Gabart très accaparé
"Désolé, mais je n’ai vraiment pas le temps de discuter, expliquait avec courtoisie François Gabart samedi matin à l’heure des régates sur le plan d’eau Paul Vastine.Ce n’est pas que je ne veux pas. Mais il y a beaucoup de choses à faire encore sur Macif. Mardi (ndlr : aujourd’hui) et mercredi, je vais être à Paris pour des rendez-vous professionnels. Et jeudi, nous allons attaquer toutes les réunions de sécurité obligatoires dans le cadre de la course."
D’ailleurs, ce dimanche, il ne faudra pas louper le départ, comme le confirmait le Niçois Sébastien Josse : "Les favoris, à l’image de François, doivent être prudents dès les premières heures. La sortie du Havre ne sera pas simple, il y a beaucoup de navires de transports qui passent par là. Tout accrochage sonnerait déjà la fin de la Jacques Vabre".











18 août 2015

Jour J : 
La mise à l'eau 
du nouveau Trimaran MACIF


L'Equipe

Dix-huit mois après le début de sa construction, le trimaran Macif a quitté le chantier CDK Keroman Technologies, ce mardi, pour être mis à l’eau au pied de la base des Sous-Marins de Lorient. Un moment attendu et vécu avec émotion par la Macif, François Gabart, et l’équipe technique, heureux et fiers du travail accompli. François Gabart, vainqueur notamment du Vendée Globe, est pressé de naviguer et de relever les challenges qui l’attendent sur ce bateau de 30 mètres.

«C’est un bonheur absolu pour moi de voir le bateau sur l’eau et de partager cela avec mon équipe et la Macif, après ces deux dernières années consacrées ensemble sur ce bateau, a déclaré le marin. Je ressens forcément un peu de soulagement parce que la mise à l’eau d’un bateau de cette taille-là nécessite beaucoup de concentration, mais avant tout de l’émotion et un plaisir immense. C’est un moment fort et très symbolique dans la vie d’un projet, qui récompense le travail de tous ceux qui ont œuvré à sa concrétisation. A nous maintenant de prendre en main ce magnifique oiseau des mers qui, j’en suis certain, nous procurera beaucoup d’émotions.»




Sud Ouest

Premier test avec la Transat Jacques-Vabre
Le nouveau bateau présente deux innovations essentielles. Un poste de contrôle ramassé à l'arrière de bateau, avec un espace de vie, la cabane, de 4m2, situé au même niveau et juste en face du cockpit où sont centralisés les winchs, moulins à café, postes de barre, bref toutes les commandes.
Le second est l'utilisation d'appendices (parties immergées) qui permettront au bateau sinon de voler, au moins de s'élever, dans certaines conditions, pour ne plus reposer que sur la coque centrale, les deux flotteurs hors de l'eau. Ces appendices sont des safrans pourvus de plans porteurs, et les foils, fabriqués par C3 Technologies à La Rochelle, comme la dérive de la coque centrale.

Un seul des deux foils sera disponible pour la première course du bateau, la Transat Jacques-Vabre qui partira du Havre pour Itajai (Brésil) le 25 octobre.
Pour avoir une idée de ce que peut donner le vol sur un tel bateau, voici des essais réalisés sur un trimaran de 70 pieds "Edmond de Rotschild"  de Sébastien Josse, essais préalables à la construction d'un nouveau trimaran géant, le maxi Gitana.

Il fera équipe avec le basque Bidegorry
Cette transat en double sera davantage l'occasion de faire en course une partie du long travail d'optimisation qui attend François Gabart plutôt que de disputer la victoire. Il sera épaulé en l'occurrence d'un expert en trimaran, le Basque Pascal Bidegorry, double champion du monde de la catégorie des Orma, des multicoques de 60 pieds, vainqueur de la Transat Jacques-Vabre 2005, 2e de la route du Rhum 2006. C'est lui aussi qui avait imaginé et barré le premier le Maxi Banque Populaire V, (actuel Spindrift) de 40 mètres.
La carrière sportive de "Macif" commencera vraiment après l'hiver avec un programme de chasse aux records sur plusieurs années : record des 24 heures, de la traversée de la Méditerranée, de l'Atlantique Nord, et autour du monde. Mais le morceau de bravoure est attendu à l'horizon 2019, avec un "Vendée Globe" des trimarans géants, c'est à dire une course autour du monde, sans escale, en flotte.

Pourraient y participer des bateaux déjà construits : Idec de Francis Joyon (ex Groupama et Banque Populaire VII, bateau vainqueur des deux dernières Route du Rhum), Sodebo Ultim' de Thomas Coville, "Actual" d'Yves Le Blévec, et deux autres dont la construction va commencer : le Maxi Gitana donc et un tout nouveau Banque Populaire pour Armel Le Cléac'h.




France 3 Poitou Charentes
Par Christine Hinckel
Publié le 18/08/2015 

Le maxi-trimaran de François Gabart mis à l'eau à Lorient

Après 18 mois de construction, le voile est levé sur le maxi-trimaran Macif de François Gabart. Il a touché l'eau pour la première fois ce mardi matin à Lorient dans le Morbihan et restera à quai à la base des sous-marin pour une semaine environ.

 Photo Stéphanie Labrousse


Le mât d'une hauteur de 35 mètres a été posé ce matin lors de la mise à l'eau. Une hauteur de mât impressionnante à l'image de ce bateau de 30 mètres (100 pieds) au design novateur qui, grâce à ses foils, a été fait pour "voler sur l'eau". C'est aujourd'hui le rêve du skipper charentais qui attendait ce moment de la mise à l'eau avec impatience. François Gabart va commencer les essais en mer la semaine prochaine, ils sont prévus pour durer un an.
"Mon rêve, c'est d'aller de plus en plus vite sur l'eau et d'une manière de plus en plus aérienne."  nous a confié François Gabart. 

 Photo Stéphanie Labrousse

Ce maxi-trimaran a été conçu pour la course au large en solitaire. Son cokpit innovant ressemble à un poste de pilotage d'avion et permet au skipper de multiplier les actions et les manoeuvres tout en étant aux commandes.



L'envie de reprendre la compétition
Grâce à ce bateau et après ses victoires dans le Vendée Globe 2012-2013 et la Route du Rhum 2014, François Gabart fait son entrée dans la catégorie des Ultimes, celle des géants des mers. Il participera à sa première compétition à bord de Macif pour la Transat Jacques Vabre 2015 le 25 octobre prochain. Le trimaran avec François Gabart et Pascal Bidégory à son bord, s'alignera au départ de cette course qui rallie Le Havre au Brésil. D'ici là, les deux navigateurs vont tester le voilier et ses performances dans toutes les conditions de mer possibles. Le skipper charentais veut ensuite s'attaquer au record du Tour du Monde en solitaire et à la Route du Rhum en 2018.



Photo Jean-Sébastien Evrard AFP

Photo Jean-Sébastien Evrard AFP

Photo Jean-Sébastien Evrard AFP



Adonnante.com

François Gabart prêt pour de nouveaux défis

Dix-huit mois après le début de sa construction, le trimaran MACIF a quitté le chantier CDK Keroman Technologies ce mardi 18 août pour être mis à l’eau au pied de la base des Sous-Marins de Lorient. Un moment attendu et vécu avec émotion par la Macif, François Gabart, et l’équipe technique, heureux et fiers du travail accompli. Ce moment concrétise l’aboutissement du projet d’une équipe qui, pendant près de deux ans, a œuvré à la naissance du trimaran MACIF. Un nouveau défi pour le Groupe et son skipper François Gabart, pressé de naviguer et de relever les challenges qui l’attendent sur ce bateau de 30 mètres.

Le challenge d’une construction
Né lors de son Vendée Globe victorieux, le rêve de François Gabart de relever de nouveaux challenges tout aussi ambitieux en multicoque, est devenu réalité ce mardi 18 août : au petit matin, le trimaran MACIF est entré dans son élément à Lorient. Conçue par le cabinet d’architectes VPLP, cette nouvelle « Formule 1 des mers » de 30 mètres de long pour 21 mètres de large aura nécessité 100 000 heures de travail sous la maîtrise d’œuvre du chantier CDK Technologies et mis à contribution tous les collaborateurs de François Gabart. Pendant les 18 mois de la construction, avec les équipes de CDK Technologies en sous-traitance avec Multiplast pour la coque centrale et la barre d’écoute ainsi que de nombreux fournisseurs associés. Ils ont travaillé d’arrache-pied pour concrétiser ce projet dont les maîtres mots sont performance, sécurité et innovation. Au total, ce chantier aura mobilisé plus de 100 personnes réparties entre Lorient, Vannes, Brest, La Rochelle et Port-la-Forêt !

Le challenge de l’innovation
Une innovation dans la conception et la construction, au service de la performance, avec un bateau léger aux coques très affinées, aérien grâce à des appendices innovants (safrans, foils) et doté d’outils informatiques et électroniques dernier cri. Cet avant-gardisme se retrouve également sur le plan de pont dessiné de façon à permettre à François Gabart de naviguer avec le maximum de sécurité : sa cellule de vie, appelée « cabane », a ainsi été installée de plain-pied sur la coque centrale, dans le prolongement arrière du cockpit. L’ensemble est recouvert d’une casquette destinée à protéger le skipper. Emus de voir aujourd’hui la concrétisation de leur travail sur ce trimaran de nouvelle génération, François Gabart et son équipe vont maintenant le soumettre à une batterie de tests d’efforts statiques au port de Lorient afin de valider la structure, avant une première navigation.

Les challenges sportifs ambitieux pour François Gabart et la Macif
Quatre ans après la sortie de chantier du 60 pieds MACIF (le 16 août 2011) et forts de deux victoires sur le Vendée Globe et la Route du Rhum, François Gabart et la Macif ouvrent une nouvelle page de leur histoire commune avec le trimaran MACIF. Le skipper de 32 ans disputera sa première course officielle à l’occasion de la Transat Jacques Vabre 2015. L’objectif de cette transat en double sera pour François et son co-skipper Pascal Bidégorry de prendre en main le trimaran et de le pousser petit à petit de façon à emmagasiner un maximum d’informations en vue de 2016. Cette mise en route progressive consacrée au développement et à l’optimisation du bateau débouchera alors sur une série de records en solitaire (voir ci-dessous). L’objectif de ces deux prochaines années sera parallèlement de préparer le trimaran MACIF et François Gabart à une tentative de record de Tour du Monde en 2017 et d’enchaîner en 2018 avec la Route du Rhum.


Ils ont dit…

François Gabart, Skipper du trimaran MACIF :
« C’est un bonheur absolu pour moi de voir le bateau sur l’eau et de partager cela avec mon équipe et la Macif, après ces deux dernières années consacrées ensemble sur ce bateau. Je ressens forcément un peu de soulagement parce que la mise à l’eau d’un bateau de cette taille-là nécessite beaucoup de concentration, mais avant tout de l’émotion et un plaisir immense. C’est un moment fort et très symbolique dans la vie d’un projet, qui récompense le travail de tous ceux qui ont œuvré à sa concrétisation. A nous maintenant de prendre en main ce magnifique oiseau des mers qui, j’en suis certain, nous procurera beaucoup d’émotions. »

Nicolas de Castro, Responsable construction :
« Le fait de voir MACIF à l’eau est bien évidemment un moment très fort pour nous tous, qui avons travaillé sur sa construction. C’est l’aboutissement d’un chantier de 18 mois forcément compliqué dans la mesure où il faut que chaque pièce du puzzle s’imbrique avec les autres. La grande particularité de ce chantier, c’est que pour la première fois, nous avons construit un bateau aux dimensions taillées pour un solitaire. Le défi était important mais passionnant. Maintenant, j’ai hâte de le voir naviguer ! »

Alain Montarant, Président du groupe Macif :
« Francois Gabart est véritablement un marin d’exception qui nous a apporté de très grandes joies ces cinq dernières années en remportant le Vendée Globe et la Route du Rhum sous les couleurs Macif.
A l’heure de tourner la page pour une nouvelle grande aventure, nous ne pouvions que l’accompagner dans son projet et c’est l’occasion tant pour Francois, que pour notre Groupe et ses près de 10 000 collaborateurs de se fixer de nouveaux objectifs encore plus ambitieux. La mise à l’eau est une étape importante et nous sommes désormais impatients de voir François prendre la barre afin de concrétiser tout le travail collectif mené jusqu’aujourd’hui. »

Jean-Bernard Le Boucher, Directeur des Activités Mer du groupe Macif :
« Voir le bateau à l’eau constitue un moment fort pour notre Groupe. Nous ressentons tous une immense fierté devant ce magnifique trimaran qui, lors des prochaines années, défendra nos couleurs sur tous les océans du monde. Nous remercions tous ceux qui ont œuvré de sa conception à sa construction, le résultat est à la hauteur de nos attentes.
Véritable concentré de nouvelles technologies, ce navire est l’expression du savoir-faire français et nous y tenions beaucoup. En collaboration avec le « Collectif Ultim », association d’armateurs de grands multicoques dont nous sommes co-fondateurs, nous préparons un programme de cinq années de courses et de records à la voile. Nous espérons que le public sera autant séduit que nous par ce bateau et qu’il en suivra les aventures. S’ouvre maintenant pour François Gabart et la Macif une nouvelle phase, de découverte d’abord, de compétition ensuite qui, nous en sommes convaincus, nous mènera vers de nouveaux sommets. »


Programme prévisionnel du trimaran MACIF

18 août 2015 : Mise à l’eau à Lorient

25 octobre 2015 : Départ de la Transat Jacques Vabre, Le Havre (France) – Itajaí (Brésil), en double avec Pascal Bidégorry

2016 : Premières tentatives de records en solitaire : Route de la découverte, Traversée de l’Atlantique, Traversée de la Méditerranée

2017 : Tentative de record autour du Monde

2018 : Route du Rhum


Les records en solitaire à battre :

Route de la Découverte (Cadix-San Salvador, 3884 milles) : Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VII) en 6 jours 23 heures 42 minutes et 18 secondes le 30 janvier 2014 (23,16 nœuds de moyenne théorique)

Traversée de l’Atlantique Nord (New York-Cap Lizard, 2880 milles) : Francis Joyon (IDEC) en 5 jours 2 heures 56 minutes et 10 secondes le 16 juin 2013 (23,41 nœuds de moyenne théorique)

Traversée de la Méditerranée (Marseille-Carthagène, 455 milles) : Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VII) en 18 heures 58 minutes et 13 secondes le 1er octobre 2013 (23,98 nœuds de moyenne théorique)

Tour du monde (21 600 milles théoriques) : Francis Joyon (IDEC) en 57 jours 13 heures 34 minutes et 6 secondes le 20 janvier 2008 (15,84 nœuds de moyenne théorique)

Distance parcourue en 24 heures : Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VII), 682,85 milles le 26 janvier 2014 (28,45 nœuds de moyenne théorique)


Fiche d’identité du trimaran MACIF

Nom officiel : MACIF
Architectes : VPLP
Chantier : CDK Technologies/ Multiplast
Date de mise à l’eau : 18 Août 2015
Longueur : 30,00m
Largeur : 21,00m
Tirant d’eau max : 4,50m
Nombre de dérives : 3
Tirant d’air : 35m
Surface de voiles au près : 430m²

Surface de voiles au portant : 650m²


22 Juillet 2015


Le Télégramme
22 juillet

Macif. Gabart attend son géant 

François Gabart va entamer une nouvelle aventure à la barre de ce géant des mers avec lequel il s'alignera, notamment, sur la transat Jacques-Vabre. François Gabart est impatient de découvrir sur l'eau son trimaran « Macif ». Ce géant de 30 m en cours d'achèvement à Lorient sera mis à l'eau le 18 août. Le début d'une nouvelle aventure pour le vainqueur du dernier Vendée Globe. Dans un mois (le 18 août), son trimaran Macif sera enfin mis à l'eau.
« On a quelques semaines de retard mais avec un proto de cette taille, il y a toujours des impondérables. Et mieux vaut un bateau bien né. De la conception à la réalisation, on sera à environ 100.000 heures de travail », explique François Gabart, qui ne cache pas son impatience. Entre des navigations en Moth à foils et l'entretien de sa forme physique, le dernier vainqueur du Vendée Globe est très présent au chantier. « Je ne suis pas très utile dans cette phase finale mais j'ai besoin de m'imprégner du bateau. Par ailleurs, je suis concentré sur l'anticipation des premiers jours de navigation. Le temps nous sera vraiment compté avant la Transat Jacques-Vabre (départ le 25 octobre) qui sera une course de découverte ». 

Gérable en solitaire 
Dans la ruche du chantier CDK Technologies à Lorient, les choses avancent bien en cette fin juillet. Sous les bâches de film plastique on devine la décoration originale signée du duo Isabelle Keller - Jean Baptiste Epron « Plutôt réussie non ? », interroge Gabart, pas insensible à l'esthétique. 
Mais pour ce jeune homme pressé, ce qui importe, c'est le potentiel de son géant griffé du cabinet VPLP à l'expérience incomparable en matière de multicoque. « A partir de l'objectif principal du tour du monde en solitaire, on a cherché l'équilibre entre la puissance et ce qui est gérable par un homme seul à bord. Il y avait aussi des contraintes budgétaires, tout cela a déterminé la taille qui est un compromis », précise-t-il. Avec une longueur de 30 m pour 21 m de large, le maxi trimaran « Macif » ne sera pas le plus grand de cette classe Ultimes. « Il n'y a pas de révolution majeure dans les matériaux (carbone, nid d'abeille) et leur mise en oeuvre mais il y a plein de petits progrès qui permettent de gagner en poids par rapport aux bateaux existants (« Banque Populaire », « Sodebo »). » 
L'innovation se situe aussi au niveau du cockpit fonctionnel. « On l'a imaginé pour la performance et la sécurité. La distance entre les cinq winches et les postes de barre est la plus courte possible pour réduire les déplacements. Tout a été optimisé pour un contrôle du bateau en solitaire ». La casquette de protection vient rejoindre la cellule de vie spartiate, une « cabane » placée à l'arrière du cockpit. « Elle fait tout juste 4m2, c'est suffisant. J'y aurai une bannette, un petit réchaud, mon ordinateur ». Pas d'appréhension Au chapitre des innovations, il y aussi les foils pour rendre ce trimaran plus aérien. « L'objectif n'est pas le vol au large sur un tour du monde en solitaire. L'idée est plus de faire voler ou faire monter le flotteur sous le vent grâce au foil et de naviguer juste sur la coque centrale dans certaines conditions », confie le skipper. Ce passionné est intarissable sur le sujet. « Le vol, c'est le rêve ultime de tout marin, l'avenir de la voile ! »

La réalité proche c'est ce grand trimaran qu'il va devoir apprendre à maîtriser à des vitesses élevées. « Je n'ai pas l'expérience de Francis (Joyon), Thomas (Coville) ou même d'Armel (Le Cléac'h). La passion du multi est en moi depuis toujours mais j'ai acquis cette culture sur de petits bateaux. Là, on est dans une autre échelle. C'est ambitieux, je sais que ce sera compliqué, je n'aurai pas le droit à l'erreur. Mais la vie, c'est d'explorer de nouvelles voies. Il y a beaucoup d'inconnues mais je n'ai pas d'appréhension ». Pour ce champion qui a traversé la classe Imoca à la vitesse d'un météore, c'est le début d'une nouvelle aventure. Avec en point d'orgue une épopée à plusieurs autour de la planète. Un défi qui le fait vibrer. Mais désormais, il lui tarde de naviguer.






 28 Juin 2015


Le point

Voile : François Gabart, un immense chantier avant de s’envoler ?

Photo Jean-Sébastien Evrard AFP

Le vainqueur du Vendée Globe s’est lancé dans la construction d’un trimaran de 30 mètres destiné à voler au-dessus de l'eau. Visite du chantier.
Par Antoine Grenapin (envoyé spécial à Lorient)



Le ciel est menaçant sur le port de Lorient en cette fin de semaine. Les entrepôts, sans âmes, se succèdent. Difficile de trouver facilement celui de CDK, là où se bâtit le prochain trimaran Macif de François Gabart. Le vainqueur du dernier Vendée Globe doit donner de sa personne, sortir sur la route et nous retrouver afin de nous indiquer la voie. À 32 ans, veste polaire sur les épaules et téléphone portable dans la main droite, le skipper est un homme pressé. Claquettes au pied, il nous fait découvrir son nouveau challenge : bâtir un trimaran afin de partir à la conquête du record du tour du monde à la voile en solitaire.
"Concevoir un bateau, une chance rare" (Gabart)

Dans l’entrepôt de l’entreprise du Morbihan, on s’affaire. Des dizaines d’employés polissent et façonnent le nouveau bateau. La coque centrale est posée au milieu des échafauds dans ce hangar de 1 300 m2, installé pour la construction de Spindrift, l’ancien Maxi Banque populaire V qui a permis à Loïck Peyron de remporter le Trophée Jules-Verne en 2012. "Il y a peu de chantiers qui sont capables de construire un tel bateau", s’enthousiasme François Gabart. Son trimaran présente des mensurations impressionnantes : 30 mètres de long, 23 mètres de large et un mât qui culmine à 36 mètres. Depuis dix-huit mois, entre 20 et 50 personnes travaillent sur ce projet. "Je coordonne de façon générale les équipes, ajoute-t-il. J’ai une vision globale de ce que nous voulons faire avec Macif, notre sponsor."

Le skipper ne boude pas son plaisir. "C’est un autre challenge, tout aussi exaltant que d’être en mer, explique-t-il. Concevoir un bateau, c’est une chance rare, un privilège qui fait partie du métier de marin." L’ingénieur de formation est aussi à l’aise dans l’entrepôt que sur l’eau. La structure en carbone, la disposition des winchs sur le pont, l’aérodynamisme de la structure : tout a été pensé avec l’objectif de pouvoir faire voler le bateau au maximum. "Tout est pensé pour être le plus performant à bord et le plus rapide." D’ailleurs, son équipe a déjà anticipé les innovations possibles afin d’améliorer les performances du trimaran une fois en mer. Le bateau devrait être mis à l’eau dès cet été.
Vers une course entre géants ?

Sur le pont du trimaran, François Gabart revient sur un objectif qu’il a affiché dès qu’il s’est lancé sur ce projet : celui d’une grande course autour du monde en solitaire réservée uniquement aux Ultimes, ces trimarans aux allures de géants de la mer. "Il y a une réelle dynamique en ce moment avec trois bateaux neufs et d’autres projets dans ce sens. Une course qui leur est dédiée, ça n’a jamais été fait alors que ça pourrait être l’une des dernières grandes aventures humaines !"
Le vainqueur du Vendée Globe ne redoute pas les problèmes de fiabilité souvent évoqués avec ce type de bateau qui, en se rapprochant continuellement de la limite en termes de performance, devient très fragile. "Lors de la Route du rhum,Thomas Coville (à bord de Sodebo) a été le seul de la catégorie à abandonner, tous les autres ont atteint l’arrivée", réplique-t-il.

Une détermination saisissante

François Gabart n’est pas le genre d’homme à évoquer des idées à la légère, à les lancer à la cantonade en attendant que d’autres s’en emparent. Il les défend avec ferveur et s’attache à convaincre et à séduire à coup d’arguments. "Tous les skippeurs rêvaient du Vendée Globe et l’épreuve ne date que de 25 ans. Il faut se demander à quoi ressemblera la voile dans dix ans. Et dans ce futur proche, l’organisation d’une course autour du monde en solitaire et en multicoques et tout à fait cohérente." Et il ajoute : "La course au large offre au grand public des émotions incomparables. Imaginez les retombées, imaginez ce que représenterait une telle course pour une ville qui accueillerait le départ ?"

Sa détermination est saisissante, à l’image de l’application qu’il a à détailler les subtilités techniques de son bateau. François Gabart vient de cette génération de marins formés dans des écoles d’ingénieurs. Il ne s’en cache pas et s’agace des discours expliquant que "c’était mieux avant". Lui préfère foncer vers l’avenir, en espérant bientôt voler au-dessus de l’eau.




18 Juin 2015


France Bleu 18 juin

François Gabart dans le chantier de son futur maxi-trimaran à Lorient
Vendredi 19 juin 2015 à 15h20 mis à jour le Mardi 23 juin 2015 à 15h20


Il n'attend que ça : la mise à l'eau de son prochain MACIF, un trimaran "ultime" qu'il mènera essentiellement en solo, mais aussi en équipage réduit. Première course cet automne, la transat Jacques Vabre

Il a tout pour être heureux, le marin François Gabart : un palmarès déjà exceptionnel à seulement 32 ans (Vendée Globe 2013, Route du Rhum 2014, 2e de la Solitaire du Figaro 2010, champion de france de course au large en 2010) et un futur qui se conjugue en multicoque. Son sponsor, MACIF a décidé de l'accompagner dans un grand projet : créer un maxi-multicoque de course au large pour aller toujours plus vite sur l'eau, tenter de battre les records océaniques et pourquoi pas, se frotter à d'autres marins solitaire dans une course autour du monde "ultime". 

Terminer ce chantier d'abord
Un vaste programme, qui passe nécessairement par une obligation : terminer ce trimaran et le mettre à l'eau dans l'été. La première course va arriver très vite : ce sera la Transat en doubleJacques Vabre, entre Le Havre et Itajaï au Brésil. Avant cela, François Gabart nous a ouvert les portes de son chantier de construction, à Lorient-Keroman.


 Photo Benjamin Bourgine Radio France


Foils et cockpit nouvelle génération
Parmi les évolutions de ce trimaran, les foils, bien sûr. Même si le bateau n'est pas censé voler autant que les bateaux de l'America's Cup, il doit pouvoir s'élever sur l'eau, au moins pour réduire la partie de coque qui touche l'eau. En solo, c'est une mission difficile et très périlleuse de faire "voler" son trimaran de 30m, mais c'est l'un des objectifs de l'ambitieux François Gabart. Autre touche personnelle : le cockpit sera très différent des autres multicoques. "Une cabane" assure le skipper qui lui garantira un plus grand confort de navigation "et où je pourrais faire quasiment tout ce qui compte dans la conduite du bateau".
 
L'arrière de la coque centrale du trimaran MACIF : le carbone, élément essentiel  
Photo Benjamin Bourgine Radio France

Un univers de Carbone
Etonnant de voir à quel point le même matériau peut donner des résultats différents. Ici, toute la coque se construit avec une base de carbone... des grandes bandes de tissu blanc, une fois traitées deviennent ce matériau noir et austère, raide comme du bois, mais beaucoup plus léger. La maxi trimaran MACIF a, comme touts les bateaux modernes, une structure en "sandwich". Deux fines couches de carbone et au milieu, une mousse plastique "en nid d'abeille". 


Le skipper François Gabart dans son chantier lorientais 
Photo Benjamin Bourgine © Radio France

Dimensions du Maxi-Trimaran MACIF
Longueur de la coque centrale : 100 pieds (30m)
Largeur du bateau : 20m

Hauteur du Mât : 35m



16 Juin 2015



Macif.fr
16 06 2015

François, pourquoi avez-vous décidé de vous aligner au départ de la Transat Jacques-Vabre ? 
« Sportivement, je trouve que la Transat Jacques Vabre est le type de course idéale. Elle va permettre à l’équipe du trimaran MACIF de situer le potentiel du bateau et de dégager des axes d’optimisation pour les mois suivants. De plus, la Transat Jacques Vabre fait partie du paysage de la course au large français. C’est donc pour nous pertinent de nous aligner sur une telle course pour la première année de vie du trimaran MACIF afin de se mesurer aux autres et de participer au spectacle offert au grand public.»

Quel sera justement votre objectif sur cette transat ? 
« Découvrir le bateau, le fiabiliser et emmagasiner de l’expérience. Après, ce n’est pas parce que nous serons en phase de découverte que nous ne serons pas performants : je suis un compétiteur, je sais que j’aurai entre les mains un bateau rapide. Je n’ai pas l’intention de ralentir mais le résultat n’est pas notre priorité. Le but de cette Transat Jacques Vabre est avant tout de nourrir les axes de développement et de performance pour les années qui viennent. »

Pour vous accompagner dès la mise à l’eau du bateau et sur cette Transat Jacques Vabre, vous avez choisi Pascal Bidégorry, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ? 
« Nous cherchions un marin possédant une bonne expérience du multicoque, tant en équipage qu’en solitaire, et surtout en mesure d’apporter de la valeur ajoutée. Le choix de Pascal est donc vite devenu une évidence. C’est un amoureux du multicoque qui a, par le passé, développé un maxi-trimaran. J’attends de lui qu’il nous apporte un regard neuf et extérieur sur notre projet. J’avais besoin, dans les premiers mois de navigation, d’un agitateur d’idées, capable d’avoir du recul et de nous remettre en cause. Il a aussi beaucoup navigué ces derniers mois, puisqu’il termine actuellement la Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team ; il est dans une bonne dynamique. Enfin, c’est un marin qui a largement fait ses preuves tant en météo qu’en stratégie ou en navigation ; des domaines qui me tiennent également beaucoup à cœur. Le fait d’avoir suffisamment de compétences là-dessus va nous permettre de consacrer l’essentiel de notre temps au bateau. »

Pascal, à l’issue de la Volvo Ocean Race qui se termine dans quelques jours, vous allez rejoindre l’équipe du trimaran MACIF pour l’optimiser et accompagner François, comment abordez-vous ce nouveau défi ? « Avec un immense plaisir. Quand François m’a contacté, j’ai tout de suite accepté! Après avoir fait du monocoque monotype non-stop depuis un an et demi sur la Volvo Ocean Race, j’avais hâte de revenir au multicoque. Je me réjouis à la fois de naviguer avec François dont j’apprécie l’énergie et le talent, mais aussi d’avoir la chance de rentrer dans un projet ambitieux sur lequel il y a eu autant de bon travail effectué en amont. C’est également passionnant de participer à l’évolution de cette classe de bateau. Nous allons avoir un gros travail de mise au point sur le trimaran MACIF pour être prêts au départ de la Transat Jacques Vabre, le challenge est de taille, mais ça me plaît ! »



Point de vue du sponsor
Cette première course du Trimaran Macif s'inscrit dans le programme du Collectif Ultim. Les organisateurs de la Transat Jacques Vabre, qui ont été sensibles aux travaux du Collectif Ultim, nous ont offert la possibilité de participer à cette belle course et nous en sommes ravis. « La suite du programme du Trimaran Macif sera annoncée prochainement », commente Jean-Bernard Le Boucher, Directeur des Activités Mer du Groupe Macif.





Charente libre
16 juin

Transat Jacques-Vabre: Gabart embarquera avec Bidégorry 




 PHOTO/Archives Majid Bouzzit


François Gabart a choisi Pascal Bidégorry pour l’accompagner sur Macif lors de la Transat Jacques Vabre en octobre.. 

François Gabart disputera sa première course à bord du nouveau trimaran MACIF sur la Transat Jacques Vabre le 25 octobre prochain. Le Charentais aura pour objectif de prendre la mesure de sa nouvelle monture de 30 mètres en conditions de course et comptera pour cela sur la collaboration de son co-skipper, Pascal Bidégorry.
«Un amoureux du multicoque», selon François, qui attend du marin qu’il soit un«agitateur d’idées» et contribue au développement de Macif sur cette grande première en double. Le skippeur basque, né à Bayonne, vit à Bois-Plage, en Charente-Maritime. Ce sera sa sixième participation à la Transat Jacques Vabre, qu’il a remporté en multicoque 60’ en 2005.

Pourquoi avez-vous décidé de vous aligner au départ de la Transat Jacques-Vabre?
François Gabart. «Sportivement, je trouve que la Transat Jacques Vabre est le type de course idéale. Elle va permettre à l’équipe du trimaran Macif de situer le potentiel du bateau et de dégager des axes d’optimisation pour les mois suivants. De plus, la Transat Jacques Vabre fait partie du paysage de la course au large français. C’est donc pour nous pertinent de nous aligner sur une telle course pour la première année de vie du trimaran afin de se mesurer aux autres et de participer au spectacle offert au grand public.
Quel sera votre objectif sur cette transat ?
Découvrir le bateau, le fiabiliser et emmagasiner de l’expérience. Après, ce n’est pas parce que nous serons en phase de découverte que nous ne serons pas performants: je suis un compétiteur, je sais que j’aurai entre les mains un bateau rapide. Je n’ai pas l’intention de ralentir mais le résultat n’est pas notre priorité. Le but de cette Transat Jacques Vabre est avant tout de nourrir les axes de développement et de performance pour les années qui viennent.
Pour vous accompagner dès la mise à l’eau du bateau et sur cette Transat Jacques Vabre, vous avez choisi Pascal Bidégorry, pourquoi ?
Nous cherchions un marin possédant une bonne expérience du multicoque, tant en équipage qu’en solitaire, et surtout en mesure d’apporter de la valeur ajoutée.
Le choix de Pascal est donc vite devenu une évidence. C’est un amoureux du multicoque qui a, par le passé, développé un maxi-trimaran.
J’attends de lui qu’il nous apporte un regard neuf et extérieur sur notre projet. J’avais besoin, dans les premiers mois de navigation, d’un agitateur d’idées, capable d’avoir du recul et de nous remettre en cause. Il a aussi beaucoup navigué ces derniers mois, puisqu’il termine actuellement la Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team ; il est dans une bonne dynamique. 

Enfin, c’est un marin qui a largement fait ses preuves tant en météo qu’en stratégie ou en navigation ; des domaines qui me tiennent également beaucoup à cœur. Le fait d’avoir suffisamment de compétences là-dessus va nous permettre de consacrer l’essentiel de notre temps au bateau.


Février 2015



Site la nouvelle republique

Deux-Sèvres - Niort - Sport
François Gabart sous une déferlante de questions 
24/01/2015 05:38



Invité par la Ville, le navigateur François Gabart a rencontré des écoliers niortais, dont ceux du conseil municipal des enfants.
 Ce n'est pas tous les jours qu'un navigateur accoste à la mairie. Hier, journée sans avis de coup de vent, François Gabart, invité par la Ville est venu à la rencontre des écoliers niortais, dont ceux du conseil municipal des enfants. Après que Jérôme Baloge lui a exprimé l'attachement de la Ville, attachée tant à ses exploits qu'à son sponsor, la Macif (*), François s'est plié au jeu des questions-réponses, expliquant d'abord à son jeune auditoire qu'il va désormais poursuivre l'aventure à bord d'un trimaran qu'il a contribué à concevoir.
« Comment se passe la gestion de la toilette, de l'hygiène, des déchets ? », a ensuite demandé une jeune écolière, ouvrant le feu des questions. « Si on s'organise bien, a expliqué le skipper, on crée peu de déchets. » Citant l'exemple du Vendée-Globe, il s'est souvenu n'avoir produit pas plus de quatre-vingt-dix litres de déchets en soixante-dix-huit jours. Et pour l'hygiène ? « On n'est pas très propre, faut reconnaître… » Ça pouffe dans le salon d'honneur. « Cela dit, pas tant que ça. Parce qu'on se prend quand même des paquets d'eau ! Et en haute mer, il n'y a pas cette saleté qui noircit les mains dans nos villes. En revanche, le sel abîme la peau, alors on se rince la peau le plus souvent possible, avec des lingettes pour bébé. » « Est-ce que vous avez eu peur ? », interroge encore une fillette. « Non… je ne crois pas… » Hésitation du navigateur. Qui préfère évoquer sa conscience du danger. « N'oubliez pas qu'être en mer est évidemment quelque chose de génial. Mais ça reste dangereux… »

 (*) La Macif a reconduit son soutien à François Gabart ? La mutuelle l'accompagne désormais dans une nouvelle aventure avec un trimaran mis à l'eau en juin et avec lequel il prendra le départ en fin d'année de la transat Jacques-Vabre.

RETROUVEZ LA VIDEO DE L'INTERVIEW dans la Rubrique "Gabart à Gogo en Vidéo"




Publié sur le site vivre a niort.com

07.01.2015

Le nouveau défi de François Gabart
Après avoir régné sans partage sur le Vendée Globe et la Route du Rhum dans la catégorie Imoca*, François Gabart tourne la page du monocoque et se lance, avec la Macif, dans un ambitieux programme autour d’un trimaran géant. Entretien.
Vous vous lancez dans l’aventure du multicoque, est-ce à dire que vous tournez définitivement la page de la catégorie Imoca ?

François Gabart : "Je tourne la page Imoca, pour quelques années sans aucun doute, sans aucun regret et avec beaucoup de plaisir, pour en ouvrir une autre en multicoque. Je suis ravi de ce choix. Après, il ne faut jamais dire jamais. Pourquoi ne pas revenir un jour sur le Vendée Globe ? Mais ce qui est sûr, c’est que ce ne sera pas dans les cinq prochaines années."

Avez-vous le sentiment d’avoir fait le tour de la question Imoca ?
F. G.: "Celui qui prétendrait avoir fait le tour de la question Imoca se tromperait. C’est un monde sans fin. Dans la course en solitaire, j’ai beaucoup appris et beaucoup progressé ces dernières années, mais j’ai encore plein de chose à explorer. Il est vrai que ma courbe de progression a été très rapide au début. C’était très intéressant, très excitant et j’aime bien cette dynamique de découvrir, de faire les courses pour la première fois. Je suppose que je vais vivre la même chose en multicoque."    

Votre projet multicoque est-il un souhait personnel ou celui de la Macif de vous voir dans cette classe ?
F. G.: "C’est un projet partagé. Ça part d’un rêve personnel, de la même façon que le Vendée Globe était un rêve depuis que je suis tout petit. C’est partagé, réfléchi, enrichi avec la Macif. On s’est rendu compte que les opportunités de communication et de développement qu’offre ce type de projet correspondent aux besoins de sponsoring de la Macif pour les années à venir."

Pouvez-vous nous en dire un peu plus ce projet ?
F. G. : "On construit un trimaran de 100 pieds (30 mètres), conçu pour la navigation en solitaire. L’objectif est de refaire un tour du monde à l’hiver 2017-2018 et de nous attaquer au record. Autour viendront des tentatives de records comme La Route de la découverte (Cadix-San Salvador), l’Atlantique Nord (New-York-Cap Lizard), la Méditerranée (Marseille-Carthage), ainsi que des courses et des opérations de relations publiques."    
Pourquoi un trimaran plutôt qu’un catamaran ?
F. G. : "Le trimaran correspond mieux à un programme en solitaire parce qu’il a une meilleure stabilité et est plus tolérant. Et il n’est pas forcément moins rapide que le catamaran. Regardez, le record du monde, même en équipage, est détenu par le trimaran Banque Populaire. Son prédécesseur, Groupama, était lui aussi un tri."

Vous avez fait une entrée fracassante dans le palmarès des grandes courses au large. Y a-t-il eu crime de lèse-majesté vis-à-vis des anciens de la spécialité ?
F. G. : "Je ne pense pas et pour plusieurs raisons. D’abord parce que mon sponsor, la Macif, était déjà très engagée dans la voile avec sa filière de détection, son programme Macif Course au large. Ils n’ont jamais eu de stratégie d’opportunisme et tout est construit dans la durée. J’étais jeune quand j’ai commencé avec eux, mais j’ai fait mes preuves par ailleurs, en dériveur, où j’ai démontré que j’étais capable de me débrouiller. La course au large est un sport dans lequel on peut être performant longtemps, où les p’tits jeunes ne chassent pas les anciens aussi vite que dans d’autres sports. On le voit bien avec Loïc Peyron, élu marin de l’année, qui vient de gagner la Route du Rhum à 55 ans."

Qu’est-ce qui vous attire tant dans la course en solitaire ?
F. G. : "Je ne suis pas d’une nature solitaire, pas antisocial non plus. J’ai fait des courses en équipages et ça s’est très bien passé. Disons qu’à une période de ma vie, j’ai plus particulièrement apprécié d’être seul sur le bateau. On est livré à nous-même et pour moi, c’est la meilleure école pour se connaître, apprendre et progresser."  

* Catégorie des monocoques de 60 pieds (18 mètres)

 Propos recueillis
par Jean-Philippe Béquet et Karl Duquesnoy





Publié sur le Site Team sport eco

Avec la course au large,
Macif « donne du rêve à l’assurance »
par Pierre Cottin· 11 FÉVRIER 2015



Lundi soir, aux trophées Sporsora, Macif a fini troisième dans la catégorie des « Sponsors de l’année ». TeamSportEco profite donc d’une période où la flotte des courses au large en solitaire fait relâche pour évoquer une belle histoire du sponsoring sportif : Macif et la voile avec François Gabart. Parole à Catherine Antonetti, Directrice de la Communication du groupe Macif.

Pourquoi avoir été vers la course au large ?
La Macif est présente dans le monde de la voile depuis 1972, année depuis laquelle elle propose un contrat d’assurance pour la navigation de plaisance. Dans le prolongement de ce qu’il faisait déjà (Macif Centre de Voile pour mieux former les sociétaires aux risques nautiques, soutien des sauveteurs en mer, etc.), le groupe a décidé en 2008 de lancer le programme Skipper Macif : des jeunes skippers sont pendant 2 ou 3 ans accompagnés par la Macif et l’objectif est de les conduire au sommet.  C’est là où tout a commencé avec François Gabart, qui est devenu champion de France de course au large en solitaire à l’issue de la formation. Ensuite, le groupe a décidé de poursuivre l’aventure avec lui, en devenant son sponsor en 2011 (Programme Macif 60 ).

Quel était le but recherché ?
Sans surinvestir, la Macif avait besoin de revisiter son image, de sortir d’une communication classique du monde de l’assurance qui vise à mettre seulement en avant les produits. La marque avait besoin de gagner en attractivité, en dynamisme et en jeunesse, surtout auprès de la cible des 25-49 ans. En général, le sujet de l’assurance, de la prévention est difficile. La course au large permet donc de donner du rêve.
Avant de vous engager dans cette aventure, avez-vous hésité avec d’autres projets ?
Non, la voile était notre seul projet de sponsoring. C’était le seul qui allait dans la démarche que nous avions engagée avec le monde de la mer. Tout cela est le fruit d’une stratégie, bien pensée, qui s’inscrit dans la durée.
Pourtant en 2011, Groupama et France Cammas avaient le vent en poupe.
Nous n’avions pas peur. Nous étions surs de notre stratégie qui venait en complément de ce que l’on faisait déjà. François Gabart était un skipper prometteur en qui l’on croyait vraiment. Il portait notre ambition. Et puis, la course au large, c’est aussi un monde où il faut prendre des risques, avoir l’esprit de compétition.

Comment cet engagement a-t-il été relayé ?
De plusieurs manières. Tout d’abord, le groupe était très présent et visible lors des épreuves, notamment lors des grands départs. Ensuite, tout au long de ces années, et encore plus pendant les courses, l’engagement a été relayé dans les media dont le groupe est propriétaire (deux sites Internet dédiés www.macifcourseaularge.com et www.macifsolidaritemer.com) et dans l’ensemble des relais de communication avec les sociétaires. Il y a également eu un travail continu des équipes Communication qui ont relayé le sujet de l’engagement de la Macif au delà de la presse sportive pour faire le lien avec les sujets d’assurance, de prévention, de solidarité…. Enfin, les réseaux sociaux (deux comptes Twitter – @Macif60 et @SkipperMacif – et une page Facebook – MacifSolidariteMer ) ont permis au groupe de rentrer directement en contact avec le public de la voile qui est une cible affinitaire très forte. Tout cela a été un vrai levier pour préempter le milieu et en fin de compte le sport a servi l’assureur.

François Gabart a gagné trois courses majeures avec Macif
Après quatre ans, quel premier bilan peut-on faire de cet engagement ? 
Le Groupe a équilibré son investissement initial sur le sponsoring voile porté par le bateau MACIF 60 et réalisé une formidable plus value de notoriété avec 3 courses en solitaire / 3 victoires dont deux records sur le Vendée Globe 2012/2013 et sur la Route du Rhum. Ces exploits sportifs ont généré un puissant écho médiatique avec plus de 30 000 retombées médias avec citation de notre marque rien que pour le Vendée Globe remporté par notre skipper François Gabart (septembre 2012 / mars 2013).
Au global, l’ensemble des actions menées en sponsoring voile par le Groupe équivaut à 31 millions d’euros d’équivalence publicitaire entre 2011 et 2013, avec 17 millions d’euros attribués au Vendée Globe.
En parallèle, la Macif a été élue sponsor de l’année 2013 (Yearbook 2013 Agence Sportlabgroup) avec  un gain d’image important qui a nourri les attributs de performance et de dynamisme de la marque.
Preuve en est, la Macif a été reconnue Assureur préféré des Français 2013 (étude Promise Consulting Inc. pour Le Huffington Post du 08 au 20/02/13). Et nous venons également cette année d’être reconnu marque préférée des Français en assurance (Enquête Toluna/Le grand livre des marques / Challenges / août 2014).

François Gabart a-t-il été un plus dans cette stratégie ?
Déjà, François, par sa jeunesse, sa disponibilité et son humilité bénéficiait d’un attribut d’image assez fort et était donc un sportif bien reçu par le public. Ses victoires (Jacques Vabre B to B – Vendée Globe – Route du Rhum) ont été la concrétisation de notre stratégie de communication. François était le meilleur relai possible, notamment auprès des journalistes. Par ses différentes actions et interventions, il incarnait à merveille des valeurs chères à notre Groupe, telles que l’esprit d’équipe, la sécurité, la prévention. Cependant, nous avons veillé à ne jamais l’amener là où il n’était pas légitime.

Cet engagement a également eu des retombées importantes en interne.
Tout à fait. Et c’était la première phase de notre plan. Dans un contexte difficile, où l’entreprise se transformait, où la concurrence faisait rage, l’adhésion interne était un enjeu majeur. L’aventure de François, l’engouement qu’il a provoqué a permis de mobiliser l’ensemble des collaborateurs du groupe. Là aussi, François s’est rendu très disponible en interagissant avec les salariés, pendant et après les épreuves. Un sentiment de fierté, d’appartenance a très vite émergé. Et puis, c’était une superbe occasion de montrer que, comme dans la vie d’entreprise, la course au large était un grand projet avec une part de prise de risques, des succès et parfois des échecs.

Gagner trois courses majeures en quatre ans est exceptionnel. Avez-vous imaginé à un moment que ça pouvait mal se passer ?
Tout à fait, c’était intégré dans notre stratégie. Le risque fait partie du métier de l’assureur. C’est en parallèle de la réussite. Et puis en 2013, François Gabart et Michel Desjoyaux sur la Transat Jacques Vabre ont démâté. L’accident était bien sûr regrettable mais nous avons pu constater que l’émotion était là.Tout le monde était embarqué dans l’aventure et mobilisé autour de de notre skipper François pour l’encourager à rebondir.

Trimaran Macif, le projet de demain
Quels sont les projets pour l’avenir ?
Notre engagement est durable, sur le long terme. La Macif a très bien capitalisé sur le 60 pieds mais aujourd’hui, nous voulons franchir une étape, aller encore plus loin. Avec François, nous lançons cette année, le programme Trimaran Macif afin de battre de nouveaux records. Après tout le travail accompli, nous n’allions pas laisser la place ! Continuer dans la course au large est stratégique pour la marque Macif !

Quel est le montant total de vos engagements financiers ?
Pour le programme Macif 60, nous investissions 2,5 millions d’euros par an pendant quatre ans. Pour le programme Trimaran Macif, nous allons investir 5 millions d’euros par an pendant cinq ans. Ces sommes peuvent paraître gigantesques mais elles équivalent à des campagnes TV/radio de deux-trois semaines (une campagne normale pour l’investissement Macif 60, une grande campagne pour l’investissement Trimaran Macif). Le retour sur investissement est donc énorme.
Propos recueillis le 30 janvier 2015






Vendredi 2 Janvier 2015


Extrait du site Le parisien

FRANCOIS GABART PREPARE UN NOUVEAU TOUR DU GLOBE

François Gabart se lance de nouveaux défis, 
désormais à bord d’un maxi-trimaran. (LP/Philippe de Poulpiquet.)

Sandrine Lefèvre | 10 Déc. 2014, 11h47
Siège de notre journal (Saint-Ouen), mardi. 



Le skippeur de « Macif », récent vainqueur de la Route du rhum en classe Imoca, était mardi au siège de notre journal.
Pas de Chichi chez François Gabart. Mardi matin, c'est en métro que le vainqueur de la Route du rhum en classe Imoca (2014) et du dernier Vendée Globe (2013) est arrivé dans les locaux du « Parisien » - « Aujourd'hui en France ».
  

D'entrée, le navigateur de 31 ans, venu assister à la conférence de rédaction, prend des nouvelles du PSG, en déplacement à Barcelone en Ligue des champions ce soir. « Ça intéresse même les Bretons qui n'aiment pas forcément le football », précise-t-il.

Disponible, souriant, le skippeur de « Macif » évoque sa « véritable passion » pour son sport et son aventure de quatre ans en monocoque qui vient tout juste de s'achever. « On en a bavé, on, c'est le bateau et moi, raconte-t-il. Lui, probablement plus que moi, car, pour lui, ça ne s'arrête jamais. Il a d'ailleurs été cassé à plusieurs reprises. L'histoire a été très forte et je suis content qu'elle se termine par de jolies glissades dans les alizés lors de la Route du rhum, c'est une belle façon de lui dire au revoir. »

La page Imoca tournée, c'est une autre aventure, toujours avec Macif mais désormais à bord d'un maxi-trimaran qui l'attend. Ce bateau, qui fera partie de cette catégorie Ultime si appréciée du public lors de la dernière Route du rhum, sera mis à l'eau dans les prochains mois. « Trois coques, 30 m de long, détaille François Gabart. Ce ne sera pas le plus grand trimaran mais, comme il sera relativement léger, je pense qu'il ira vite... »

En octobre 2015, pour la première fois, la Transat Jacques Vabre ouvrira ses portes à ces géants des mers. « Je serai au départ, mais je ne sais pas encore avec quel équipier », poursuit Gabart. Le surdoué des océans voit encore plus loin. Si, jusqu'alors, seuls les monocoques s'aventuraient dans le Tour du monde en solitaire et sans escale (lors du Vendée Globe), une course réservée aux multicoques de la classe Ultime verra le jour, a priori, en janvier 2017. « Est-ce bien raisonnable ? Non ! Mais, de la même façon, le Vendée Globe n'était pas raisonnable quand j'ai pris le départ, estime ainsi le marin. On peut toutefois faire des choses qui paraissent risquées en les préparant de manière rigoureuse. Je n'ai pas du tout envie de risquer ma vie. Une préparation physique, mentale et technique rigoureuse rendra ce projet plus raisonnable. »




Extrait du site Charente Libre

Châteauneuf: François Gabart découvre le complexe sportif
Le 22 décembre à 06h00 



 Photo CL

Retenu pour cause d’agenda surchargé en septembre dernier, François Gabart n’avait pas pu être présent lors de l’inauguration officielle du nouveau complexe sportif de Châteauneuf qui porte son nom.
Vendredi soir, il a fait une entrée triomphale, salué par des applaudissements nourris. Accueilli par le maire Jean-Louis Levesque, le jeune skipper, guidé par l’adjointe aux sports, Maryse Clerc, a découvert les différentes salles du site, s’émerveillant de la qualité de l’espace et de sa fonctionnalité. "Je me rappelle de cet endroit dans les années 80, quand j’étais encore collégien à Maurice-Genevoix."
Puis, se tournant vers Manon, élève de CM2 qui l’interrogeait sur la discipline sportive qu’il pratiquait, il a répondu sans détour: "La lutte gréco-romaine." La visite s’est poursuivie dans la salle de réunion où le maire a rappelé que le choix de son nom avait été fait par les Castelnoviens et la municipalité, avant de le congratuler pour son parcours exceptionnel.
"Ton nom devait figurer sur ce fronton", a commenté Jean-Louis Levesque. François Gabart s’est félicité de la réalisation de la structure, y associant le plan d’eau de Saint-Yrieix, lieu de ses premiers débuts de navigateur à voile. "Cela montre bien qu’on peut faire du bateau en Charente et faire du sport à fond."

La soirée s’est achevée par une séance de dédicaces et de photos à laquelle le navigateur champion s’est gentiment prêté.






Lundi 8 décembre 2014


Excellente émission sur France Inter
"Si tu écoutes j'annule tout"
Des moments drôles, de la répartie, 
François qui place "MACIF" dès qu'il le peut et se fait chambrer, 
et André Manoukian qui ne pense qu'au cul et tente absolument de savoir 
comment François s'occupe tout seul à bord pendant des semaines ... 
Carrément sympa l'émission !



Et passage de François dans l'émission d'Anne-Sophie Lapix, "C à vous"
ce soir en direct sur la 5







François Gabart visite le chantier de son futur bateau

Plutôt heureux, François Gabart, en déambulant ce jeudi matin dans les ateliers du chantier CDK Technologies, situé à La Forêt-Fouesnant (29). A peine revenu de sa victoire dans la Route du Rhum, le skipper charentais prépare l'avenir avec la construction d’un maxi-trimaran de 100 pieds.

Par Bernard Dussol
Publié le 27/11/2014 sur le site de France 3 Poitou Charentes

François Gabart, sourire aux lèvres, devant le nouveau bateau Macif encore en construction. Ce matin le skipper visitait le chantier de son futur trimaran de 100 pieds (30,5 mètres de long, 23 de large) Un navire construit pour battre de nouveaux records. Son sponsor, la Macif, casse la tirelire et double son budget pour ce nouveau projet. 25 millions d'euros seront ainsi investis sur 5 ans, soit 5 millions d'euros/an.

La mise à l'eau du nouveau trimaran est prévu pour juin 2015 avec tout un programme de navigation et peut être même une participation à la prochaine Route du Rhum (lire l'encadré pour les détails). Ce nouveau programme de course au large de haut niveau reposera sur des records océaniques en solitaire au profit de causes solidaires, des courses et d'autres événements.

Ce bateau exceptionnel, dessiné par le cabinet d'architectes VPLP, sera le fer de lance du programme Macif Solidarité Mer. Son skipper François Gabart n'a pas fini de nous étonner à bord de cette future machine taillée pour la vitesse et les records sur l'eau.


Programme prévisionnel de course

Le trimaran Macif devrait être mis à l’eau d’ici l’été 2015. Pour sa première année, l'objectif principal demeure que François Gabart se familiarise avec son nouveau bateau. Viendront ensuite les grands records en solitaire avant de se lancer dans un tour du monde.

2015
- Automne : événementiel Macif en Méditerranée / Premières tentatives de records
- Possible première course océanique

2016
- Printemps : événementiel Macif en Atlantique
- Été : record en Atlantique

2017
- Printemps : possible course Atlantique
- Été : records inshores solo
- Hiver : tour du monde

2018
- Printemps : record Atlantique
- Été : événementiel Macif en Manche
- Automne : Route du Rhum

2019
- Hiver : record autour du monde



Le futur dragster océanique de François Gabart sort de l'ombre

 François Gabart, à peine rentré en vainqueur du Rhum 2014 en Imoca, rêve de victoires avec son futur trimaran, un dragster de 30 m destiné à battre des records. La mise à l'eau de ce véritable "avion de chasse océanique" est prévue pour juin 2015.

D.L. avec AFP
Publié le 29/11/2014 sur le site de France 3 Poitou Charentes

La "bête", conçue par le cabinet d'architectes VPLP, n'existe encore qu'à l'état de pièces détachées.

La coque centrale de ce nouveau Macif et sa barre d'écoute sont en cours de finition chez Multiplast, à Vannes (Morbihan), tandis que les flotteurs et les bras de liaison prennent forme chez CDK, à Port-la-Forêt (Finistère).

L'assemblage final sera effectué par CDK Keroman, à Lorient (Morbihan), le mât étant réalisé par Lorima et les voiles par North Sails.
La mise à l'eau de ce puzzle géant en carbone/mousse/nid d'abeilles est prévue pour juin 2015.

Gabart et son équipe sont partis du constat que les grands multicoques actuels -comme Banque Populaire VII, avec lequel Loïck Peyron a remporté la Route du Rhum 2014, ou Spindrift 2 de Yann Guichard, 2e- ne sont pas exploités à leur maximum en solitaire.
Avec Macif, explique Vincent Lauriot-Prévost (VPLP), "on aura un bateau un peu moins puissant mais aussi grand et plus léger (environ 13,5 tonnes, ndlr). Il sera plus facile à mener et exploitable à un meilleur niveau".

Le trimaran sera naturellement équipé de foils et de plans porteurs sur les trois safrans."On va voir comment le rendre un peu plus aérien, moins archimédien, ajoute l'architecte. Mais on y va avec prudence, de façon mesurée".
"Mettre des foils et des plans porteurs sur un bateau, ça permet d'aller plus vite mais aussi de le stabiliser au plan longitudinal et de le sécuriser", souligne Gabart, ingénieur de formation.

Avion de chasse océanique
"Nous sommes partis d'une page blanche. On voulait un bateau très polyvalent. Pas forcément révolutionnaire mais capable de naviguer en mode turbo quand les circonstances le permettent, résume Lauriot-Prévost. L'idée n'est pas de faire voler le trimaran, mais de soulager la coque centrale et le flotteur sous le vent".

Un soin particulier a été apporté à la réduction de la traînée aérodynamique, qui représentera 30 à 35% du total sur Macif. La protection du cockpit -qui sera entièrement couvert- a également été mûrement réfléchie, avec la réalisation d'une maquette en bois à l'échelle 1.
La cellule de vie, réunissant couchage, coin cuisine et instruments de navigation sera placée en arrière de ce cockpit, une disposition très originale.

L'assureur ne veut pas communiquer sur le coût de cet "avion de chasse océanique", mais prévoit d'y consacrer un budget de 5 millions d'euros par an pendant cinq ans.
Macif s'est engagé jusqu'en 2019 dans ce programme, qui devrait compter un tour du monde en 2017-2018 et la prochaine Route du Rhum (2018).

Enfin, dans le cadre d'un "Collectif Ultime" réunissant Macif, Sodebo et Banque Populaire, l'idée de régater autour du globe entre grands multicoques fait son chemin.



Gabart dévoile son trimaran Macif

Par Martin Couturié, 27-11-2014 publié sur le site du Figaro.fr (désolée !)


Le vainqueur en monocoque du Vendée Globe 2013 et de la Route du Rhum 2014 s’est lancé un nouveau défi : s’attaquer au tour du monde en solitaire. Il nous présente son nouveau joyau.
Francois Gabart a présenté ce jeudi les premiers éléments de son trimaran Macif en cours de construction en Bretagne. La coque centrale est en cours de finition au chantier Multiplast à Vannes, les flotteurs et les bras de liaison étant eux construits au chantier CDK à Port la Forêt. Avec ce multicoque de 100 pieds, le vainqueur en monocoque du Vendée Globe 2013 et de la Route du Rhum 2014 s'attaquera au tour du monde en solitaire,  qu'il espère en course avec d'autres bateaux, en 2017. La mise à l'eau de sa nouvelle machine est prévue, elle, en juin
prochain.

« Après quatre ans passés en monocoque 60 pieds, j'avais envie de multicoque, de solitaire, de tour du monde »

Après quatre ans de projet monocoque, le skipper a souhaité se lancer en multicoque. «Ce projet de construction est humainement, techniquement et philosophiquement passionnant. J'aime les bateaux, j'aime la mer. Après quatre ans passés en monocoque 60 pieds, j'avais envie de multicoque, de solitaire, de tour du monde», a-t-il expliqué. Ce trimaran «ne sera pas révolutionnaire mais il sera très polyvalent, selon Vincent Lauriot Prevost, l'architecte. L'objectif a été d'adapter sa puissance à la navigation en solitaire. Il sera plus léger, maniable et un peu plus aérien que les Ultimes actuels.» Avec cependant une originalité à prévoir. Le navigateur et l’architecte réfléchissent à un cockpit quasiment fermé. Le skipper serait ainsi protégé des embruns et aurait tout à portée de mains sans avoir à descendre à l’intérieur du bateau. Sans oublier l’atout sécurité en cas de chavirage du trimaran.
Ce projet coûtera à la Macif 5 millions d'euros par an, deux fois plus que le projet monocoque. «Les résultats de notre partenariat ont été excellents en course mais aussi pour la marque et pour l'entreprise. Les messages de dépassement et de solidarité sont bien passés auprès du grand public. Et le projet a été très bon pour la cohésion interne, constate Jean Bernard Le Boucher, responsable des activités mer du groupe Macif. Et ce n'était pas imaginable de ne pas poursuivre notre partenariat avec François. Les retombées en équivalent achats d'espace ont dépassé les trente millions avec les victoires de François dans le Vendée Globe et la Route du rhum.»

De notre envoyé spécial à Vannes et Port la Forêt, Martin Couturié



Présentation du nouveau trimaran de François Gabart

Ce jeudi 27 novembre, François Gabart s'est rendu sur le chantier de construction de son nouveau trimaran de 100 pieds aux couleurs de la Macif.

Le 28-11-2014 par Chloé Lottret publié sur le site bateaux.com
François Gabart a su porter haut les couleurs de la Macif en décrochant deux prestigieuses victoires avec son 60 pieds Macif. Tout d'abord le Vendée Globe en 2 013 avec un temps record de 78 jours 2 heures 16 minutes et 40 secondes puis tout récemment, la Route du Rhum 2 014 avec une première place chez les Imoca et un nouveau record de référence après 12 jours 4 heures 38 minutes et 55 secondes (Voir l'article).
Dorénavant, c'est un nouveau chapitre qui va s'écrire entre François Gabart etMacif avec la construction d'un multicoque océanique de 100 pieds qui sera le fer de lance du programme Macif Solidarité Mer. Le jeune vendéen sera skipper du trimaran et parrain de ce nouveau programme de course au large.
Actuellement en construction au chantier Multiplast à Vannes pour la coque centrale et au chantier CDK à Port la Fôret pour les flotteurs et les bras de liaison, ce trimaran a coûté 25 millions d'euros à la Macif.




























Un nouveau programme de course au large solidaire
Ce nouveau trimaran repose sur un programme mixant records océaniques en solitaire au profit de causes solidaires, courses et événements pour l'ensemble des publics de l'entreprise (salariés, délégués et sociétaires). Il permettra de mettre en avant les engagements solidaires portés par les différentes activités de la mutuelle que ce soit dans l'éconavigation, la préservation de l'environnement, dans l'accessibilité de l'univers maritime aux personnes en situation de handicap… le tout sans oublier les campagnes de prévention sur les risques en mer. "Ce nouveau challenge sportif à bord du trimaran Macif va me permettre de relever de véritables défis humains et techniques en portant haut les couleurs de la Macif et ses valeurs de solidarité que nous partageons depuis maintenant 4 ans. J'espère que cette nouvelle histoire d'aventurier des mers me permettra une fois de plus de me dépasser et de faire rêver le plus grand nombre" a indiqué François Gabart.


Ce multicoque de 100 pieds destiné à la navigation hauturière en solitaire appartient à la catégorie des Ultimes. Il sera mis à l'eau d'ici l'été 2015 afin que le navigateur puisse se familiariser avec le trimaran géant avant d'entreprendre des grands records en solitaires suivis d'un tour du monde.

Dimensions prévisionnelles
Longueur
30 mètres 
 
Largeur
20 mètres environ
Hauteur du mât 
35 mètres environ
Surface de voiles au près 
600 m2
Surface de voiles au portant 
700 m2

Programme Prévisionnel de course

2015 
Automne : Evènementiel Macif en Méditerranée / Premières tentatives de records

2016
Printemps : Evénementiel Macif en Atlantique
Eté : Record Atlantique

2017 
Printemps : Possible course Atlantique
Eté : Evénementiel Macif / records inshores solo
Hiver : Tour du monde

2018
Printemps : Record Atlantique
Eté : Evénementiel Macif en Manche
Automne : Route du Rhum

2019 : Record autour du monde / Evénementiel Macif



Peyron et Gabart nominés pour le titre de Marin de l’année
Publié sur le site de LINFO.RE
 

Loick Peyron, récent vainqueur de la Route du Rhum, et le jeune François Gabart ont été sélectionnés pour le titre de Marin de l’année qu’attribue la Fédération Française de Voile.

Loïck Peyron, vainqueur toutes classes de la Route du Rhum, et son jeune homologue François Gabart, qui s’est imposé dans cette même course dans la catégorie des monocoques Imoca, ont été nominés pour être sacrés de Marin de l’année. Le titre va être remis le 8 décembre prochain au théâtre Edouard VII à Paris. Les deux hommes font office de favoris face aux autres navigateurs et navigatrices retenus :
- La paire Billy Besson et Marie Riou, championne du monde 2014 en catamaran Nacra 17 (voile olympique) à Santander (Espagne). Déjà champion du monde en 2013, le tandem a également raflé l’or au ‘test event’ de Rio de Janeiro au mois d’août, et est arrivé troisième au championnat d’Europe.

- Antoine Albeau, qui a récemment décroché son 22ème titre mondial de funboard (catégorie slalom) à Nouméa.

- Julien Bontemps, champion du monde 2014 en planche à voile RS:X (voile olympique) à Santander et également vice-champion d’Europe de la spécialité.

- Charline Picon, championne du monde 2014 de planche à voile RS:X à Santander. La jeune femme a aussi gagné cette année une étape du Mondial, un deuxième titre consécutif de championne d’Europe et la médaille d’or au ‘test event’ de Rio.

- Bruno Jourdren, Nicolas Vimont-Vicary et Eric Flageul, qui sont les champions du monde 2014 en Sonar (voile paralympique).

- Delphine Cousin, championne du monde 2014 de funboard (catégorie slalom) pour la deuxième année de suite.

- Et enfin, Thomas Traversa, champion du monde de funboard (vagues) 2014, décroché lors de l’Aloha Classic d’Hawaï. Il est le deuxième français à entrer dans le cercle très fermé des champions de la discipline, après Patrice Belbeoch, il y a 18 ans.












Mardi 18 Novembre 2014



Publié sur le site de Sud Ouest par Patrick Favier 

Qui achètera le bateau "Macif", l'arme fatale de François Gabart ?

  
Le skipper charentais passant au multicoque, son sponsor Macif va vendre le monocoque vainqueur du Vendée Globe 2013 et de la Route du Rhum 2014. Qui en profitera?
François Gabart et son monocoque "Macif" ont mis fin à leur histoire commune vendredi à Pointe-à-Pitre. Une fin en apothéose pour ce duo vainqueur des deux grandes courses à leur programme de quatre ans, le Vendée Globe Challenge (tour du monde) et la Route du Rhum entre Saint-Malo et la Guadeloupe. Leur histoire va continuer, mais séparément. Le destin du skipper Charentais est connu, il se lancera en trimaran Ultime, celui de son "Macif" pas encore.
Ce bateau glorieux sera transporté par cargo depuis Pointe-à-Pitre vers la métropole et il sera vendu en fin d'année à un autre skipper. "Nous savons à qui nous allons le vendre, mais nous l'annoncerons fin novembre. Il faut être certain d'abord du bon état du voilier" nous expliquait Jean-Bernard Le Boucher, responsable du programme voile de la Macif, à la veille du départ, à Saint-Malo. Une affaire facile à conclure : "les candidats à l'achat ne manquaient pas, et je ne pensais pas, il y a quatre ans, obtenir un tel prix du bateau à la fin du programme."
S'il n'est pas entré dans le détail, ni du prix ni de l'acquéreur, M. Le Boucher laissait entendre qu'une demi-douzaine de candidats se sont manifestés. Un chiffre déjà important, d'autant plus que six bateaux ont été construits ou sont déjà en cours de construction dans le but d'être au départ du Vendée Globe 2016.

Quant au prix, il est certain que ce bateau a de la valeur et une cote d'enfer. Construit pour environ 3 millions d'euros sur un plan du célèbre cabinet d'architecte VPLP, "Macif" détient avec François Gabart  une pluie de record dans sa catégorie des monocoques de 60 pieds IMOCA :
- le Vendée Globe en 78 jours et 2 heures
- la Route du Rhum (12 jours et 4 heures)
- la plus grande distance parcourue en 24 heures soit 545,3 milles (près de 1 010 km) pendant   
   le Vendée Globe

De plus, le confortable budget accordé par la Macif a permis d'apporter au bateau déjà bien né de constantes améliorations dans toutes les composantes du bateau (mât, quilles, safran, électronique de bord, voiles) qui en a faitl'avion de chasse de la flotte.
"J'espère qu'il sera ne sera pas largué, qu'il jouera encore la gagne" lors du prochain Vendée Globe déclarait François Gabart en septembre, à La Rochelle, assurant qu'il continuera à suivre le bateau tout au long de sa vie: "Je le suivrai ces prochaines années, je le suivrai dans 20 ans s'il est encore en course." Le Charentais ajoutait que, s'il n'a pas de droit de regard sur le choix du futur skipper, il sait "que la Macif n'en fera pas n'importe quoi, car l'entreprise aussi a une belle histoire avec ce bateau, qu'il sera entre de bonnes mains."

Alors qui ? Passer en revue les skippers potentiels revient à visiter le super plateau qui sera au départ du prochain Vendée. En attendant que Macif révèle le nom de l'acquéreur, voici une petite sélection des possibles futurs skippers de "Macif", qui sera évidemment rebaptisé.
Sont exclus les skippers suivants, qui auront un nouveau voilier (entre parenthèses, sponsors et date de mise à l'eau) : 
 Morgan Lagravière (Safran, janvier)
 Armel Le Cléac'h (Banque Populaire, mars)
 Sébastien Josse (Edmond de Rotschild, mars)
Alex Thomson (Hugo Boss, juin)
Jean-Pierre Dick (Saint-Michel de Virbac, juillet)
Nandor Fa, (Spirit of Hungary, déjà construit)

Plusieurs skippers réputés (donc susceptibles d'avoir le budget) et intéressés par le Vendée Globe 2016 sont au premier rang des favoris :
Charles Caudrelier
Pascal Bidegorry
Yann Eliès
Jean Le Cam
Roland Jourdain
Sam Davies

Caudrelier, Bidegorry, Davies, sont actuellement engagés sur la Volvo Ocean Race, le tour du monde avec escale en équipage, dont Caudrelier a gagné la dernière édition avec Franck Cammas. Selon l'Equipe, Yann Eliès va racheter le "Safran" de Marc Guillemot. Jean Le Cam et Roland Jourdain, deux grands de la course au large, peinaient ces derniers mois à trouver un sponsor. Théoriquement, on ne doit pas y ajouter Jérémie Beyou (qui dispose en "Maître Coq" du frère jumeau de "Macif") ni Vincent Riou (son "PRB" vient de faire l'objet de gros travaux).

Autre catégorie de skippers possibles, les glorieuses surprises. Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, qui lui aussi peinait à trouver un parrain en multicoques mais pourrait se relancer en Imoca, et Franck Cammas. Le petit prince de la voile française à tout gagné ou presque. Il vise actuellement une participation à la prochaine coupe de l'America mais a des difficultés à boucler le budget de 75 millions d'euros. Il souhaite également disputer les Jeux olympiques de Rio, en 2016, dans la catégorie  Nacra 17 (catamaran mixte). Si le premier projet tombait à l'eau, le Vendée Globe, qu'il n'a jamais disputé, pourrait être une option. Il n'en a jamais parlé directement et ne l'a jamais exclue.

Enfin, des skippers moins cotés ont un projet mais n'ont probablement pas les moyens d'acheter Macif : Arnaud Boissières, Kito de Pavant, Fabien Delahaye, Christopher Pratt (MarSail), Thomas Ruyant.

Réponse au plus tard à la fin du mois. 




Publié sur le site de L’Equipe par Anouk CORGE, à Pointe-à-Pitre

Gabart, la boucle dorée

En s'imposant en monocoque sur Macif, vendredi, en Guadeloupe, François Gabart termine un cycle de quatre ans magistral avec le doublé Vendée-Rhum.

«Je vais y aller doucement parce que je suis fatigué.»
Garçon poli et bien élevé, François Gabart a fait honneur au verre de rhum reçu à son arrivée au ponton, vendredi après-midi, heure guadeloupéenne. Une arrivée en premier de sa classe, celle des monocoques de 18,28m. Une première pour une dernière ! Cette 10e édition de la Route du Rhum était en effet la dernière course du blondinet de 31 ans à bord de Macif, son monocoque qui est en vente.

Il a battu de 7h20'3'' le temps de référence des monocoques 60 pieds, établi par Roland Jourdain en 2006. Le skipper a avalé les 3542 milles en 12j.4h38'55 à une vitesse moyenne de 12,10 noeuds. Il bat ainsi de 7h20'3'' le temps de référence des monocoques 60 pieds, établi par Roland Jourdain en 2006.

Mais là n’était pas sa priorité. Il était venu chercher la bagarre, il ne l’a guère eue, puisqu’il a pris la tête de course dès la première bouée, au large du Cap Fréhel, après une grosse heure de course seulement. Vincent Riou, Jérémie Beyou et Marc Guillemot, pas des manchots pourtant, ont bien tenté de contrarier les plans du jeune homme. En vain.

Comme toujours depuis quatre ans dès qu’il s’engage en solo sur une course d’envergure, Gabart a été plus rapide : premier de la Transat BtoB en 2011 (qualificative pour le Vendée Globe), premier du Vendée Globe en 2013 et premier du Rhum 2014. Chapeau l’artiste ! Et à chaque fois, il était bizuth. «C’est important, les premières participations, parce qu’on n’en fait qu’une», glisse-t-il avec malice.

En 2018, il courra la Route du Rhum sur un trimaran de 30m et viendra pour gagner au général.
Avec lui, tout semble facile. «Pourtant ça ne l’est pas. Ce n’est pas parce qu’on est devant que ça l’est», assure François Gabart, le visage marqué mais pas ravagé de fatigue.
«Ç’a été dur mais je venais pour ça, pas pour la facilité.»
Il a été servi puisqu’il a couru la majorité de la course sans spi, parti à l’eau dans la tourmente au large des Açores, en début de course.
«Je voulais être à bloc tout le temps»Ça ne l’a pas empêché de coller un caramel aux petits copains puisque Jérémie Beyou était attendu au moins six heures après lui. «Je voulais faire cette course à fond, être à bloc tout le temps, physiquement comme mentalement. Je n’ai rien lâché.» Comme d’habitude. Ce Rhum dans le rétro, cap désormais sur son nouveau projet : un trimaran de 30m est en construction avec, fin 2017, un tour du monde en course et en solitaire. Une course inédite que son sponsor, Macif, Sodebo et Banque Populaire tentent de mettre sur pied. Puis en 2018, la Route du Rhum dans la catégorie reine, celle des Ultimes. Que cet insatiable aspire à gagner. Toutes classes confondues, cette fois.





Par Martin Couturié, sur le site du Figaro.fr (désolée !) 
Doublé de légende Rhum-Globe pour Gabart

François Gabart entre encore un peu plus dans l'histoire de la voile - AFP
Le skipper du monocoque «Macif» a triomphé en Guadeloupe, après s’être imposé sur le tour du monde.
Vendredi soir, après 12 jours, 4 heures et 38 minutes de navigation et un tour de la Guadeloupe au ralenti, il a levé les bras au ciel. Pour la gloire. Et un doublé de légende. Vendée Globe-Route du rhum. 27 janvier 2013-14 novembre 2014. Les deux plus grandes courses françaises domptées par François Gabart, nouvelle comète de la voile en solitaire. Dans le sillage lumineux d’un certain Michel Desjoyeaux, lui aussi auteur du plus beau des doublés…

En tête de bout en bout
Plus jeune vainqueur (à seulement 29 ans) et recordman du tour du monde sans escale (78 j 2 h 16 min 40 s), François Gabart dégustait son premier Rhum et sa dernière course sur son fidèle monocoque de 60 pieds Macif (avant de changer de catégorie et d’embarquer sur un trimaran de 100 pieds). Le blondinet à la tête bien faite (dedans comme dehors) n’a pas raté sa sortie. Devant de bout en bout. Du cap Fréhel à Gosier. Pas une tête de classement ne lui a échappé. Vorace, insatiable. Les dauphins se sont succédé (Vincent Riou, Marc Guillemot puis Jérémie Beyou), mais aucun n’a réussi à stopper la navigation triomphale.

Élevé au bon grain de la régate (Tornado), Gabart a construit peu à peu son avance. Patient, régulier, intelligent. De 0,12 mille l’après-midi du départ au large de Saint-Malo à 65 milles, vendredi à 12 heures, en passant par 100 milles mardi dernier. Des écarts qui ne lui ont jamais permis de lever le pied d’un accélérateur qu’il maîtrise parfaitement. Jérémie Beyou (Maître CoQ, attendu dans la nuit de vendredi à samedi) et lui se seront battus «comme des chiffonniers», se rappelant les grandes heures de leur duel sur la Solitaire du Figaro. Deuxième de l’édition 2010, François Gabart s’y est révélé avant de changer de braquet (monocoque Imoca) puis de dimension avec son tour du monde record.

Je ne pouvais pas finir mieux avec ce bateau
Le chrono de référence de la Route du rhum (12 j 11 h 58 m 58 s par Roland Jourdain en 2006) a explosé (pour 7 heures et 20 minutes) au terme de cette traversée ultrarapide effectuée essentiellement dans des alizés certes instables mais bien portants.«C’est énorme, c’est la Route du Rhum, ce n’est pas rien, je me suis donné comme jamais. Je ne pouvais pas finir mieux avec ce bateau. Je suis content du résultat et de la façon dont j’y suis arrivé, confiait-il une fois la ligne franchie. J’ai eu un feeling et des sensations géniales. Je sentais quand il fallait attaquer. Je me suis battu pour mener la course de bout en bout. j’avais un haut niveau d‘exigence.» Et le marin d’avouer : «Je termine la course complètement cramé, et pourtant je suis quelqu’un de très en forme. C’est beaucoup plus intense qu’un Vendée Globe, j’ai été à fond tout le temps et il n’aurait pas fallu que ça dure deux jours de plus. A la fois c’est triste de quitter le bateau, mais dans quatre ans je reviens en multi !»
Avant le départ, François Gabart avait avoué au Figaro «être là pour rêver et entraîner d’autres personnes dans notre rêve». Pari gagné. Vingt ans après Laurent Bourgnon, la Route du rhum s’est trouvé un nouveau Petit Prince. Dessine-moi un bateau.





Samedi 15 Novembre 2015


4 Extraits de L'Equipe du jour









Article de La Charente Libre


Transmis par Tatata


Article de La Nouvelle République

 Transmis par Yampierre


Article de Ouest France

Transmis par Cochise




Publié sur le site de RTL

Route du Rhum : victoire et record pour François Gabart en Imoca

Un an après avoir triomphé dans le Vendée Globe, le Charentais inscrit son nom au palmarès de la Route du Rhum dès sa première participation.

Décidément, rien ne résiste à François Gabart. À 31 ans, le skipper de "Macif", grand favori de la catégorie Imoca de cette 10e édition, a remporté vendredi 14 novembre, sous le soleil de Pointe-à-Pitre, sa première Route du Rhum en traversant l'Atlantique en 12 jours, 4 heures, 38 minutes et 55 secondes, battant ainsi de plus de 7 heures le record établi en 2006 par Roland Jourdain.
Surdoué de la voile
C'est un rêve de gosse qui se réalise pour ce surdoué de la voile, skipper professionnel depuis 2008, qui avait eu ses premières émotions de grand large à l'âge de 7 ans en regardant, assis devant la télévision de ses parents, le sacre de Florence Arthaud sur la Route du Rhum 1990. 

Mais au-delà de cette victoire annoncée et confirmée avec brio par ce navigateur au talent fou, François Gabart réalise un doublé historique en remportant la plus célèbre des transats en solitaire vingt et un mois après avoir triomphé sur le Vendée Globe. À ce jour, seuls Michel Desjoyeaux, son mentor, avait réalisé cet exploit en 2002 précédé par Titouan Lamazou douze ans plus tôt. Mais Gabart fait encore mieux en emportant le Vendée Globe et la Route du Rhum, deux courses mythiques auxquelles il s'engageait pour la première fois, deux courses où il fait tomber le record de temps en course.

  
Je sentais bien le bateau. Dès la Manche, j’ai attaqué

Pour sa dernière apparition en Imoca sur ce bateau désormais auréolé du plus beau palmarès (François Gabart barrera dès l'an prochain un trimaran Ultime de 100 pieds), le skipper de "Macif" a donc tenu son rang de grand favori en menant de bout en bout la flotte des monocoques. 

"Je suis content de ce que j’ai fait. Je sentais bien le bateau. Dès la Manche, j’ai attaqué. J’ai eu des problèmes techniques dans le golfe de Gascogne, des moments difficiles, mais je n’ai pas lâché. Quant à ma condition physique, je m’impressionne moi-même dans ma capacité à récupérer vite avec la chance de n’avoir jamais eu le mal de mer de ma vie". 
C'est ma dernière navigation avec ce bateau. C'est juste énorme

Pour sa première Route du Rhum, François Gabart a donc gagné avec panache, comme il l'avait fait pour son premier Vendée Globe. "Il y a quatre ans, j'étais là en spectateur. Avec 'Macif', on a lancé ce projet Imoca, on a construit ce bateau, j'ai fait le tour du monde avec et là c'est ma dernière navigation avec ce bateau. C'est juste énorme"


Publié sur Adonnante.com

Ce vendredi 14 novembre à 18 heures 38 minutes et 55 secondes, François Gabart a franchi la ligne d’arrivée de la 10e Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Le skipper de MACIF a mis 12 jours 4 heures 38 minutes et 55 secondes pour boucler le parcours de 3 542 milles à la vitesse moyenne de 12,10 nœuds. Il a parcouru en réalité 3963 milles à 13,54 nœuds de moyenne. François Gabart bat de 7 heures 20 minutes et 3 secondes le temps de référence des IMOCA détenu depuis 2006 par Roland Jourdain (12 jours 11 heures et 58 mn).
Pour sa première participation à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, François Gabart a brillé, comme il a brillé sur son premier tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. C’est à croire que les grandes premières lui réussissent. Sur la 10e Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le skipper de MACIF a une fois de plus démontré qu’il maîtrisait parfaitement l’exercice de la course au large en IMOCA. Alors qu’il avait finalement peu navigué sur MACIF depuis la Transat Jacques Vabre 2013 (abandon pour démâtage), le marin de 31 ans, à bord d’un bateau qui a évolué pour rentrer dans la nouvelle jauge, a toujours été plus rapide que ses concurrents, poussé dans ses retranchements par un Jérémie Beyou (Maître Coq) combatif.

François Gabart, formé à la rigueur de l’olympisme et à l’exigence du circuit Figaro Bénéteau, navigue en maître… des entraînements à Port-La-Forêt, à la régate océanique. Le charentais survole la flotte, affiche une vitesse surprenante, règle ses voiles au poil près, barre avec talent et gère parfaitement sa course… Dès la ligne de départ à Saint-Malo, MACIF donne le ton. Il est devant, les autres vont devoir s’accrocher ! Ils sont quatre favoris, quatre IMOCA capables de remporter le graal : MACIF, PRB, Safran et Maître Coq. Dans la baston du début de course, François Gabart prend les devants poursuivit par Vincent Riou (PRB) 7 milles derrière, pile dans sa trajectoire. Mais le duel s’arrête rapidement. Le 3 novembre, Vincent décroche pour une avarie grave : la cloison structurelle, support de la barre d’écoute de grand-voile, se décolle, le ballast se vide dans le bateau, PRB doit rentrer à Port-La-Forêt. François perd un redoutable concurrent mais la régate bat son plein en approche de l’archipel des Açores : Maître Coq (Jérémie Beyou) et Safran (Marc Guillemot) sont bien dans le match. C’est tout ce que le skipper de MACIF est venu chercher : la bagarre !

Au sud de l’archipel des Açores, Jérémie Beyou devient dangereux, alors que Marc Guillemot décroche pénalisé par de multiples avaries. Des avaries, tous en connaissent, mais seul François tait ses tracas : « Tout va bien à bord de MACIF ! ». Un œil dans le rétroviseur, le pied sur l’accélérateur, François Gabart aime le jeu de la régate.
Le 12 novembre, 800 milles avant la ligne d’arrivée, dans des alizés capricieux, MACIF creuse l’écart et parvient à distancer Maître Coq de 100 milles. Une course parfaite pour une dernière en IMOCA ! François va désormais s’attaquer aux records en solitaire sur son nouveau maxi trimaran.

« C’est énorme, c’est la Route du Rhum, ce n’est pas rien, je me suis donné comme jamais. Je suis content du résultat et de la façon dont j’y suis arrivé. Le projet a été lancé il y a quatre ans, j’ai fait un tour du monde et aujourd’hui, je ne pouvais pas finir mieux avec mon Imoca Macif. Je savais que c’était la fin d’une partie de ma vie avec lui, on a vécu de belles choses. Je voulais vivre une Route du Rhum avec les mêmes émotions que sur le Vendée Globe. Je me suis régalé, c’est de la superbe course au large en solitaire. J’ai appris encore.
Les temps changent, les temps passent, je ne sais pas si cela a un intérêt de comparer les temps de traversée. Mais c’est vrai que si on m’avait dit ça il y a quatre ans, je ne l’aurais pas cru. Ce n’est pas parce que tu es en tête que c’est facile, au contraire. Je me suis battu pour mener la course de bout en bout. C’est très personnel, ce n’est pas vis-à-vis de la concurrence, mais je me suis mis la barre très haut, j’avais un haut niveau d‘exigence. Quand Vincent (Riou – PRB) est parti, j’aurais dû être content, mais j’étais déçu car je savais qu’on allait faire une belle bagarre, aux entraînements, on se tirait la bourre. Je n’ai pas réfléchi dix secondes que déjà Jérémie était derrière moi. J’ai juste créé la distance il y a trois jours ; peut-être parce que j’étais plus en confiance avec le bateau. J’ai eu un feeling et des sensations géniales, j’étais bien. J’arrivais à sentir à la barre le bon matossage d’une voile ou une algue dans le safran. Je sentais quand il fallait attaquer.
J’ai beaucoup barré depuis les Açores, plus que la moitié du parcours. Je voulais aller vite. J’ai perdu mon spi aux Acores, juste après le passage du front. Donc je n’avais plus le choix, il fallait que je sois plus rapide que Jérémie, car je savais qu’à la fin ça allait être poussif. Sur le dernier bord, je savourais, je pensais à la suite. A la fois c’est triste de quitter le bateau, mais dans quatre ans je reviens en multi ! »






Mercredi 12 Novembre 2014


Article publié sur le site macif course au large
MACIF PREND LE LARGE

Après dix jours de course, le skipper de MACIF peut être heureux du chemin parcouru depuis le départ de Saint-Malo et doit l’être encore plus ce matin ! En effet cette nuit, MACIF a allongé la foulée et a doublé son avance sur Maître Coq, désormais relégué à 78,8 milles de son tableau arrière au classement de 8 heures. 
A 614 milles de l’arrivée, le duo homme - machine ne semble faire plus qu’un et arrive à naviguer de façon juste dans des conditions toujours aléatoires avec le passage de grains orageux assez forts dans ce régime d’alizés perturbés. François Gabart fait corps avec son bateau, ressent le moindre mouvement, à-coup, bruit de son 60 pieds ce qui lui permet pour le moment, de naviguer à l’instinct entre les grains à près de 14 nœuds contre 12,8 nœuds pour Jeremie Beyou, il contient ainsi de belle manière les assauts de son concurrent direct. L’objectif de ces deux prochains jours sera de conforter cette avance avant l’arrivée en Guadeloupe pour attaquer le tour de l’île avec un bon matelas d’avance pour continuer de profiter de ces instants uniques de navigation en solitaire ! 
François Gabart joint à la vacation ce matin : «  Les nouvelles sont sympas, j’ai de la glisse depuis quelques jours, les conditions sont sympas. Mais je navigue toujours dans des grains : il faut être vigilant, j’ai slalomé entre les nuages depuis début de la nuit. La fin de journée d’hier a été magnifique avec une longue houle, cela surfait bien, le coucher de soleil était somptueux. Les conditions météo sont très plaisantes pour faire du bateau à voile. Dans le détail, on ne se retrouve pas très loin de la route : il est peu probable qu’il y ait des écarts importants par rapport à la route directe. Les alizés sont là mais à l’heure actuelle, cela tourne avec les nuages et les grains. Je vois toujours la lune quand il n’y pas les nuages mais il y a aussi des éclairs partout : c’est impressionnant, je n’entends pas le bruit du tonnerre. Est-ce possible d’avoir un éclair sans tonnerre en zone tropicale ? Il y a la lumière en permanence. J’ai l’impression que l’orage pète dans tous les sens... »


 Article publié sur le site officiel de la Route du Rhum
A 500 milles du but

Vendredi 14 novembre, aux alentours de 14 h (heure locale), est attendu le dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart sur MACIF. L'homme de tête de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en IMOCA depuis le départ de Saint-Malo conforte ce midi son avance : 90 milles le séparent de Jérémie Beyou (Maître Coq). Le bougre continue d'avaler les milles plus vite que tout le monde : 347 milles ces dernières 24h, contre 306 milles pour Jérémie et 309 pour Marc Guillemot (Safran).


Poussé dans ses retranchements par un Jérémie Beyou ultra combatif, François Gabart n'a jamais lâché la pédale de l'accélérateur mais toujours gardé un œil dans le rétroviseur. Mais, à 500 milles de l'arrivée, on voit mal ce qui pourrait arrêter le skipper de Macif jusqu'à la ligne d'arrivée en Guadeloupe.
En approche des Antilles, les solitaires vivent leurs derniers jours de course sur le pont, dormant peu, manœuvrant beaucoup, réglant tout le temps,  malmenés par des lignes de grains, lesquels décidément ne les lâchent plus depuis le sud des Açores. Au jeu des trajectoires, celle de Gabart demeure la plus tendue, contrairement à Louis Burton (Bureau Vallée) très décalé dans le Sud, aujourd'hui contraint d'empanner pour se recaler vers le nord de la Guadeloupe, idem pour Armel Tripon (For Humble Heroes), peu rapide ce matin). A 1000 milles du leader, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique – AFM téléthon) poursuit sa route tout en gérant ses bobos et celui du bateau. Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), positionné très sud, navigue avec beaucoup de plaisir dans les alizés non loin des premiers Class40.

Article publié sur le site de la CHARENTE LIBRE
Route du Rhum: Gabart, "rêve de la plage"

En tête des monocoques, le skipper charentais, qui devrait arriver vendredi après-midi, est toujours à la lutte avec Jérémie Beyou.
François Gabart espère remporter sa première route du Rhum.. PHOTO/Photo archives DR
François Gabart (Macif), en tête des monocoques Imoca (18,28 m) dans la Route du Rhum, a avoué "rêver de la plage", hier à quelque 786,5 milles de l’arrivée à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), prévue vendredi à la mi-journée par les organisateurs.
"Je suis concentré, à fond, a-t-il dit. Ça approche mais il reste du chemin et c’est serré avec Jerem" (Jérémie Beyou), 2e à une soixantaine de milles dans son sillage hier à 20 heures (heure française).

"Ça va être dur d’être à fond jusqu’à la fin mais je n’ai pas le choix et c’est ce que j’étais venu chercher", a-t-il poursuivi au cours d’un entretien radio avec quelques journalistes. "Il va falloir aller vite au cours des deux prochains jours... et forcément avoir un peu de réussite car le tour de la Guadeloupe n’est jamais simple, surtout de nuit".
Interrogé sur les options tactiques encore possibles d’ici à l’arrivée, le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 a répondu qu’il n’en restait "plus trop" mais qu’il pouvait encore y avoir "quelques petits décalages".

Gabart, 31 ans, a expliqué avoir bâti son avance sur Beyou (Maître Coq) par le fait qu’il avait "beaucoup barré". "Ça fait la différence, a-t-il indiqué, ajoutant que son équipe et lui avaient "pas mal bossé sur les voiles" avant le départ. "C’est (particulièrement) important aux allures portantes".
"C’est loin d’être évident. Je peux arriver (dans le nord de la Guadeloupe, qu’il va devoir contourner, ndlr) avec 45 milles d’avance" et être rattrapé, a-t-il expliqué en réponse à une question sur le nombre de milles d’avance qui lui permettrait de souffler un peu et de moins craindre un retour de Beyou.
"C’est très fragile d’être en tête et ça rend la victoire d’autant plus belle", a-t-il souligné. "Si je peux arriver avec 10 m, 20 m d’avance, je serais heureux".
Gabart s’est aussi déclaré "impressionné par la capacité de l’homme à ne pas dormir". "Dès qu’on a 5 minutes, a-t-il expliqué, on dort comme en (classe) Figaro: quelques minutes" par ci, par là. "Je ne dors pas beaucoup mais ça va plutôt bien".


Article publié sur le site de LA CROIX
Mano a mano en tête des monocoques de la Route du Rhum

Si les grands multicoques sont presque tous à bon port, le suspense pour la victoire reste entier dans la catégorie des grands monocoques entre François Gabart et Jérémy Beyou, qui se marquent de près.

À quelques heures de l’arrivée, la victoire se jouera sur des manœuvres tactiques, que ces deux compères d’entraînement ont répétées bord à bord bien des fois.
Trois heures d’écart séparaient mardi 11 novembre François Gabart et Jérémie Beyou, les deux leaders de la Route du Rhum dans la catégorie Imoca, réservée aux grands monocoques de 18 mètres, identiques à ceux qui ont participé au dernier Tour du monde en solitaire.
Sauf mauvaise fortune de mer pour l’un ou pour l’autre, de moins en moins probable à l’approche des Caraïbes, la victoire devrait se jouer entre ces deux skippeurs avec, à l’arrivée attendue jeudi soir, un écart potentiellement plus resserré encore.
À suivre ces deux bateaux depuis le départ de Saint-Malo, on pense inévitablement aux 28 minutes qui séparèrent, en 2006, le vainqueur Roland Jourdain de son dauphin Jean Le Cam dans cette même catégorie.

GUERRE DES NERFS
« Contrairement à ce qui se passe chez les grands multicoques de tailles très différentes, les écarts sont toujours resserrés entre les Imoca, qui sont proches techniquement les uns des autres », explique Christian le Pape, patron du Pole France de course au large, où les deux leaders s’entraînent tous les deux.
Ses deux poulains, qui se sont aiguisés les sabots sur le même plan d’eau ces dernières années, se livrent depuis quelques jours une concurrence essentiellement tactique, portant sur le choix de la route.
Les deux bateaux construits par le même bureau d’architecte ont des performances comparables, même si celui de François Gabart, plus récent, est un peu plus rapide. Il leur reste donc à mener en ce moment la guerre dite de l’abattage : ils font tour à tour mine « d’abattre », un terme marin signifiant qu’on se laisse plus porter par le vent quitte à s’éloigner de la route la plus directe, tentant ainsi de perturber la stratégie de l’autre.
C’est donc sur la table à carte que ces jeunes loups de mer (31 ans pour François Gabart, 38 pour Jérémie Beyou) se disputent la plus belle des Transats en solitaire, avec l’aide de leurs routeurs météo, ces assistants restés à terre qui les aident à choisir le bon cap.
Vainqueur du dernier Tour du monde en solitaire, François Gabart est beaucoup plus connu que Jérémie Beyou, qui avait dû abandonner sur avarie. Mais au chapitre de la régate bord à bord, ce dernier a un palmarès plus étoffé. Il fait partie du club restreint des multiples vainqueurs de la Solitaire du Figaro, dans laquelle les marins se mesurent à armes égales sur des bateaux identiques. Jusqu’au dernier souffle de brise en vue de la Guadeloupe, la lutte devrait rester rude.
Jean-François FOURNEL



Article publié sur le site de France 3 POITOU CHARENTE
Route du Rhum : F. Gabart à deux jours de la Guadeloupe

Le Charentais a encore augmenté son avance en tête de la catégorie Imoca sur son poursuivant direct Jérémie Beyrou. Il est attendu vendredi matin à Pointe à Pitre.
Par Bernard Dussol
Publié le 12/11/2014

Ligne d'arrivée en point de mire pour François Gabart qui a augmenté son avance sur ses poursuivants la nuit dernière. Voici un extrait de la vacation radio enregistrée cette nuit.

Avec Jérémie (Beyou, ndlr), je pense que nous étions dans les mêmes conditions, nous avons été un peu malmenés la nuit dernière après avoir traversé une grosse zone d'orages. C'est très joli mais très impressionnant ! Il y avait des éclairs partout, du vent fort mais instable, ça tournait dans tous les sens… Parfois, il y avait de gros grains, des trombes d'eau et derrière, des trous de vent, plus rien du tout. Mais cela devrait être un peu plus calme dans les heures qui viennent. Le vent rentre à nouveau, la mer s'assagit. Il ne fait pas si chaud, contrairement à hier, on navigue sous un voile gris, ce qui n'est pas désagréable.»
« Je suis toujours concentré, à fond ! L'arrivée approche mais il reste du chemin, un peu plus de 800 milles (1 480 km) et ce n'est pas rien ! Même si cela ne devrait pas être trop compliqué d'un point de vue stratégique, ce n'est jamais du tout droit ; il y aura des décisions à prendre en termes de trajectoires, de choix de voiles. Et surtout, il reste des milles et nous nous battons comme des chiffonniers avec Jérémie pour le gain de ces milles ! C'est ce que je suis venu chercher sur cette Route du Rhum, je voulais me donner sans retenue. Si Jérémie était à 150 milles, ce serait plus dur d'être à fond tout le temps, jusqu'à la fin. Là, je n'ai pas le choix et j'en suis ravi ! Une partie de moi voudrait que ce soit un peu plus simple, mais au fond de moi, j'ai envie que ce soit difficile et que cela le soit jusqu'au bout. »











Mardi 4 Novembre 2014



Article publié sur le site de France TV Sport le 1er novembre

François Gabart, vainqueur à 29 ans, en janvier 2013, de la dernière édition du Vendée Globe, ne cache pas son impatience de prendre le départ de la Route du Rhum, mais refuse le statut de favori de la classe Imoca (monocoque de 18 m). Il rêve néanmoins de réaliser un doublé incroyable, en s'alignant la célèbre transart en solitaire. Il prendra le départ dimanche du côté de Saint-Malo.

Après le Vendée Globe, êtes vous prêt à réaliser un super doublé et à gagner la Route du Rhum en Imoca ?
FRANÇOIS GABART: "En tous les cas, je me suis préparé pour ça. Ça fait quatre ans que je sais que je vais faire cette course, quatre ans que je m'y prépare. On va tout faire pour que ce soit la course la plus belle possible. Il y a un super plateau, des beaux bateaux et des beaux marins en face de moi. Et je sais qu'il va falloir se battre jusqu'au bout et que ça va être difficile."

On vous sent impatient...
F.G: "Oui, ça fait quatre ans que je pense à ça et je suis prêt. J'ai envie d'y aller."

C'est aussi important de remporter la Route du Rhum que le Vendée Globe ?
F.G: "C'est important de réaliser ses rêves. Je rêve du "Vendée" et du "Rhum" depuis que je suis tout petit. Je n'ai pas forcément rêvé de les remporter, mais rêvé d'y participer. Ce sont deux courses extraordinaires, différentes (un Tour du monde pour l'une et une traversée de l'Atlantique pour l'autre) et pour moi, c'est de l'ordre du rêve de gamin. Je suis conscient que c'est juste fabuleux de pouvoir vivre ça. La Route du Rhum, c'est un marin tout seul qui va traverser l'Atlantique, dans des conditions difficiles, ce n'est pas rien. L'histoire a montré qu'à chaque fois il y a eu des courses magnifiques. Moi, en tant que sportif et marin, je suis fasciné par cette course."

Etes-vous l'homme à battre ?
F.G: "Je fais partie d'un des hommes à battre, oui, mais je ne suis pas le seul. On est plusieurs à être dans le coup."

Quelles conditions de mer prévoyez-vous ?
F.G: "Musclées au début. On va sortir de la Manche au près, avec du vent  fort, ça ne va pas forcément être très rapide parce qu'on sera face au vent. Mais très rapidement, a priori, on va se retrouver avec du vent fort au vent de travers, donc des conditions où les bateaux vont vite mais sont aussi malmenés parce qu'il y aura beaucoup de mer et beaucoup de vent. Donc, ça va être assez difficile, mais probablement rapide."

Qu'est-ce qui peut faire la différence ?
F.G: "La difficulté sur un bateau de course, c'est de gérer tous les paramètres de la performance, gérer tout le bateau et ne rien oublier."

Et le paramètre skipper... Vous sentez-vous êtes en pleine forme ?
F.G: "Oui, je suis en pleine forme, j'ai préparé le bateau mais je me suis préparé aussi. J'ai envie et physiquement je suis prêt pour rentrer dedans. Là, on est à terre dans le confort de la vie terrestre, mais il va falloir tout de suite attaquer, tout en restant performant pendant 10 ou 15 jours. Donc c'est  vrai, il faut gérer le bateau et le bonhomme pour être prêt à livrer bataille jusqu'à la fin. C'est l'enjeu de cette Route du Rhum."






Article publié le 31 octobre sur le site de Metronews

Route du Rhum : Dans la valise de François Gabart

Plus de 6 559 kilomètres séparent Saint-Malo de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe et pour tenir le cap, François Gabart, aux commandes de Macif, catégorie IMOCA, n'a rien laissé au hasard. Dans sa valise de 22kg, l'essentiel a trouvé sa place mais les petites choses qui lui font plaisir aussi. Revue de détails.

► Connecté : Avec ses 20 Go de musique, il a de quoi tenir. ''Je pourrais faire Saint-Malo Pointe-à-Pitre en quinze jours sans avoir à écouter deux fois le même morceau'' reconnaît celui qui vise la victoire. Toutefois, il avoue que 5 à 10% de sa playlist suffiront pour la traversée. Connecté, le marin l'est à plus d'un titre. ''Ce n'est pas toujours facile d'être seul, alors je filme souvent pour partager ce que je vis'' confie le skipper. Equipé de 8 caméras (dont 1 Gopro et 1 Drift), il pourra échanger avec les 8814 fans de la page Facebook Macif Solidarité Mer et les 4898 abonnés à Twitter @Macif60. Trois téléphones, 4 VHF, 2 appareils photos et 3 logiciels de navigation complètent son attirail.

► Résistant : Avec une condition et un physique dignes d'un marathonien, François Gabart, 31 ans, (1m71 pour 67kg) devra tenir le choc pour battre le record de la traversée détenu par Lionel Lemonchois en 7 jours 17 heures et 19 minutes. Au programme, 2 heures de sommeil au minimum par jour. Mais en moyenne, ''la vérité se tiendra entre 2 et 5 heures. La Route du Rhum est une course de fond, cela reste de l’endurance. C’est plus rapide que le Vendée Globe qui s'apparente à de l’ultra endurance. Je ne connais aucun autre sport dont la compétition dure aussi longtemps'', plaisante-t-il à quelques heures du départ. Et pour veiller aux grains, le marin programme sur ses deux ordinateurs une multitude d'alarmes et de réveils.

► Gourmand : La nourriture est une chose importante pour le navigateur. Contrairement à d'autres marins, il ne mange pas lyophilisé et consacre, de fait, du temps à la préparation de ses repas. En plus de ses 15 briques de lait de soja, il a casé dans son espace cuisine : 15 sacs contenant 3 repas et 2 collations, soit 3 500 kcal /jour, 20 sachets de thé, 2 litres d’eau par jour et 1kilo de chocolat. ''Le chocolat est obligatoire sur Macif. Je ne mange que du noir, mais avec des variantes : noisettes, amandes… J’ai exclusivement à bord des choses qui me font du bien !'', précise le gourmet. En cas de gros temps, il se contentera de substituts de repas.

► Organisé : Pour ne jamais se laisser surprendre, il embarque aussi : 4 tenues techniques, 1kg de résine, 1 masque de plongée, 4 lampes frontales, 1 moulin à café, 2 tubes de dentifrice, 1 gilet de sauvetage, une corne de brume, 40 doses de collyre entre autres.





Article publié sur le site du Monde le 1er Novembre

Il y a deux ans, François Gabart était encore un jeune marin inconnu du grand public. Sa victoire dans le dernier Vendée Globe lui a offert une notoriété qu'il étrenne encore sur les quais de Saint-Malo, d'où partira la 10e Route du rhum, dimanche 2 novembre, à 14 heures. Quelques jours avant sa première participation – et sa dernière sur Macif dans la classe Imoca (monocoques de 60 pieds) –, le jeune skippeur n'a pas peur de se classer dans le groupe des favoris.

On vous retrouve sur votre monocoque Macif après une transat Jacques-Vabre manquée avec Michel Desjoyeaux [abandon sur démâtage au large du Brésil], quel est votre sentiment avant de vous lancer sur cette Route du rhum ?
François Gabart : On a changé de mât depuis. Il est plus léger, plus solide et plus performant que celui du Vendée Globe. C'est toujours difficile d'abandonner une course. La Jacques-Vabre reste un échec mais un échec ponctuel et relatif. Si on revient à la dimension du projet, qui était sur quatre ans, les risques, qu'on a pris sur ce mât [changé juste avant la Jacques-Vabre], nous ont permis de comprendre plein de choses et d'en refaire un plus performant. Sinon, je n'ai pas vraiment le sentiment d'avoir quitté Macif. Ça fait plusieurs mois que je me prépare pour cette Route du rhum.

Qui sera votre première...
La dernière fois, que j'étais venu à Saint-Malo, c'était pour la Route du rhum 2010. Je travaillais avec Michel Desjoyeaux sur Foncia. Cette fois, ce sera la première que je vais concourir. Saint-Malo est un endroit assez fort, qui ne laisse pas indifférent. On sent qu'il s'est passé plein de choses ici.

Est-ce qu'on peut comparer la Route du rhum à un 100 mètres et un Vendée Globe à une course de fond ?
La notion d'échelle n'est pas forcément celle-là. La Route du rhum est plutôt un marathon. Ça reste tout de même une course de dix à quinze jours. On ne fait pas ça en apnée ! Il va falloir manger, dormir, probablement réparer. Quinze jours, c'est long. C'est plus court qu'un Vendée Globe, qui serait plutôt un ultratrail ou une course de 100 kilomètres – si on garde la métaphore de la course à pied – mais le Rhum reste une course d'endurance.

Les bookmakers vous donnent favoris dans la classe Imoca. Est-ce une pression supplémentaire ?
Si les courses se faisaient par les bookmakers, il n'y aurait plus de courses. Le favori ? Je n'en suis pas certain. Derrière moi, Vincent Riou sur PRB a fait de très bons temps à l'entraînement. Je ne me considère pas plus favori que lui. Mais oui, je fais partie du groupe des favoris, avec Jérémie Beyou, sur Maître Coq, et MarcGuillemot, sur Safran. Je ne me le cache pas.

Est-ce votre dernière course en monocoque ?
Sur ce bateau, c'est sûr que ce sera la dernière. Avec Macif, on a la chance departir sur un nouveau projet en multicoque [un trimaran de la classe Ultime de plus de 100 pieds]. Donc, je sais déjà que dans quatre ans, je serai sur le départ de cette course sur un beau multicoque. C'est une assurance que pas beaucoup de skippeurs ont aujourd'hui.

Pourquoi vous êtes-vous lancé sur ce projet de multicoque de plus de 100 pieds (31 mètres) ?
Je vois vraiment le multicoque comme l'avenir de la voile et de la course au large. Ce sont des supports qui vont vite. Et c'est ce qui m'intéresse. Pour moi, c'est la continuité d'un rêve. J'ai toujours dit que je rêvais de faire le Vendée. Je l'ai fait. J'ai toujours aussi rêvé de faire le Rhum. L'autre rêve que j'ai, c'est de faire le tour du monde en multicoque en solitaire. Et je suis ravi de pouvoir le faire d'ici peu.

Est-ce qu'il existe aujourd'hui un modèle économique pour pérenniser une classe Ultime ?
Il faut que le projet fonctionne économiquement, c'est une obligation. Dans la course au large, en France, on a la chance d'avoir des projets qui fonctionnent grâce au sponsoring. Sur les quatre-vingt-onze bateaux, il y a peut-être quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la flotte qui sont financés sur ce modèle. Et ils s'y retrouvent. La rentabilité est très très bonne.
Sur le Vendée Globe, Macif a eu une retombée de 20 millions d'euros d'équivalent d'achat d'espaces publicitaires pour un investissement bien moindre. Les gens aiment cette dimension, un peu extraordinaire, de voir un homme sur un grand bateau traverser l'Atlantique ou faire un tour du monde. Donc, encore plus sur des trimarans hors normes. Mais le sponsoring reste un pari risqué, parce que c'est toujours plus simple d'acheter des pubs à la télé.

On entend des personnes vous saluer ou même vous remercier des pontons. Le Vendée Globe vous a-t-il changé la vie ? 
Quand j'étais venu il y a quatre ans, je pouvais passer plus facilement incognito !





Article publié sur le site de L'Equipe le 1er novembre

François Gabart nous éclaire sur cette édition 2014. (Caron/L'Equipe). (L'Equipe)
(Photo Caron/L'Equipe)
A 31 ans, François Gabart prend dimanche le départ de sa première Route du Rhum. En monocoque, sur Macif, à la barre duquel il a gagné le Vendée Globe en 2013. Ce sera sa dernière course sur ce bateau qui est mis en vente. Ensuite, le Charentais installé en Bretagne se concentrera sur la fin de la construction d’un trimaran d’une trentaine de mètres, destiné à tenter des records. Mais aussi programmé pour participer à la Route du Rhum 2018 dans la catégorie reine, celle des Ultimes. De fait, Gabart a déjà un regard avisé sur les concurrents engagés sur ce Rhum 2014. PourL’Equipe, il a accepté de faire « un jeu et joueur » des huit trimarans Ultimes. Mais il n’a pas souhaité faire un pronostic car en bon marin, il connaît trop les impondérables de son sport (météo, avarie…).
SPINDRIFT 2 (40m conçu pour l’équipage, skippé par Yann Guichard) : « C’est un bateau exceptionnel. C’est compliqué, ambitieux, courageux de le mener en solo. Je ne prends pas Yann pour un dingue car il est loin de l’être. C’est un projet qu’il a mené raisonnablement. Ce ne sera pas facile mais comme ça va l’être pour les 90 autres engagés.»

BANQUE-POPULAIRE (31,50m conçu pour l’équipage, vainqueur de l’édition 2010 avec Franck Cammas sous les couleurs de Groupama, skippé cette fois par Loïck Peyron) : « Je suis fan de Loïck, j’ai énormément d’admiration pour tout ce qu’il a fait depuis trente ans. Il a la machine la plus aboutie qui a déjà fait la course et l’a gagnée. Loïck n’a pris le projet que deux mois et demi avant le départ (pour remplacer Armel Le Cléac’h blessé), le défi n’est pas simple. Mais il l’aborde avec humilité et sérieux. Il est malin et va faire ça en finesse.»
«Je suis fan de Loïck (Peyron), j'ai énormément d'admiration pour tout ce qu'il a fait depuis trente ans»SODEBO (31m, skippé par Thomas Coville) : « Contrairement à Loïck, Thomas a beaucoup navigué sur un bateau très performant mais plus récent. Il n’y a donc peut-être pas le même niveau de fiabilisation. Mais c’est un bon cocktail bateau-skipper.»

IDEC (29,70m, skippé par Francis Joyon) : « Joyon, c’est le roc ! Clairement son bateau est plus vieux que les autres (mis à l’eau en 2007), il est donc moins performant, au moins sur le papier. Mais Francis nous surprend à chaque fois. Il en est encore capable.»
PRINCE DE BRETAGNE (24,38m, skippé par Lionel Lemonchois, vainqueur en 2006 dans le temps record de 7 jours 17h19’6’’) : « Il n’a pas le bateau aussi compétitif que les grands mais Lionel a la capacité pour gérer les  multicoques rapides. Il a prouvé sa capacité à aller de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre assez rapidement !»

LES TROIS MOD 70 (21,30m, Edmond de Rothschild de Sébastien Josse, Oman de Sidney Gavignet et Paprec-Recyclage de Yann Eliès) : « Tout dépendra des conditions météo qui leur permettront ou pas de tirer leur épingle du jeu. Les trois sont des supers marins. Sébastien est un des meilleurs en solitaire et il a beaucoup navigué sur ce bateau. Sidney a beaucoup d’expérience aussi, plus que Yann (qui a pris le projet au printemps dernier).»





Article publié sur le site du Point le 2 novembre


Dans cette nouvelle édition de la Route du rhum, il y a d'abord les géants, ces trimarans baptisés Ultimes qui devraient défier les lois du temps. Deuxième catégorie, mais pas la moindre en matière de compétitivité : les Imoca. Ces bateaux de 60 pieds, qui devraient rallier la Guadeloupe en dix à quinze jours, présentent l'un des plateaux les plus relevés de la compétition. À leur bord, les trois derniers vainqueurs des plus prestigieuses des courses : Jérémie Beyou (Maître Coq, la Solitaire du Figaro), Vincent Riou(PRB, Transat Jacques Vabre) ainsi que le plus jeune vainqueur du Vendée Globe, François Gabart (Macif). À proximité des pontons sur le port de Saint-Malo, ce dernier continue à goûter à la popularité après son exploit l'an dernier. Mais l'homme sait rester simple, conserve "l'envie de donner toute son énergie" et de tout faire pour revivre la joie de son sacre aux Sables-d'Olonne. À l'âge de six ans, la traversée de l'Atlantique avec ses parents l'avait déjà mené en Guadeloupe. Quelques semaines plus tard, il assistait derrière son poste de télévision à la victoire de Florence Arthaud (1990). C'est désormais à son tour de prendre part à la Route du rhum. Pour Le Point.fr, il revient sur les préparatifs avant le départ et se projette déjà sur son prochain défi, en multicoque.


Le Point.fr : Il s'agit de votre troisième transat en solitaire, mais de votre première Route du rhum. Comment l'abordez-vous ?
François Gabart :Avec enthousiasme. Certes, c'est une grande première pour moi, mais j'apprécie de découvrir des courses, des parcours. Même si je suis bizu, j'ai mes chances : nous nous sommes beaucoup préparés avec toute l'équipe et nous sommes prêts. Il n'y a pas de pression particulière : j'ai eu la chance de vivre de belles choses, il faut rester sur la même dynamique.

Qu'est-ce qui change dans l'approche entre la préparation de la Route du rhum et du Vendée Globe, que vous avez gagné il y a deux ans ?
Ça change très peu. Il s'agit toujours d'une course de voile. Une course longue - entre 10 et 15 jours - où il faut gérer l'endurance, le bateau... Le temps de préparation est finalement assez proche, même si le Vendée Globe reste un tour du monde, beaucoup plus long qu'une traversée de l'Atlantique.

Vous avez beaucoup développé votre monocoque. Qu'est-ce qui a changé à bord ?
Il y a pas mal de changements : pas la coque bien sûr, mais tout ce qui se greffe au bateau. Nous avons refait le mât afin qu'il soit plus solide. La dérive, la quille, le safran, les ballasts sont également nouveaux. Ce sont plein d'éléments qui, assemblés, permettent d'être compétitif. Grâce à ce travail en amont, le bateau est l'un des plus performants de la flotte. 

À bord de cet Imoca, vous avez remporté le Vendée Globe. Comment caractérisez-vous la relation que vous avez avec ce bateau ?
Elle est forte. Dans une navigation en solitaire, c'est un partenaire, c'est grâce à lui que je traverse l'Atlantique. Il s'agit également de ma maison, il me protège en quelque sorte. Après, c'est une relation qui oblige à être à l'écoute constamment, à en prendre soin afin d'être réactif en cas de problème à bord.

Votre prochain projet est de vous lancer en multicoque. La mise à l'eau de ce trimaran est prévue en juin 2015. Quels en sont les objectifs ?
Nous souhaitons repartir pour un tour du monde en solitaire à bord de ce multicoque. Avec ce trimaran de trente mètres, plus léger et plus rapide, nous souhaitons augmenter la vitesse. Il sera équipé d'appendices pour alléger le bateau. À très long terme, l'objectif est de réussir à faire voler le multicoque.

Vous avez évoqué l'idée d'une course avec ces multicoques, en solitaire autour du monde. Un tel projet est-il envisageable ?
Pour l'instant, c'est un rêve. Il est compliqué à mettre en place, mais réalisable. Je suis persuadé qu'à moyen ou long terme, cette course va exister. Elle enthousiasme tout le monde, les skippers, les armateurs, les partenaires, le grand public. C'est en tout cas ce à quoi j'aspire.

Lorsque les performances de ce type de bateau sont poussées au maximum, il est proche du chavirage. C'est un challenge excitant ?
Quel que soit le type de bateau, en multicoque comme en monocoque, on n'est jamais à l'abri de la casse. Ça rend l'exercice d'autant plus périlleux, ça crée une forme de fragilité sur l'eau. Mais c'est le fait de maîtriser tous les paramètres, de pouvoir tirer le meilleur de son bateau qui rend le plaisir d'y parvenir d'autant plus fort.

Justement, huit de ces multicoques sont alignés au départ de la Route du rhum et devraient se disputer la victoire finale. Vous allez suivre leur course ?
Je vais regarder ça avec beaucoup d'attention. Ils ont construit des bateaux formidables, qui peuvent quasiment aller deux fois plus vite. Je suis ravi que d'autres marins, d'autres sponsors, se lancent dans une telle aventure. Ça va être difficile à suivre quand je serai en course, mais, dès mon arrivée, je regarderai les temps, les performances, les photos et les vidéos de leurs traversées.




Samedi 1er Novembre 2014



Article de L'Equipe du jour



Article paru dans le journal "Le pays malouin Le petit bleu"




Dossier de Presse MACIF Spécial Route du Rhum













Extrait du Hors Série Spécial Route du Rhum du magazine Bateaux







Dans l'Equipe Magazine de ce jour, fézé votre shopping high tech !










Publié sur le site officiel de la route du Rhum le 27 octobre


François Gabart :
« Le Rhum, c'est une épreuve mythique, mais c'est surtout pour moi une grande première. Elle a une connotation particulière dans mon imaginaire, très similaire à ce que j'ai vécu sur le Vendée. Il ne faut pas négliger les premières fois, ce sont celles des découvertes, elles n'ont pas de prix, elles nous marquent. Comme sur ma première Solitaire du Figaro où j'ai pris un plaisir énorme, j'ai envie d'en profiter. Ce Rhum, j'ai envie de bien le faire, de le savourer. »


Publié par ScanVoile le 3 octobre

François Gabart : "Ce bateau, je l’aime plus que jamais"

A un mois de sa première Route du Rhum, François Gabart revient sur la relation qui le lie au monocoque Macif, avec lequel il livrera sur l’Atlantique sa dernière course en IMOCA. Ingénieur-concepteur, navigateur-compétiteur : le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 conjugue avec brio les deux casquettes pour vivre pleinement le triptyque « Un bateau, un homme, un océan ».

 Credit : O.Blanchet/DPPI/Macif

Marin, bien plus qu’un navigant
Nourri d’autant d’embruns que de génie mécanique, François aime à le répéter, « le métier de marin est un métier d’ingénieur. Marin sur l’eau, c’est gérer un bateau, analyser la météo, optimiser une trajectoire. A terre, c’est gérer un projet, une équipe, un calendrier et échanger avec des architectes. C’est très technique. Le métier de marin va bien au-delà de la navigation. »


La confiance, une histoire de temps
« La combinaison bateau-bonhomme, elle se crée et se renforce dans le temps, comme dans un jeune couple ! » La confiance de François en sa monture de 18,28 m s’est construite au fil des courses. « MACIF est un bateau très sécurisant. Le plan de pont, l’ergonomie autour du cockpit ont été conçus pour ça : sur le Vendée, je me disais souvent que sans cela, ce tour du monde aurait été beaucoup plus dangereux et moins drôle… »


Une optimisation permanente
MACIF, numéro 301, a changé quelques atours pour la Route du Rhum. Mât repensé, nouvelle quille et safrans neufs, allégés. Depuis son triomphe sur le Vendée Globe, où la fiabilité primait sur toute autre considération, François Gabart et son équipe technique ont résolument mis le curseur sur la performance dans l’optique de la mythique transatlantique. « Le mât, plus léger, a été optimisé à partir des enseignements tirés de notre démâtage sur la transat Jacques Vabre 2013. Nous progressons par tâtonnements et nous avons réalisé des avancées qui nous permettent d’être meilleurs au départ de la Route du Rhum que nous l’étions au départ du Vendée Globe.  »


"Ce bateau, je l’aime plus que jamais"
A quelques encablures de livrer ses dernières joutes sur MACIF, il goûte chaque moment avec plaisir, sans nostalgie : « Je suis passionné par les bateaux, l’objet en lui-même me fait rêver. Et ce bateau, je l’aime plus que jamais. J’ai vécu de belles choses avec lui, on s’attache. Maintenant, la vie d’un bateau et d’un marin, c’est aussi d’évoluer dans le lien qui se crée. Un transfert affectif s’opère quand tu pars sur une autre histoire. C’est ma chance».

Cette relation particulière lui remémore une vieille histoire. Celle d’un enfant de dix ans, découvrant l’univers d’un chantier pour son premier Optimist. « Plutôt que d’acheter un bateau d’une série installée, mon père était allé voir un chantier près de Rochefort qui n’avait jamais construit d’Optimist. Il n’y avait rien, il fallait imaginer le bateau… le chantier a duré trois mois. Il s’est passé quelque chose à ce moment-là. J’en suis très fier car mon père m’avait montré qu’on pouvait faire différemment.»



"Pour gagner, il faut que tous les domaines s’équilibrent"
Qu’est-ce qui satisfait le professionnel quand il triomphe d’une course ? Entre la recherche des avancées technologiques et la volonté de repousser ses limites sportives, François ne tranche pas. Ce qui le motive, « c’est, fondamentalement, l’ensemble. J’aurais beaucoup de frustration si j’avais l’un sans l’autre. Et gagner pour moi, ce n’est pas forcément être excellent dans un domaine, c’est ne pas être mauvais dans l’un des domaines. Cela ne sert à rien de construire un bateau génial si, derrière, tu ne sais pas l’utiliser ; cela ne sert à rien non plus d’être un maestro de la navigation si tu navigues sur une poubelle ! Pour gagner, il faut que tous les domaines s’équilibrent. » 


Par la rédaction
Sources : A.Bourgeois - ScanVoile





Article publié sur www.macifcourseaularge.com le 02 Octobre 2014

© Olivier Blanchet / Macif


Un bateau, un homme, un océan

A un mois de sa première Route du Rhum, François Gabart revient sur la relation qui le lie au monocoque MACIF de 60 pieds, avec lequel il livrera sur l’Atlantique son dernier combat en IMOCA. Ingénieur-concepteur, navigateur-compétiteur, ambassadeur-entrepreneur : le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 conjugue avec brio les trois casquettes pour vivre pleinement le fascinant triptyque « Un bateau, un homme, un océan ». 

Marin, c’est bien plus qu’un navigant




Nourri d’autant d’embruns que de génie mécanique, François aime à le répéter, « le métier de marin est un métier d’ingénieur ». Quand fin 2010, la Macif s’investit dans son projet IMOCA, le navigateur de 28 ans peut mettre à profit toutes ses compétences. « Marin sur l’eau, c’est gérer un bateau, analyser la météo, optimiser une trajectoire. A terre, c’est gérer un projet, une équipe, un calendrier et échanger avec des architectes. C’est très technique. Le métier de marin va bien au-delà de la navigation. » Pour le 60 pieds MACIF, François n’est pas parti d’une feuille blanche mais du sistership du bateau qui appartenait alors à Michel Desjoyeaux et conçu par son équipe. « J’étais tout jeune, je ne connaissais rien en matière de construction. Mais il y avait un tel savoir-faire et de telles compétences autour du chantier, ça rassurait. Ce bateau, nous l’avons fait évoluer en permanence depuis sa mise à l’eau (16 août 2011). On a fait du beau travail.»


La confiance, une histoire de temps

« La combinaison bateau-bonhomme, elle se crée et se renforce dans le temps, comme dans un jeune couple ! » La confiance de François en sa monture de 18,28 m s’est construite sur sa première course en solitaire, la transat B to B, de Saint-Barthélemy à Lorient, à l’automne 2011. Elle suivait de trois semaines la transat Jacques Vabre, première course compliquée du bateau, MACIF révélant des soucis structurels. « Nous avions pu réparer mais le délai était court et j’ai remporté la B to B ! Alors quand je suis revenu de la course, je me suis dit : oui, je suis capable de traverser l’Atlantique en solitaire. Oui, le bateau MACIF est également fiable. Nous étions prêts à faire un tour du monde. »

Sables d’Olonne, novembre 2012. Au départ d’un premier rêve d’enfant. « Quelques jours après le départ, je connais un problème moteur grave qui peut être cause d’abandon. Mais tu prends les outils et tu relances la machine... C’est au fur à mesure que tu résous les problèmes que tu sais que tu peux aller au bout, 78 jours durant ! MACIF est un bateau très sécurisant. Le plan de pont, l’ergonomie autour du cockpit ont été conçus pour ça : sur le Vendée, je me disais souvent que sans cela, ce tour du monde aurait été beaucoup plus dangereux et moins drôle… »


Une optimisation permanente

MACIF, numéro 301, a changé quelques atours pour la Route du Rhum. Mât repensé, nouvelle quille et safrans neufs, allégés. Depuis son triomphe sur le Vendée Globe, où la fiabilité primait sur toute autre considération, François et son équipe technique ont résolument mis le curseur sur la performance dans l’optique de la mythique transatlantique. « Le mât, plus léger, a été optimisé à partir des enseignements tirés de notre démâtage sur la transat Jacques Vabre 2013. Nous progressons par tâtonnements et nous avons réalisé des avancées qui nous permettent d’être meilleurs au départ de la Route du Rhum que nous l’étions au départ du Vendée Globe. Je suis fier du travail effectué depuis quatre ans. »


Transfert affectif

A quelques encablures de livrer ses dernières joutes sur MACIF, il goûte chaque moment avec plaisir, sans nostalgie : « Je suis passionné par les bateaux, l’objet en lui-même me fait rêver. Et ce bateau, je l’aime plus que jamais. J’ai vécu de belles choses avec lui, on s’attache. Maintenant, la vie d’un bateau et d’un marin, c’est aussi d’évoluer dans le lien qui se crée. Un transfert affectif s’opère quand tu pars sur une autre histoire. C’est ma chance».
Cette relation particulière lui remémore une vieille histoire. Celle d’un enfant de dix ans, découvrant l’univers d’un chantier pour son premier Optimist. « Plutôt que d’acheter un bateau d’une série installée, mon père était allé voir un chantier près de Rochefort qui n’avait jamais construit d’Optimist. Il n’y avait rien, il fallait imaginer le bateau… le chantier a duré trois mois. Il s’est passé quelque chose à ce moment-là. J’en suis très fier car mon père m’avait montré qu’on pouvait faire différemment.»


Gagner, un savant équilibre

Qu’est-ce qui satisfait le professionnel quand il triomphe d’une course ? Entre la recherche des avancées technologiques et la volonté de repousser ses limites sportives, François ne tranche pas. Ce qui le motive, « c’est, fondamentalement, l’ensemble. J’aurais beaucoup de frustration si j’avais l’un sans l’autre. Et gagner pour moi, ce n’est pas forcément être excellent dans un domaine, c’est ne pas être mauvais dans l’un des domaines. Cela ne sert à rien de construire un bateau génial si, derrière, tu ne sais pas l’utiliser ; cela ne sert à rien non plus d’être un maestro de la navigation si tu navigues sur une poubelle !  Pour gagner, il faut que tous les domaines s’équilibrent. »





Extrait d'un article paru dans LA NOUVELLE REPUBLIQUE 20/09/2014

FRANCOIS GABART SKIPPER ET CHEF D ENTREPRISE

(…)
« Je suis au milieu de systèmes innovants. Je n'ai pas fait le choix de la facilité, certes. Mais c'est dans ce challenge-là que je m'éclate. J'aime relever les défis… »

Le départ de la prochaine Route du rhum, le 2 novembre, sera son dernier à bord du bateau qui lui a permis l'an dernier de gagner le Vendée Globe. « Il est à vendre, en effet. Car repartir sur cette course, ce n'était pas pour moi une façon de me réinventer… » 
François Gabart va continuer l'aventure avec Macif sur un maxi-trimaran de 30 m qui sera mis à l'eau en juin 2015. « Le métier de marin est celui d'ingénieur. L'innovation comprend une prise de risque, d'où la nécessité d'avoir un bon projet sur le long terme. » Avant de glisser avec un sourire malicieux : « Le bateau de mes rêves est celui qui n'existe pas et sur lequel il faut tout imaginer ! »
Innovation, passion, travail en équipe : la petite entreprise Gabart sait aussi abattre la bonne carte de la communication. « Notre projet 2010-2014 aura coûté 2,5 M€ par an à mon sponsor. On a chiffré une économie de 20 M€ en équivalent d'espaces publicitaires, avec tous les reportages sur ma victoire au Vendée Globe et ses retombées médiatiques. En interne, les gens de la Macif sont fiers de l'entreprise. C'est le plus important », conclut François Gabart. Et l'aventure continue.


Article de
François Gabart était de passage à La Rochelle la semaine dernière. Pour évoquer notamment la prochaine Route du Rhum. Sa dernière course à la barre de Macif.




Article d’Eric Fillaud publié sur le site de La Charente Libre le 23 septembre 2014

PHOTO/ Jean-François Augé

François Gabart sera au départ de la Route du Rhum à la barre de Macif le 2 novembre prochain à Saint-Malo.. Vendredi dernier dans le bassin des chalutiers de La Rochelle, au pied de l’aquarium. Pendant que ses équipiers s’affairent autour du safran flambant neuf de Macif, François Gabart prend une grosse heure, assis sur le ponton avant de son monocoque, pour faire le point à un mois et demi du départ de la Route du Rhum qui s’élancera le 2 novembre de Saint-Malo vers Pointe-à-Pitre.
Les curieux défilent sur le ponton, attirés par la majesté du bateau et la présence à bord du héros du dernier Vendée Globe. En cette semaine de Grand Pavois dont il était l’invité d’honneur, le skipper charentais a jonglé entre les sollicitations officielles, les visites à bord des sociétaires, partenaires et scolaires, toujours aussi émus de le rencontrer. Et c’est réciproque. "A La Rochelle, je circule en vélo. Il y a encore des gens qui m’interpellent pour me dire ‘Merci Monsieur Gabart!’ C’est super touchant".

Le Vendée et l’effervescence qui s’en est suivie sont encore bien ancrés dans la mémoire collective, même si lui a tourné la page avec un certain soulagement:"2013 a été une année géniale, mais si je dois faire ça dix ans, je me mets direct en maison de retraite! Physiquement et mentalement, j’ai eu du mal à m’en remettre. Je serais incapable d’enchaîner des années comme ça, même si quelque part, c’est chouette que ça marche aussi bien. Je suis ravi que ça suscite autant d’engouement".

Comme Lamazou et Desjoyeaux?

"Il y a une belle histoire", reprend-t-il en couvant du regard ce monocoque de 60 pieds avec qui il fait corps depuis quatre ans. "Et j’ai envie de bien la terminer".
On devine l’oeil du tigre derrière les lunettes de soleil. Car sous ses airs de garçon charmant, François Gabart est un compétiteur redoutable qui salive à l’approche de cette Route du Rhum 2014. Son grand objectif de l’année, le dernier rendez-vous en solitaire avec Macif avant de passer au maxi-trimaran.

La Route du Rhum, "l’autre" Everest des navigateurs avec le Vendée. "J’y ai pensé dès le 28 janvier de l’an dernier (ndlr. Jour de sa victoire aux Sables d’Olonne)", glisse-t-il, en évoquant ses souvenirs de gamin: "Je devais avoir sept ans quand j’ai vu à la télé Florence Arthaud gagner à Point-à-Pitre en 1992, au même endroit où j’étais allé en bateau avec mes parents. Ça fait partie de ces premiers souvenirs d’enfance qui restent".
A ce jour, seuls Titouan Lamazou et Michel Desjoyeaux ont réussi le doublé Vendée - Rhum. A 31 ans, le Charentais n’a pas d’autre objectif que de les rejoindre dans la légende pour ce qui constituerait un exploit unique: demeurer invaincu en solitaire et en monocoque après ses succès dans la "B to B" 2012 et le Vendée.

"Macif progresse tout le temps"

En attendant, c’est toute une équipe qui y travaille. A terre après le démâtage l’hiver dernier dans la Transat Jacques Vabre, si près d’une victoire qui leur tendait les bras avec Michel Desjoyeaux. Puis en mer depuis la remise à l’eau de Macif le 1er juillet.
Et le résultat est probant, à l’entendre évoquer les sorties d’entraînement de cet été: "Si le temps de préparation sur l’eau est réduit, on a bien optimisé les choses".Et, surtout, "Macif progresse tout le temps. On a su apporter des modifications pour le rendre plus performant. Entre le départ du Vendée et aujourd’hui, il y a des noeuds!" Sous-entendu, de gagnés.
Seulement les autres aussi ne sont pas non plus restés les deux pieds dans la même dockside. Et si la flotte des monocoques de cette Route du Rhum 2014 est réduite avec seulement huit bateaux au départ, François Gabart a déjà ciblé ses concurrents qu’il a côtoyés à l’entraînement cet été au large de Port-la-Forêt:"Vincent Riou, Marc Guillemot et Jérémy Beyou. Ils ont des bateaux performants et de l’expérience".
Mais la plus redoutable adversaire reste peut-être la course en elle-même, avec ses pièges et ses aléas qui imposent l’humilité. "On va traverser l’Atlantique nord en novembre, certainement avec des vents forts. Et puis ce sera ma première Route du Rhum, la première fois que je vais faire le tour de la Guadeloupe en course. Ça va être serré", mesure-t-il avant de lever l’ancre sur une dernière pirouette: "Si on avait peut-être un petit avantage technique l’an dernier, là on ne l’a plus. Mais on n’a pas de retard non plus..."


 

Article Le Monde | 25.09.2013

Voile : François Gabart ne défendra pas son titre du Vendée Globe



Le dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart, a présenté, mardi 24 septembre 2013, son nouveau défi : battre des records de vitesse, en passant du mono au multicoque. Non content d'avoir étrillé celui du tour du monde à la voile en solitaire en 78 jours 2 heures 16 minutes et 40 secondes lors de sa victoire dans le Vendée 2012, le jeune navigateur (30 ans) va désormais se consacrer, toujours avec son sponsor Macif, à un programme en multicoque, et toujours en solitaire.
"C'est une idée qui m'est venue pendant le Vendée Globe et qui s'est concrétisée depuis," s'est expliqué François Gabart. "Pour moi, les multicoques sont l'avenirde la voile. Quand on parle de course, les gens pensent vitesse. Et aujourd'hui, les multicoques sont à la pointe de ce qu'il se fait de mieux."

Le trimaran de 100 pieds (30,48 m), de type Ultime, sera dans la lignée des multicoques de Francis Joyon (Idec), Thomas Coville (Sodebo) ou d'Armel Le Cléac'h (Banque populaire), son camarade de jeu durant le dernier Vendée. Leprojet sera conduit par le constructeur VP-PL conjointement avec le cabinet d'étude Mer forte, de Michel Desjoyeaux. Le tout pour un budget de 5 millions d'euros par an.

TOUR DU MONDE EN SOLO EN 2017, LA ROUTE DU RHUM EN 2018

Avant de tourner définitivement la page des monocoques, Gabart et Desjoyeaux se lanceront dans la Transat Jacques-Vabre (départ le 3 novembre). La dernière course de catégorie Imoca de Macif sera la Route du Rhum en 2014.
Exit donc la défense de son titre du Vendée 2016.
"On va lancer la conception du bateau dès 2015. En 2016, on a programmé une série de records sur l'Atlantique, avec un tour du monde en solo en 2017, et la Route du Rhum en 2018," a-t-il annoncé.
Dans le tuyau également, la mise en place d'une course au large autour du monde entre géants de catégorie Ultime."Nous sommes encore en phase de discussion entre les différents partenaires potentiels, mais rien n'est encore acté," a déclaré Jean-Marc Raby, directeur général de la société d'assurance. 






François Gabart - © AFP

Gabart : « La Route du Rhum, c’est de l’ultra-endurance »

Vainqueur de la 7e édition du Vendée Globe en janvier 2013, François Gabart va s’élancer pour la première fois sur la Route du Rhum, le 2 novembre prochain de Saint-Malo. Invité du Super Moscato Show sur RMC, le skipper de Macif explique ce qu’évoque pour lui cette course mythique.

François, quelle est la différence de rythme entre le Vendée Globe et la Route du Rhum ?
Ce n’est pas exactement le même rythme. La Route du Rhum est une transatlantique en solitaire. On part de Saint-Malo et on va en Guadeloupe, donc en monocoque on va traverser en 10-15 jours. C’est plus rapide, mais en même temps il faut gérer le sommeil sur 10-15 jours. C’est de l’endurance. Si on doit comparer à d’autres sports, c’est plus une différence entre un trail de 100km et un de 150km. Ça reste de l’endurance, tu ne peux pas te mettre dans le rouge. Ce n’est pas la même différence qu’entre un sprint et un marathon. C’est de l’ultra-endurance. Ça va plus vite et tu as moins le droit à l’erreur.

Combien d’heures de sommeil aurez-vous par jour ?
Je ne me rends pas trop compte. On parle de quatre à cinq heures sur le Vendée Globe, donc là ce sera forcément un peu moins. Ce sera trois heures, peut-être moins. Et en plein de fois ! Des fois cinq minutes, des fois dix minutes. La sieste la plus fréquente chez moi, c’est 20 minutes.

Vous entraînez-vous à peu dormir ?
Non, pas vraiment. Pour moi, c’est sur l’eau que ça se passe. Si tu veux garder une vie sociale à peu près normale, faire une sieste de cinq minutes c’est compliqué.

Qu’est-ce qui fait rêver un skipper dans la Route du Rhum ?
C’est une course légendaire. C’est un peu comme le Vendée. Quand j’étais gamin, je me rappelle de la Route du Rhum 1990, quand Florence Arthaud arrive. C’était un évènement très populaire, je regardais ça avec de grands yeux. Je venais juste de traverser l’Atlantique avec mes parents et mes sœurs six mois avant. Ça me touchait. En France, ça reste une course référence.

Vous avez donc attrapé le « virus » de la voile en famille…
Oui, à six ou sept ans, j’ai eu la chance de naviguer avec mes parents et mes sœurs, pendant un an autour de l’Atlantique, en croisière. Donc je suis allé en Guadeloupe et quand, six mois après, tu vois une grande course à la télé, des grands bateaux qui arrivent dans le même port où tu étais quelques mois avant, ça te touche forcément quand tu es gamin. Et après tu vois que cette course est toujours aussi importante et puis un jour tu as le droit d’être au départ, c’est plutôt sympa.





 Article de Jérôme filliâtre publié sur www.macifcourseaularge.com le 17 septembre 2014



©O.Blanchet / SMA

La Route du Rhum : un nouveau défi pour François Gabart à bord de MACIF


Moins de deux ans après son triomphe sur le Vendée Globe, François Gabart s’élancera, le 2 novembre à bord de MACIF, pour tenter de réaliser un doublé rare : remporter la Route du Rhum. Comme le tour du monde en solitaire, cette transatlantique mythique « était dans l’imaginaire du petit François quand il était gamin et est toujours restée dans ma tête», glisse le Charentais de 31 ans. Deux marins ont réalisé cette passe de deux : Titouan Lamazou, en 1990, en monocoque et Michel Desjoyeaux, en 2000 et 2002, passant du monocoque à un multicoque. L’occasion est belle pour le skipper de MACIF de parachever avec éclat quatre ans de réussite sur son 60 pieds avant de vivre avec son partenaire une nouvelle aventure, en multicoque.

Mesures-tu l’enjeu du doublé Vendée Globe – Route du Rhum, les deux courses mythiques en solitaire ?
François Gabart : « C’est toujours intéressant de tenter ce défi ! C’en est déjà un de participer aux courses qui sont à mes yeux les plus importantes de la course au large, celles qui m’ont fait rêver et qui sont dans l’imaginaire collectif. J’ai la chance de pouvoir le faire dans de bonnes conditions et avec un joli bateau qu’est MACIF. Mais ce serait exceptionnel, juste après le Vendée Globe, de gagner la Route du Rhum. »


Comment évalues-tu la difficulté de relever ce défi ?
FG : « Je vois le projet du 60 pieds MACIF dans sa globalité, sur quatre ans. Jusque-là, on a eu d’agréables surprises, grâce au travail d’une équipe. Mais ce n’est pas simple pour un sportif d’être constant dans les résultats. On l’a vu sur la dernière Transat Jacques Vabre avec Michel (Desjoyeaux, MACIF a démâté, ndlr). Non, enchaîner la performance n’est pas simple mais c’est ce qui est excitant. Le niveau en IMOCA est très relevé. Sur la Route du Rhum, notre flotte est réduite (huit bateaux), il faut être honnête. Mais il y a quelques bateaux de très grande qualité, qui n’ont pas arrêté de naviguer depuis le Vendée Globe. Je dirais même, en me comptant, qu’on a les trois vainqueurs des trois grandes dernières courses avec également Vincent (Riou, sur la Transat Jacques Vabre 2013), Jérémie (Beyou, sur la Solitaire du Figaro 2014). »


Quelles ont été tes priorités dans ta préparation ?
FG : « Aucune course ne se ressemble. Notre sport évolue, notre préparation aussi. L’idée est d’être acteur, d’être proactif de cette évolution. Du Vendée Globe, il y a des choses transposables à la Route du Rhum, mais il a fallu aller chercher autre chose. Des éléments de notre bateau, qui avait un petit avantage technique avant le tour du monde, ont pu être copiés. Il faut donc réinventer pour essayer de garder cette petite avance. Nous avons atteint un degré de fiabilité très important après le Vendée Globe. Nous avons basculé progressivement vers plus de performances, ce qui a bien marché en 2013. Malgré le démâtage sur la Transat Jacques Vabre, je suis archi-convaincu qu’on a encore progressé. C’est un fait, le bateau MACIF est plus rapide et aussi fiable avant le départ de la Route du Rhum qu’il y a deux ans. Après, cela se jouera sur l’intensité humaine, la façon de gérer le bateau et les manœuvres. Si j’étais en phase de découverte en 2011, je suis plus aujourd’hui dans le détail de la performance. Au niveau physique, j’ai un degré d’exigence qui progresse aussi. En ce domaine, je crois être doté d’un petit avantage sur mes concurrents ; j’espère le conserver et le creuser ! »


Quel premier bilan tires-tu des oppositions avec tes concurrents lors des entraînements de l’été ?
FG : « Sur le papier, quatre bateaux et quatre marins d’expérience sur cette Route du Rhum s’élanceront avec un petit avantage (sur une flotte IMOCA de huit bateaux). Un bateau a bien progressé : celui de Vincent (Riou). Mais les entraînements ne sont pas les courses et nous ne sommes pas dans les mêmes phases de préparation pour la Route du Rhum. On suit chacun notre chemin vers le départ. On regarde évidemment ce qui se passe à côté, mais on essaie de ne pas se disperser. Cet été, j’avais la volonté de beaucoup naviguer, dans la durée, dans la longueur. Je l’ai fait avec Vincent mais aussi tout seul. Il y a eu la phase de validation des modifications apportées l’hiver dernier (nouveaux mât, safrans et quille neuve). On est entré maintenant dans la préparation intensive. Je suis dans mon timing, mon tempo. Et je suis content de notre progression, content de l’état des lieux par rapport à mes adversaires, à mi-chemin dans ma préparation sur l’eau. »


La Route du Rhum marque ton retour en mode solitaire qui te réussit, avec deux victoires en deux courses depuis 2011 (la transatlantique B to B et le Vendée Globe). Faut-il y voir un (bon) signe ?
FG : « Je me régale de naviguer à nouveau en solitaire… C’est le domaine où j’ai progressé le plus aujourd’hui. Depuis ma victoire dans le Vendée Globe, le temps m’a paru à la fois long et court, car il fut dense, chargé. Mais quand le bateau a été remis à l’eau, le 1er juillet, j’avais vraiment, vraiment, hâte de refaire du solitaire au large. D’avoir eu cette attente a renouvelé mon envie avec force. Ce plaisir est un des facteurs les plus importants de la course. Si le départ de la Route du Rhum avait eu lieu le 15 février 2013, je n’aurais pas eu la même envie. L’essentiel à mes yeux est de m’impliquer à fond. Et peut être encore plus parce que ce sera ma dernière course dans la classe, je voudrais tourner la page IMOCA sur de bons souvenirs. Je suis un compétiteur ; et je pense qu’un bon compétiteur ne doit pas uniquement regarder le résultat mais se concentrer sur l’engagement sportif, physique et mental, sur l’énergie qu’il met dans son dessein. C’est là que je trouve mon plaisir. Et si cet engagement est là, il n’y a pas de raison pour que cela ne fasse pas quelque chose de joli à la fin... »


Depuis le Vendée Globe, ton statut a changé. Comment le vis-tu ?
FG : « Cela fait plaisir de savoir que tant de gens ont suivi le Vendée Globe et vont suivre la Route du Rhum, que je peux partager cette aventure avec eux. C’est évident que le Vendée Globe a changé beaucoup de choses au quotidien, avec certaines contraintes. Mais c’est ma nature de regarder le côté positif des choses ! Et cela ne me met pas de pression par rapport à un résultat. Je crois que le principe qui est le mien, de m’engager totalement dans la course, est ce que le public attend. Que l’histoire soit belle, c’est important d’abord pour moi, et pour les gens qui me suivent. »






Publié le 28-01-2013 sur le site www.challenges.fr

INTERVIEW La directrice de la communication de la MACIF explique pourquoi elle a misé sur le jeune prodige de la voile, qui a remporté le Vendée Globe ce dimanche.

François Gabart, à bord de Macif (DR)

Le prodige de la voile française est arrivé ce dimanche un peu avant 15h30 aux Sables d'Olonne. François Gabart, 29 ans, a ainsi bouclé son premier Vendée Globe par une victoire, doublée d'un record hautement symbolique: il a mis moins de 80 jours pour réaliser ce tour du monde en solitaire.
L'exploit de François Gabart consacre la stratégie de son principal sponsor, la Macif, qui a misé sur lui dès 2010. La directrice de la communication, Catherine Antonetti, détaille les bénéfices que l'assureur mutualiste attend de ce partenariat.

Avez-vous déjà mesuré les retombées médias de ce Vendée Globe pour la Macif?
Oui, nous avons compté 21.000 retombées médias, qui correspondent au nombre de citations à la télévision, à la radio, dans la presse et sur internet. C'est très au-dessus de ce que l'on connaît d'habitude. Une année normale, on est à 5.700. Nous sommes évidemment satisfaits de notre engagement sur le Vendée Globe, d'autant que François Gabart a fait un très beau parcours, en tête de course depuis le début, et qu'il a laissé une bonne image. C'est quelqu'un de sérieux et sympathique, qui a des choses à dire et qui est très bon en communication.

Cette médiatisation a-t-elle fait progresser votre nombre de clients ou votre chiffre d'affaires?
C'est trop tôt pour le dire. L'objectif d'une telle communication est, à moyen ou long terme, de gagner en notoriété, en image et en attractivité. Sponsoriser un bateau sur le Vendée Globe n'a rien à voir avec une campagne publicitaire vantant un produit commercialisé de façon ponctuelle. En revanche, cela aide à tenir son rang en matière de renommée, et de fidéliser des clients. Cela fait longtemps que le groupe Macif est engagé dans monde de la plaisance et de la voile, à travers le soutien de la Société nationale de sauvetage en mer ou de jeunes skippers sur le circuit Figaro. Il est important, pour nous, de nous inscrire dans cet environnement.

Quel est le montant du contrat de sponsoring?
C'est un engagement de quatre ans, qui court jusqu'à la fin 2014 et qui nous coûte 2 millions d'euros par an. Soit 8 millions d'euros au total, dont 3 pour la construction du bateau sur lequel François navigue. C'est un investissement très raisonnable. A titre de comparaison, avec la même somme, nous ne pourrions nous offrir que deux ou trois campagnes de publicité de 15 jours ou 3 semaines à la télévision… Avec le Vendée Globe, on parle de Macif tous les jours pendant trois mois, et nous aurons aussi une autre course mythique l'an prochain, la Route du Rhum.

Après son abandon sur le Vendée Globe, Jérémie Beyou a déclaré que la course était faussée par les différences de budget entre les équipes. La Macif, a-t-il dit, est une "anomalie", qui "dépense des millions pour construire un bateau neuf mais qui est en décalage complet avec la situation économique". Vous comprenez cette critique?
Elle n'est pas justifiée. Comme Banque Populaire, nous avons un bateau de nouvelle génération. Encore une fois, c'est un investissement sur quatre ans, qui ne représente rien par rapport à une campagne de publicité à la télévision.

Avec sa victoire sur le Vendée Globe, à seulement 29 ans, François Gabart pourrait bien devenir une icône médiatique. Va-t-il devenir la figure de proue publicitaire de la Macif?
Nous allons discuter avec lui de tout ça quand il aura repris ses marques à terre. Mais nous allons privilégier une approche de contenus, plutôt que de jouer sur l'effet star, du genre "Moi, François Gabart, avec Macif...". C'est-à-dire que nous préférons le voir traiter des sujets où il peut prendre la parole, compte tenu de son expérience de sportif. Par exemple, on peut l'imaginer intervenir dans une émission consacrée à la santé, pour évoquer la façon dont il a géré son sommeil et son alimentation pendant la course.

C'est vous qui allez vous occuper de ses relations avec la presse?
Oui, cela fait partie du contrat. Nous gérons les relations presse De François en tant que skipper Macif. Il est prévu qu'il accorde du temps pour cela, en fonction des demandes et de sa disponibilité. 

Qu'avez-vous prévu pour la communication interne du groupe Macif?
François va se déplacer en régions et dans les filiales du groupe pour rencontrer le plus de collaborateurs (près de 10.000 au total, ndlr). Leur enthousiasme pour ce programme s'est développé petit à petit. Au début, certains étaient sceptiques, parce que c'était nouveau. Il y avait des bruits qui circulaient dans la presse sur le montant de l'investissement, surtout au vu de la prise de risque que cela représente, parce que, c'est vrai, l'aventure peut s'arrêter au bout d'une semaine sur avarie. Mais aujourd'hui, l'engouement est extraordinaire. Vous savez, le métier de l'assurance est très sérieux. Le Vendée Globe apporte un peu de souffle tous les jours.




Article du Figaro Nautisme publié Mercredi 25 septembre 2013


Nous vous en parlions au début du mois et c’est désormais officiel : Macif a lancé la conception d’un trimaran d’environ 100 pieds. Ce nouveau programme prendra le relais du monocoque Imoca après la Route du Rhum 2014.

Crédits photo: Fred Tanneau / AFP

Un peu plus d’un an après le départ de son Vendée Globe victorieux, François Gabart rêve déjà d’un autre tour du monde en course, mais cette fois-ci en multicoque. "Pour moi, c’est une évidence. J'ai clairement toujours eu la passion du multicoque, assure-t-il. Mais j'avais aussi le rêve de boucler un Vendée Globe. C'était presque une concession finalement de passer en monocoque pour cette compétition." Le plus jeune vainqueur du Vendée Globe n’envisage d’ailleurs pas pour l’instant de revenir sur la ligne de départ en Imoca. « Si j’y retourne, ce sera uniquement pour gagner une nouvelle fois mais ce n’est pas suffisant par rapport à ce que j’ai vécu l’hiver dernier », précise-t-il. La Macif a donc engagé des discussions avec les autres armateurs de classe Ultime pour préparer un circuit notamment composé d'un tour du monde en course. "Il y a bien sûr Sodebo autour de la table car l'équipe de Thomas Coville évoque depuis longtemps ce projet, commente Jean-Bernard Leboucher, responsable du programme voile chez Macif. Nous ne sommes pas que deux mais c'est confidentiel... Je vous en ai presque déjà trop dit ! " Il assure pouvoir évoquer officiellement ce projet dans quelques semaines.


Un nouveau tour du monde
 
Les « embryons de rêves » évoqués aux Sables d’Olonne – les yeux rougis par la fatigue– ont donc pris la forme d’un ambitieux programme en classe Ultime. « J’ai le sentiment que dans quelques années, tous les bateaux seront sur plusieurs coques, que ce soit en plaisance ou en course où nous cherchons toujours à aller plus vite », assure aujourd’hui François Gabart, heureux de pouvoir se pencher sur la conception de sa prochaine embarcation. La phase d’étude et le choix des prestataires a commencé dès l’accord de Macif, à la fin du mois d’août. « Dans quelques jours, nous communiquerons sur le choix du chantier de construction mais nous pouvons déjà vous dire que nous avons choisi VPLP et Mer Forte pour concevoir ce voilier », annonce François Gabart. Un choix sans surprise puisque ces deux entités ont déjà porté le projet Macif 60.


La conception avec VPLP et Mer Forte

Le trimaran Macif mesurera environ 100 pieds soit une trentaine de mètres de long, 35 mètres de haut et 20 mètres de large. Il devrait être doté de 600 m2 de voiles au près et 700 m2 au portant. Le chantier de construction se déroulera à cheval sur 2014 et 2015. « Nous espérons prendre le départ de notre première course à la fin de l’année 2015, avance François Gabart. Et je pense qu’on sera prêt pour un tour du monde en 2017, avant la Route du Rhum en 2018. » Les courses seront entrecoupées de tentatives de records, une lutte contre le chrono à laquelle François Gabart a pris goût dans les mers du sud. « Pendant le Vendée Globe, lorsqu’on me parlait des records en cours cela avait plutôt tendance à m’agacer car mon objectif était uniquement d’arriver premier aux Sables d’Olonne, commente-t-il. Mais petit à petit, j’ai commencé à penser aux records à battre en multicoque. »


François Gabart a pris goût aux records
En revanche, pas de Trophée Jules Verne à l’horizon. « Le bateau est conçu pour des navigations en solitaire ou en équipage réduit et je ne pense pas pouvoir concurrencer l’ex-Banque Populaire V désormais Spindrift 2, répond le skipper Macif. Il est possible de modifier un bateau pour passer de l’équipage au solitaire mais c’est difficile dans l’autre sens en matière de performance. » François Gabart rappelle aussi que les courses en solitaire sont celles qui fascinent le plus le public français. « Et cela tombe bien, je m’éclate en solitaire ! C’est aussi sur ce format que j’ai le plus de choses à apprendre. »

Le budget annuel de ce nouveau maxi-trimaran est de cinq millions d’euros par an. Les arbitrages ont été pris avec le budget de communication générale. A titre de comparaison, le projet Imoca, qui s’arrêtera donc après la Route du Rhum 2014, a un budget de 2,5 millions d’euros. Mais les dirigeants de la Macif sont sûrs que le jeu en vaut la chandelle.
" François Gabart a marqué les esprits, se réjouit Gérard Andreck, président du groupe. Ainsi, nous étions le troisième assureur préféré des Français avant le Vendée Globe et nous sommes passés en tête à partir de l’arrivée aux Sables d’Olonne." C'est donc avec confiance que le groupe Macif a présenté les projets de François Gabart jusqu'en 2019. Le marin est bien conscient du luxe de ce programme à long terme. 




Article du magazine L'Etudiant par Sandrine Chesnel le 29/10/2013

Les 20 ans de François Gabart :
"J'essayais de trouver un intérêt à tous les cours, parce qu'il fallait bien étudier !"

Le plus jeune et le plus rapide vainqueur du Vendée Globe sera au départ de la Transat Jacques-Vabre, le 3 novembre. Il a reçu l'Etudiant à bord de son bateau, pour évoquer son parcours, depuis les années lycée en Charente jusqu’à ses premiers bords dans le monde de la voile professionnelle.


François Gabart savait qu'il souhaitait trouver un travail qui lui permettrait d'évoluer dans le monde de la voile.

Le champion de course au large que vous êtes n'a pas grandi au bord de la mer…
J'ai grandi en plein milieu de la Charente, entre Cognac et Bordeaux, précisément à une heure et demie de la mer. Je suis allé dans un lycée classique, pas en sport-études, même si je faisais déjà beaucoup de bateau, tous les week-ends, depuis quelques années. Surtout, j'avais le goût du large depuis longtemps : quand j'avais 7 ans, mes parents nous ont embarqués, mes sœurs et moi, pour une année sabbatique à bord du voilier familial, direction le Cap Vert, les Antilles, les États-Unis… Une expérience qui m'a évidemment beaucoup marqué.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années lycée ?
De bons souvenirs. J'ai bien aimé l'école d'une manière générale. J'étais interne, tout comme mes sœurs. C'était plus pratique, car notre maison était loin du lycée et du travail de nos parents. C'était un internat "cool" : j'y dormais les lundis et mardis soir, je rentrais chez mes parents le mercredi et j'y retournais le jeudi jusqu'à la fin de la semaine. Bon, c'est vrai, dès que la semaine était finie, j'allais faire du kayak en Charente ou je filais jusqu'à la mer, pour faire du bateau !

Quel genre d'élève étiez-vous ?
Plutôt bosseur. Par définition, ce n'était pas trop mon truc de rester enfermé en classe pendant deux heures à écouter un cours sans intérêt. Mais j'essayais quand même de trouver un intérêt à tous les cours, parce que, de toute façon, je n'avais pas le choix, il fallait bien y aller ! Avec cet état d'esprit, ça se passait plutôt bien. J'ai obtenu un bac S, et du côté des matières, je m'intéressais déjà à tout ce qui était technique. J'aimais beaucoup la physique et la chimie, moins les maths.

Après votre bac, obtenu à 17 ans, vous avez choisi de rejoindre l'INSA Lyon, une école d'ingénieurs avec prépa intégrée. Pourquoi ?
À la fin du lycée, je tâtais un peu du sport de haut niveau. J'avais eu quelques bons résultats en dériveur, et je voulais faire davantage de bateau, tout en préparant un diplôme. Je savais aussi que je souhaitais trouver un travail qui me permettrait d'évoluer dans le monde de la voile. Le diplôme d'ingénieur pouvait me conduire à pas mal de métiers différents dans le milieu de la voile et de la course au large : météorologue, architecte naval… L'INSA Lyonproposait une filière ingénieur réservée aux sportifs de haut niveau, avec trois années au lieu de deux en maths sup et maths spé. L'idéal pour moi. C'est ce qui m'a permis notamment de suivre une préparation olympique sur Tornado [NDLR : petit catamaran de 6 mètres] en équipe de France, juste après le bac.

Avez-vous aimé être étudiant et sportif de haut niveau en même temps ?
Je garde un très bon souvenir de mes premières années à l'INSA. Nous étions une promotion d'une vingtaine de sportifs, dans des disciplines très différentes : planche à voile, basket, athlétisme… Nous avions un emploi du temps aménagé, mais l'obligation de suivre le même programme que les autres étudiants. Pour les voileux, étudier à Lyon n'était pas des plus pratiques évidemment ! [Rires.] Mais grâce au TGV, nous n'étions qu'à 1h40 de Marseille. Par conséquent, dès ma deuxième année d'études à l'INSA, je prenais le train tous les jeudis à midi – en ratant un peu la fin du dernier cours – et, à 14h30, j'étais sur l'eau ! Je naviguais donc trois à quatre jours par semaine. Ensuite, plus nous avancions dans les années d'études, plus nous étions indépendants dans la façon de gérer nos emplois du temps. Pendant mes études à l'INSA, j'ai jonglé entre des périodes de voile de 15 jours à 3 semaines, et des retours à l'école pour 10 jours pendant lesquels je "faisais l'éponge" pour rattraper mes cours. C'était intense, mais super !

Faisiez-vous beaucoup la fête à cette époque ?
Non, et j'assume de ne jamais avoir été un gros fêtard, ni au lycée, ni à l'INSA. Certes, je passais tous mes week-ends à Marseille, ce qui était plutôt agréable, mais en même temps, je faisais du sport de haut niveau, donc je n'étais pas du genre à me mettre mal dans une soirée !

À quel moment avez-vous décidé de devenir navigateur professionnel ?
À la fin de mes études à l'INSA, j'aurais aimé continuer dans l'olympisme, mais j'ai réalisé que personne ne gagne sa vie dans la voile olympique. En France, c'est la course au large en solitaire qui fait rêver, c'est là qu'investissent les sponsors, et on peut y gagner sa vie. Mon stage de fin d'études, dans la structure de Raphaël Dinelli [12e du Vendée Globe 2004] a été le moment "charnière" dans mon choix d'orientation. Ma mission consistait à développer un projet lié aux énergies renouvelables. Je peux le dire, maintenant que mon diplôme est validé, j'avais des conditions de stage assez spéciales ! Je partais en régate la journée et je travaillais sur mon projet le soir. Mais j'ai rendu à Raphaël un travail qui tenait la route, puisqu'il s'en est servi pour son Vendée Globe en 2008. Surtout, j'ai expérimenté de l'intérieur ce qu'est une petite structure de course au large, telle que celle que je dirige aujourd'hui. Tout ça m'a convaincu que je n'étais pas fait pour travailler dans une grande entreprise avec des horaires. L'envie de naviguer un peu plus loin que les bouées, qui m'animait depuis tout petit, s'est alors imposée à moi. Et j'ai décidé d'essayer de me faire une place dans la course au large.

C'était un pari quand même assez audacieux… Qu'en ont pensé vos parents ?
Mes parents nous ont toujours donné beaucoup de liberté de choix, à mes sœurs comme à moi. Il y a certainement eu des moments où ils se sont inquiétés de mon envie de devenir navigateur professionnel, mais jamais ils ne m'ont fait part d'un doute sur la décision que j'avais prise. Ils voyaient que je faisais les choses sérieusement, et ils étaient contents que je choisisse une bonne école et que je décroche le diplôme d'ingénieur.

Vous donnez parfois l'impression que tout a été facile pour vous, jusqu'à cette victoire sur le Vendée Globe. Avez-vous connu des moments de doute ?
Oui ! Fin 2005, je n'avais pas encore mon diplôme quand j'ai commencé à chercher des sponsors et des embarquements sur des courses. Je naviguais à gauche à droite. On m'appelait au dernier moment et j'étais payé au lance-pierre… Cela a duré pendant deux ans, et là, j'ai eu le temps de douter. En fait, dès que j'ai décroché mon premier sponsor, tout s'est enchaîné assez vite. Avant cela, il y a eu des moments difficiles.

À ce moment-là, qu'est-ce qui a fait que vous vous êtes accroché à votre rêve ?
Je n'ai jamais arrêté de naviguer. C'est ce qui a maintenu mon envie intacte. À chaque fois que j'embarquais sur une course avec des professionnels de la course au large, ça fonctionnait bien. J'apprenais plein de choses, je m'éclatais ! Et puis, à chaque victoire, je gagnais une petite prime de course qui me permettait de tenir deux ou trois mois de plus. À l'époque, j'ai eu la chance d'être épaulé et soutenu par des skippers professionnels, comme Kito de Pavant et Antoine Koch. Ça m'a permis de rester motivé jusqu'au moment où j'ai décroché mon premier sponsor.

C'était en 2008…
J'ai participé au challenge Espoir Région Bretagne, et j'ai gagné. Un soulagement. J'ai décroché un premier vrai sponsor avec un bateau de course au large, un contrat de deux ans et un salaire fixe chaque mois ! J'avais enfin les moyens de faire de ma passion mon métier. Il était temps car, un mois avant cette sélection, je m'étais mis à réfléchir à un autre métier, dans une voilerie par exemple. J'avais 25 ans et il fallait bien que je commence à gagner ma vie.

Après cette sélection, les victoires se sont enchaînées : premier des "bizuths" sur la Solitaire du Figaro 2008, troisième sur la Cap Istanbul 2008 et sur la Transat BPE 2009…
Entre-temps, Kito de Pavant, avec qui j'étais resté en contact, m'a proposé de courir avec lui la Transat Jacques-Vabre 2009, sur son IMOCA, un bateau de 60 pieds [18 mètres]. Nous avons terminé à la deuxième place… Quinze jours avant le départ de cette course, mon contrat avec la région Bretagne se terminant, j'avais passé les sélections de la Macif. J'ai été choisi : à nouveau, je me suis retrouvé avec un sponsor et un contrat de deux ans. Avec ce premier bateau Macif, j'ai terminé deuxième sur la solitaire du Figaro 2010, derrière Armel Le Cléac'h, j'ai gagné la Cap Istanbul, et je suis devenu champion de France de course au large en solitaire.
Dès le début de mon contrat, j'avais expliqué à la Macif que mon objectif était de courir le Vendée Globe, ce qui suppose de construire un plus gros bateau que celui avec lequel j'avais couru jusque-là. Mais sans réseaux, sans contacts, il est difficile de trouver un sponsor, d'appeler les patrons ou les directeurs de la communication des entreprises pour décrocher un budget. Finalement, fin 2010, j'ai proposé à la Macif de me suivre sur mon Vendée Globe. Ils ont dit oui, et c'était parti !

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui a une passion mais hésite à en vivre ?
Je dirais d'abord qu'il n'y a pas un seul chemin à suivre : chacun a son propre fonctionnement, ce n'est pas parce qu'on fait les choses différemment qu'on les fait mal. Il faut essayer, essayer encore, garder les yeux ouverts, ne pas avoir peur de se lancer, surtout quand on est jeune. C'est une chance d'avoir une passion. Pour moi, c'est la voile, pour d'autres ce sera la musique ou le tir à l'arc, ou bien encore l'informatique… La seule règle ? S'investir à fond et ne pas faire les choses en dilettante.





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