ELOGE DE LA CONNERIE HUMAINE
ET DU
« D’ABORD, YA MOI, ET SI JE PEUX MARCHER SUR LES AUTRES,
JE LE FAIS AVEC DES GROSSES GODASSES A CLOUS
EN POUSSANT LE CRI RAUQUE DE LA JOUISSANCE ULTIME»
JE LE FAIS AVEC DES GROSSES GODASSES A CLOUS
EN POUSSANT LE CRI RAUQUE DE LA JOUISSANCE ULTIME»
St Malo,
samedi 25 octobre, 17h.
Dans une heure aura lieu la présentation officielle de tous
les skippers de la Route du Rhum. En bons journalistes pros et organisées que
nous sommes, Gazoline et moi définissons une stratégie pour être sûres d’avoir
les meilleures images possibles à offrir à nos fans du blog.
Notre chambre d’hôtel donnant sur la cour où est installé le
podium, nous décidons que Gazoline ira se poster avec un appareil à la fenêtre,
bien au chaud dans notre suite royale, avec un verre de rhum à la main, pendant
que moi j’irai poireauter debout dans le froid pendant une heure devant la
scène.
Bon en même temps je ne peux même pas me plaindre ni la
blâmer : c’est moi, comme un culbuto hydrocéphale, qui ai proposé cette
solution !
Accessoirement, elle me tiendra informée en direct par sms
du déroulement des matches PSG-Bordeaux (3-0 hi hi hi désolée
Chonchon !!!) et Real Madrid-Barcelone (3-1 hou hou hou désolée
Totor !!!). On ne se refait pas : personne n’est parfait !
Bref, me voici donc, idéalement postée au pied de la scène,
plein axe, appuyée sur la barrière de sécurité. Entre la scène et ma barrière
de sécurité, il y a un espace de 2m de large. Mais à quoi que c’est qu’y sert-y
donc ?
La réponse arrive à 17h50 : c’est la zone réservée aux
photographes professionnels. En voici donc une petite dizaine qui l’envahit, et
se place donc juste devant tous les abrutis de pellos congelés qui font le pied
de grue depuis une heure pour avoir la meilleure place possible et se
retrouvent brutalement avec la vue masquée par les journalistes !
Heureusement, ils sont sympas,
nous rassurent, et dès que la « cérémonie » débute, s’agenouillent ou
s’accroupissent pour prendre leurs photos sans gêner le pékin de base.
Tous ? Evidemment non !
Tel l’irrésistible Gaulois, un seul grand con décide que, non, lui ne
s’agenouillera pas. Lui restera debout, en plein centre, parce que lui, avec sa
tête de veau, il le vaut bien. Parce que lui, il faut qu’on le voit, et que, de
toute façon, les autres, il ne sait même pas ce que c’est !
Et évidemment je vous le donne en
mille Emile : le grand con arrogant en question, c’est bien sûr le plus
grand de tous les photographes présents ! Et là je ne parle pas de son
talent, qui ne tient que dans la longueur des objectifs qu’il exhibe,
inversement proportionnelle, c’est bien connu, à la taille d’autre chose … mais
de son mètre 90 qui jette une ombre sur 6 rangs derrière sa carrure de
déménageur carburant dès 7h du matin à la bonne grosse bière qui pique !
Et puisque nous sommes dans les
évidences, forcément, devant qui qu’y s’est planté pile poil l’homme des
cavernes ? Ben devant moi pardi bichu ! 1m12 au garrot et une fâcheuse
tendance à être légèrement moisie en matière de chance !
Je ne sais pas vous, mais moi,
parfois, si j’avais une batte de baseball dans mon sac à main V’Huit Thon, je
serais capable de faire du petit bois avec la cacahuète rachitique qui fait
office de cervelle à ce genre de types insupportables …
Les grands naïfs et les
irréductibles peace and love qui ont encore foi en la nature humaine pourraient
légitimement penser que, voyant tous ses collègues prendre la peine de souffrir
pendant une heure et demie agenouillés juste pour ne pas gêner les petites gens,
le grand con aurait fini par culpabiliser, et s’accroupir lui aussi au bout de
quelques temps …
Que nenni !
Quand on est un gros con (et grand
en plus), ce genre de sentiment (la culpabilité) ne vous effleure même pas. C’est
un peu comme les Normands dans Astérix, qui ignorent la peur : le gros
con, lui, ignore la culpabilité !
Quand on est un gros con, on
marche sur les autres avec des grosses godasses à clous en poussant le cri
rauque de la jouissance ultime ! « Ha ! Ha ! Ha !
Regardez-moi bande de misérables rampants ! I am Ze gros con et je vous
emmerde avec l’air satisfait du crétin des Alpes qui vient de se taper une
marmotte ! »
A ce sujet je vous renvoie à un
article génial du magazine Causette, sur le gros con justement.
Excellent !
J’ai donc passé une heure et demie
(en plus de l’heure d’attente debout) à me contorsionner, à me tortiller de
droite et de gauche comme un gros ver, à tenter d’esquiver les coups de coude
dans l’pif, et à prendre des bourrades dans mon objectif, sans que le grand con
ne s’excuse une seule fois ni ne se décide à faire preuve d’un peu de civisme
mâtiné d’empathie et de gentillesse. Le tout, évidemment, avec l’envie
chevillée au corps de passer à l’acte, et de buter le grand con avant de le
dépecer (ou l’inverse, c’est finalement plus drôle) puis de le démembrer et
enfin, de le jeter à bouffer aux nombreux porcs bretons !
Tout ça pour vous dire quoi ?
Que, un, être petit, c’est chiant.
Que, deux, être un gros con, ça
doit être super cool à vivre.
Que, trois, vous pouvez me cirer
les pompes pour avoir quand même réussi à faire quelques clichés potables des
skippers dans des conditions pareilles (les photos en question seront sur le
blog dans quelques jours).
Et que, quatre … FILEZ-MOI
UNE BATTE P….. !!!
excellent ton éloge de la connerie humaine !!!!
RépondreSupprimerCa sort du coeur !
SupprimerDu grand la boulette!! Comme d'hab , ça met en appétit !!
RépondreSupprimereh bien après les amuse-gueule, on va essayer de te donner du caviar !!!
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